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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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passer à condition de lui remettre leurs armes. White répliqua que leurs guerriers n’accepteraient jamais cela.
    Sachant que le général Howard approchait par l’ouest et qu’une autre armée importante placée sous le commandement du colonel John Gibbon venait de l’est, le capitaine Rawn décida de gagner du temps. Il suggéra une nouvelle rencontre le lendemain pour négocier le passage de la tribu. Le chef accepta, mais après deux jours de pourparlers stériles, les chefs nez-percés décidèrent qu’il leur était impossible d’attendre davantage.
    Le 28 juillet, tôt le matin, Looking Glass aligna ses guerriers au milieu des arbres sur les pentes du canyon. Dans le même temps, Joseph faisait grimper les non-combattants et le bétail tout en haut d’une montagne en passant par un ravin. Lorsque le capitaine Rawn s’en rendit compte, les Indiens avaient déjà contourné la barricade. Rawn se lança à leur poursuite. Après quelques escarmouches avec les guerriers couvrant la fuite du groupe de Joseph, il décida de ne pas prendre le risque de s’engager dans une vraie bataille et regagna sa barricade, désormais inutile.
    Se croyant à l’abri d’Howard, les chefs, qui ignoraient que l’armée de Gibbon approchait, décidèrent de gagner leur territoire de chasse près de la Big Hole River. Là, ils pourraient mettre leurs chevaux au repos et attraper du gibier. Si les Blancs les laissaient tranquilles, ils ne seraient peut-être même pas obligés d’aller rejoindre Sitting Bull au Canada.
    La nuit du 9 août, Celui-qui-boite (le colonel Gibbon) arriva avec une troupe composée de volontaires locaux et d’une division d’infanterie à cheval. Il se posta sur le flanc d’une colline dominant le campement des Nez-Percés au bord de la Big Hole. À l’approche de l’aube, les volontaires demandèrent à Gibbon s’ils devaient faire des prisonniers. Le colonel répondit qu’il ne voulait aucun prisonnier indien, homme ou femme. La nuit étant fraîche, les hommes burent du whisky pour se réchauffer. Au point du jour, lorsque Gibbon donna l’ordre d’attaquer, plusieurs soldats étaient fin saouls. La ligne d’infanterie commença à tirer, puis chargea les tipis.
    Kowtoliks, âgé alors de quinze ans, fut réveillé par le crépitement des coups de feu. « Je me suis levé d’un bond, j’ai couru sur environ dix mètres, me suis mis à quatre pattes et ai continué à fuir. Une vieille femme qui s’appelait Patsikonmi a fait comme moi, elle s’est mise à quatre pattes. Elle était à ma gauche. Une balle l’a atteinte à la poitrine. Elle m’a dit : “Ne reste pas ici. Va-t’en. Je suis touchée.” Puis elle est morte. Il va sans dire que j’ai détalé. Je me suis caché dans les buissons. Les soldats tiraient dans tous les sens. Sur les tipis et partout où ils voyaient des Indiens. J’ai vu des enfants mourir et des hommes s’écrouler, fauchés par une pluie de balles. »
    Black Eagle, un autre jeune garçon, fut réveillé par les balles qui traversaient le tipi où dormait sa famille. Terrifié, il partit en courant jusqu’à la rivière. Il sauta, mais comme l’eau était glaciale, il en sortit et alla aider ceux qui faisaient monter les chevaux sur une colline où ils seraient hors de vue des soldats.
    Pendant ce temps, les autres Indiens réagissaient après le choc initial de l’attaque-surprise. Alors que Joseph organisait la fuite des non-combattants, White Bird déployait les guerriers pour lancer une contre-attaque. « Battez-vous ! Tuez-les ! cria-t-il. Nous savons tirer aussi bien qu’eux ! » De fait, les Nez-Percés visaient bien mieux que les hommes de Gibbon. « Nous avons semé la confusion parmi les soldats, expliquera plus tard Yellow Wolf. Terrifiés, ils ont traversé la rivière. Ils se comportaient comme s’ils avaient bu. Nous nous sommes dit que certains étaient morts parce qu’ils étaient saouls. »
    Lorsque les soldats voulurent installer un obusier, les Nez-Percés tombèrent sur eux comme un essaim de guêpes, s’emparèrent de la pièce d’artillerie et la démolirent. Un guerrier dirigea le canon de son fusil vers le colonel Gibbon. Désormais, celui-ci serait connu sous le nom de Celui-qui-boite-double.
    Dans l’intervalle, Joseph avait fait lever le camp. Pendant qu’une poignée de guerriers obligeait les soldats de Gibbon à se retrancher derrière une barricade construite à la hâte avec des pierres et des

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