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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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de la guerre, poursuivit-il. Les Blancs sont tels des renards. Il est impossible d’instaurer la paix avec eux. La seule chose à faire pour les Indiens, c’est se battre. »
    Little Raven, un chef arapaho, approuva ces paroles. « J’aimerais pouvoir serrer la main des Blancs, ajouta-t-il, mais je crains qu’ils ne veuillent pas faire la paix avec nous. » One-Eye demanda alors à s’exprimer. Il était indigné d’entendre de telles choses. Lui qui avait risqué sa vie pour venir à Fort Lyon, il promettait à Grand-Chef Wynkoop que les Cheyennes et les Arapahos gagneraient paisiblement leur réserve. « J’ai donné ma parole à Grand-Chef, j’ai juré sur ma vie, déclara-t-il. Si mon peuple fait preuve de mauvaise foi, je rejoindrai les Blancs et me battrai pour eux, et nombreux sont les amis qui me suivront. »
    Wynkoop s’engagea à faire de son mieux pour empêcher les soldats d’attaquer les Indiens. Il n’était qu’un petit chef, ajouta-t-il, et ne pouvait s’exprimer au nom de tous les soldats. Mais si les Indiens voulaient bien lui remettre les captifs, alors il se rendrait à Denver avec les chefs des tribus et les aiderait à conclure la paix avec ses supérieurs.
    Black Kettle, qui avait écouté tout cela sans mot dire (« immobile, avec un petit sourire au coin des lèvres », selon Wynkoop), se leva et déclara qu’il était ravi d’entendre Grand-Chef Wynkoop. « Il y a de mauvais Blancs et de mauvais Indiens, dit-il. Ces mauvaises personnes ont provoqué ces problèmes. Des jeunes de ma tribu se sont ralliés à eux. Je suis contre la guerre et j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour l’empêcher. Je suis convaincu que les Blancs sont responsables. Ce sont eux qui ont commencé la guerre et ont contraint les Indiens à se battre. » Black Kettle promit alors de relâcher les quatre prisonniers qu’il avait achetés. Quant aux trois autres, ils se trouvaient dans un campement plus au nord, et les négociations pour leur libération prendraient un certain temps.
    Les quatre captifs, tous des enfants, n’avaient apparemment pas été maltraités. De fait, lorsqu’un soldat demanda au petit Ambrose Archer comment les Indiens l’avaient traité, le garçon de huit ans répondit qu’il aurait « mieux aimé rester avec les Indiens que les quitter ».
    D’autres pourparlers suivirent, à l’issue desquels il fut enfin convenu que les Indiens resteraient au campement de la Smoky Hill pendant que sept de leurs chefs se rendraient à Denver, accompagnés de Wynkoop, afin de conclure la paix avec le gouverneur Evans et le colonel Chivington. Black Kettle, White Antelope, Bull Bear et One-Eye représenteraient les Cheyennes, et Neva, Bosse, Heaps-of-Buffalo et Notanee les Arapahos. Little Raven et Left Hand, qui se méfiaient à l’avance de toute promesse faite par Evans et Chivington, demeureraient au campement pour veiller à ce que leurs jeunes Arapahos ne s’attirent pas d’ennuis. Quant à War Bonnet, il s’occuperait des Cheyennes.
    Wynkoop, ses cavaliers, les quatre enfants blancs et les sept chefs indiens arrivèrent à Denver le 28 septembre. Les Indiens avaient fait le voyage dans un chariot équipé de sièges en bois et tiré par des mules, sur lequel Black Kettle avait accroché son drapeau. L’équipage fit son entrée dans les rues poussiéreuses de Denver, la bannière étoilée flottant au-dessus de la tête des chefs comme pour les protéger. Tout Denver se précipita pour voir la procession.
    Wynkoop alla voir le gouverneur Evans. Or ce dernier ne tenait pas spécialement à traiter avec les Indiens. Pour lui, les Cheyennes et les Arapahos devaient être punis avant même qu’on leur accorde la paix. Tel était également l’avis du commandant du Département de la Guerre, le général Samuel R. Curtis, lequel télégraphia le jour même depuis Fort Leavenworth au colonel Chivington en ces termes : « Pas de paix tant que les Indiens n’auront pas souffert davantage. »
    Wynkoop en fut réduit à supplier le gouverneur de rencontrer les Indiens. « Mais que ferai-je du 3 e  régiment du Colorado une fois que j’aurai conclu la paix ? s’inquiéta Evans. Il a été constitué pour tuer des Indiens, et c’est ce que les soldats doivent faire. » En effet, comme il l’expliqua à Wynkoop, les autorités à Washington lui avaient donné l’autorisation de lever ce nouveau régiment parce qu’il leur avait juré qu’il

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