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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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faire tomber dans une embuscade. « Restez ici,
dis-je à mes hommes, ne descendez pas ! Restez ! »
    Les Saxons
nous conspuèrent. Certains connaissaient quelques mots de breton, assez pour
nous traiter de lâches ou de femmes ou de minables. Parfois, un petit groupe
montait à mi-pente pour nous pousser à rompre les rangs et à nous précipiter en
bas de la colline, mais Niall, Issa et moi, calmions nos hommes. Un sorcier
saxon gravit péniblement le versant trempé, par brèves ruées pleines d’appréhension,
en baragouinant des incantations. Il était nu sous une cape en peau de loup et
avait rassemblé ses cheveux enduits de bouse en une seule grande pointe. Il
lança ses malédictions d’une voix perçante, hurla ses sortilèges, puis jeta une
poignée de petits os vers nos boucliers, mais aucun de nous ne bougea. Le
sorcier cracha trois fois, puis tout tremblant, regagna en courant le col où un
chef de clan saxon tenta ensuite d’attirer l’un de nous en combat singulier. C’était
un grand gaillard dont la crinière embroussaillée de cheveux blonds graisseux,
maculés de fange, pendait sur un somptueux collier en or. Il avait une barbe
tressée avec des rubans noirs, une cuirasse en fer, des jambarts en bronze
romain décoré, et sur son bouclier était peint le masque d’un loup qui montrait
les dents. Il avait orné d’un flot de rubans noirs le crâne de loup qui
surmontait son casque flanqué de cornes de taureau. Des bandes de fourrure
noire entouraient ses bras et ses cuisses. Il était armé d’une énorme hache de
guerre à double tranchant, d’une longue épée et d’un de ces petits couteaux à
large lame appelés seax , qui avaient donné leur nom aux Saxons. Il
commença par exiger qu’Arthur descende l’affronter en personne, et quand il s’en
fut lassé, il me défia, me traitant de lâche, d’esclave et de fils de putain
lépreuse. Tout cela dans sa propre langue, ce qui signifiait qu’aucun de mes
hommes ne comprenait ce qu’il disait, et je laissai ses paroles siffler au-dessus
de ma tête, dans le vent.
    Puis, au
milieu de l’après-midi, la pluie cessa et les Saxons, fatigués de leurs vaines
tentatives, amenèrent au col trois enfants qu’ils avaient capturés. Ils n’avaient
pas plus de cinq ou six ans et des seax étaient pointés sur leurs
gorges. « Descendez ou ils mourront ! » cria le chef de clan.
    « Laisse-moi
y aller, Seigneur, supplia Issa.
    — C’est
mon rempart, soutint Niall, le chef des Blackshields. Je vais découper ce
salaud en morceaux.
    — C’est
ma colline », dis-je. De toute façon, je me devais de participer au
premier combat singulier d’une bataille. Un roi pouvait laisser son champion se
battre, mais un seigneur de la guerre n’envoyait pas ses hommes là où il devait
aller lui-même, aussi je refermai mes protège-joues, caressai de ma main gantée
les os de porcs incrustés dans la garde d’Hywelbane, puis appuyai sur ma cotte
de mailles pour sentir la petite bosse que faisait la broche de Ceinwyn. Ainsi
rassuré, je franchis notre grossière palissade de madriers et descendis en biais
le versant escarpé. « Toi et moi ! criai-je au grand Saxon dans sa
propre langue. En échange de leurs vies », et je pointai ma lance vers les
trois enfants.
    Les Saxons
rugirent de joie d’avoir enfin poussé un Breton à réagir. Ils reculèrent pour
nous laisser le col, emportant les enfants avec eux. Le robuste champion
soupesa la grande hache dans sa main gauche, puis cracha sur les boutons d’or. « Tu
parles bien notre langue, espèce de porc.
    — C’est
une langue de cochons. »
    Il lança la
hache dans les airs où elle tournoya, sa lame miroitant dans la faible lumière
du soleil qui tentait de percer les nuages. Elle était longue et sa tête à
double tranchant lourde, mais il la rattrapa aisément par le manche. La plupart
des hommes auraient eu du mal à manier une arme aussi massive, même durant peu
de temps, sans parler de la lancer et de la rattraper, mais, exécuté par ce
Saxon, le tour semblait facile. « Arthur n’a pas osé venir se battre avec
moi, dit-il, aussi je vais te tuer à sa place. »
    Sa référence à
Arthur me laissa perplexe, mais ce n’était pas à moi de désabuser l’ennemi, s’il
croyait que notre chef se trouvait sur le Mynydd Baddon. « Arthur a mieux
à faire que de tuer la vermine, aussi m’a-t-il demandé de te massacrer, puis d’enterrer
ton cadavre gras les pieds

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