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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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rondins, les autres Nez-Percés s’envolaient. Ils prirent la direction du sud, s’éloignant ainsi du Canada, parce qu’ils pensaient que c’était la seule façon de semer leurs poursuivants. Les guerriers avaient tué trente soldats et en avaient blessé au moins quarante. Mais l’attaque brutale de Gibbon avait causé la mort de quatre-vingts Indiens, aux deux tiers des femmes et des enfants dont les corps avaient été criblés de balles et les têtes défoncées à coups de talons ou de crosses de fusil. « L’air était lourd de chagrin, dit Yellow Wolf. Certains des soldats ont agi comme des déments. »
    L’arrière-garde des Nez-Percés serait certainement venue à bout des soldats de Gibbon retranchés derrière leur barricade en les affamant si le général Howard n’était pas arrivé à leur secours avec des troupes fraîches. Les guerriers battirent rapidement en retraite et rattrapèrent Joseph pour l’avertir que Chef-Soldat-Manchot était de nouveau à ses trousses.
    « Nous avons avancé aussi vite que possible, racontera Joseph. Au bout de six jours, le général Howard se rapprocha de nous. Nous nous sommes alors lancés à l’attaque et avons capturé presque tous ses chevaux et ses mules. » En fait, les Indiens avaient pris surtout les mules qui transportaient les provisions et les munitions des hommes d’Howard. Laissant là des soldats bien empêtrés, ils passèrent le col de Targhee Pass et, le 22 août, se retrouvèrent dans le parc de Yellowstone.
    Cinq ans auparavant, le Grand Conseil de Washington avait fait de la région de Yellowstone le premier parc national des États-Unis. L’été 1877, d’intrépides touristes américains venaient pour la première fois admirer ses merveilles naturelles. Parmi eux, figurait rien moins que le général Sherman, lequel, venu dans l’Ouest pour une tournée d’inspection, allait apprendre que trois cents guerriers nez-percés traînant avec eux des femmes et des enfants pouvaient faire tourner en bourrique toute l’armée du Nord-Ouest.
    Lorsqu’il sut que les fugitifs traversaient le parc de Yellowstone pratiquement sous son nez, à un jet de pierre de sa tente luxueuse, il ordonna aux commandants des forts alentour de poster immédiatement des soldats un peu partout afin de prendre ces impudents guerriers au filet. Le 7 e  régiment de cavalerie, reconstitué après le désastre dans lequel il avait été entraîné par Custer à Little Bighorn, était le plus proche. Impatients de venger l’honneur du régiment en remportant une victoire sur tout groupe d’indiens prêts à se battre, les hommes du 7 e firent route vers Yellowstone. Au cours de la première semaine du mois de septembre, les éclaireurs des deux camps repérèrent les colonnes ennemies presque tous les jours. Grâce à des manœuvres habiles, les Indiens distancèrent les Tuniques Bleues après une escarmouche à Canyon Creek et se dirigèrent vers le Canada. Ils n’avaient bien sûr aucun moyen de savoir que Manteau-d’Ours Miles, sous les ordres de Grand-Guerrier Sherman, rejoignait Fort Keogh à marche forcée, et que leurs chemins allaient se croiser.
    Le 23 septembre, les Nez-Percés, contraints de repousser des attaques presque quotidiennes sur leur arrière-garde, traversèrent le Missouri à gué à Cow Island Landing. Les trois jours suivants, les éclaireurs ne signalèrent aucune Tunique Bleue dans les parages. Le 29, les chasseurs localisèrent un petit troupeau de bisons. Les réserves de nourriture et de munitions du groupe ayant sérieusement diminué et les chevaux étant épuisés, les chefs décidèrent d’établir un campement dans les Bear Paw Mountains. Le lendemain, une fois qu’ils se seraient rempli l’estomac de viande de bison, les Indiens comptaient entamer la dernière longue étape qui les mènerait à la frontière avec le Canada.
    « Nous savions que le général Howard avait plus de deux soleils de retard sur nous, expliqua Yellow Wolf. Il n’était pas bien compliqué de conserver notre avance. »
    Mais le lendemain matin, deux éclaireurs déboulèrent dans le campement en criant : « Les soldats ! les soldats ! » Tandis que tous se préparaient à fuir, un autre éclaireur apparut sur une corniche un peu lointaine. Il agitait une couverture, ce qui voulait dire : Ennemis tout près ! Attaque imminente !
    Les cavaliers commandés par Manteau-d’Ours Miles, dont les éclaireurs indiens avaient retrouvé

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