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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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nous nous étions blottis dans un culbutis de
rochers. Aucun de nous n’avait espéré survivre, mais alors Merlin s’était
réveillé d’entre les morts et moqué de moi. « Nous sommes cernés ? m’avait-il
demandé. L’ennemi nous surpasse en nombre ? » J’avais répondu oui aux
deux questions et le druide avait souri. « Et tu te prends pour un chef de
guerre ! »
    « Tu nous
as fourrés dans de beaux draps, dit Ceinwyn en citant le druide, et elle sourit
à ce souvenir, puis soupira. Si nous n’étions pas avec vous, poursuivit-elle en
montrant les femmes et les enfants assis autour des feux, que ferais-tu ?
    — Je
partirais vers le nord. Je mènerais bataille là-bas. » Je désignai d’un
signe de tête les feux des Saxons qui brûlaient sur le haut plateau, de l’autre
côté du col. « Puis je poursuivrais ma route. » Je n’étais pas
vraiment certain que j’aurais fait cela, car ce genre de fuite m’aurait obligé
à abandonner les blessés faits lors de la bataille pour la crête, mais le reste
de ma troupe, que n’aurait plus gêné ni femmes ni enfants, aurait sûrement semé
la poursuite saxonne.
    « Supposons,
dit doucement Ceinwyn, que tu demandes aux Saxons de laisser partir sains et
saufs les femmes et les enfants ?
    — Ils
diraient oui, et dès que vous seriez hors de portée de nos lances, ils s’empareraient
de vous, vous violeraient, vous tueraient et emmèneraient les enfants en
esclavage.
    — Alors,
ce n’est pas vraiment une bonne idée ? demanda-t-elle avec douceur.
    — Pas
vraiment. »
    Elle se
blottit contre mon épaule, en essayant de ne pas déranger Seren qui dormait la
tête sur ses genoux. « Combien de temps pourrons-nous tenir ? demanda
Ceinwyn.
    — Je
pourrais mourir de vieillesse sur le Mynydd Baddon, à condition qu’ils n’envoient
pas plus de quatre cents hommes à l’assaut.
    — Or c’est
ce qu’ils feront ?
    — Sans
doute que non. » Je mentais et Ceinwyn le savait. Bien sûr qu’ils
enverraient plus de quatre cents hommes. À la guerre, avais-je appris, l’ennemi
fait généralement ce que vous craignez le plus, et celui-là engagerait plutôt
tous ses lanciers.
    Ceinwyn resta
silencieuse un moment. Des chiens aboyèrent dans les lointains campements
saxons, et ce bruit nous parvint clairement dans la nuit tranquille. Les nôtres
commencèrent à leur répondre et la petite Seren s’agita dans son sommeil. Ceinwyn
caressa les cheveux de sa fille. « Si Arthur est à Corinium, pourquoi les
Saxons sont-ils venus ici ?
    — Je l’ignore.
    — Tu
crois qu’ils vont finir par aller rejoindre le gros de l’armée ? »
    Je l’avais
pensé, mais l’arrivée de ces renforts m’en faisait douter. Maintenant je
subodorais que nous affrontions une grosse armée ennemie qui tentait de
contourner Corinium en s’enfonçant profondément dans les collines, pour
réapparaître à Glevum et menacer les arrières d’Arthur. Je ne voyais pas d’autre
raison à la présence de tant de Saxons dans la vallée d’Aquae Sulis, mais cela
n’expliquait pas pourquoi ils s’étaient arrêtés en route. Ils construisaient
des cabanes, ce qui suggérait qu’ils voulaient nous assiéger. Dans ce cas,
peut-être rendions-nous service à Arthur en demeurant ici. Nous tenions
éloignés de Corinium un grand nombre d’ennemis, même si nous ne nous trompions
pas en estimant que les Saxons avaient assez d’hommes pour nous écraser, Arthur
et nous.
    Ceinwyn et moi
restâmes silencieux. Les douze Blackshields s’étaient mis à chanter et quand
ils eurent fini, mes hommes répondirent par l’hymne guerrier d’Illtydd. Pyrlig,
mon barde, les accompagna à la harpe. Il avait trouvé un plastron de cuir et s’était
armé d’une lance et d’un bouclier, mais cet équipement semblait étrange sur son
corps frêle. J’espérai qu’il ne serait pas obligé d’abandonner sa harpe pour
utiliser la lance, car alors tout espoir serait perdu. J’imaginai les Saxons
fourmillant au sommet de la colline, poussant des cris de joie en découvrant
autant de femmes et d’enfants, puis je repoussai cette horrible pensée. Il
fallait rester vivants, il fallait garder nos remparts, il fallait gagner.
    Le lendemain
matin, sous un ciel de nuages gris, balayé par un vent plus frais qui apportait
de l’ouest une pluie intermittente, je revêtis mon harnois. Il était lourd et
je ne l’avais pas porté jusqu’alors, mais l’arrivée des

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