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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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renforts saxons m’avait
convaincu que nous allions être obligés de nous battre ; aussi, pour
donner du cœur à mes hommes, je décidai d’endosser ma plus belle armure. D’abord,
sur ma chemise de lin et mon pantalon de tartan, j’enfilai une tunique de cuir
qui me descendait jusqu’aux genoux. Elle était assez épaisse pour arrêter une
épée, mais pas la pointe d’une lance. Par-dessus, je passai la précieuse et
lourde cotte de mailles romaine que mes esclaves avaient polie jusqu’à la faire
briller. Des anneaux dorés ornaient l’ourlet, le bord des manches et l’encolure.
C’était l’une des plus riches de Bretagne, assez bien forgée pour arrêter tout,
sauf les plus sauvages coups de pointe d’une lance. Mes bottes, montant aux genoux,
étaient renforcées de bandes de bronze, pour déjouer la lame qui aurait pu
plonger sous le mur de boucliers ; des gants de macles de fer protégeaient
mes avant-bras jusqu’aux coudes. Mon casque était décoré de dragons d’argent
jusqu’à sa cime dorée où était attachée la queue de loup. Le heaume me descendait
sur les oreilles ; il comportait un rabat qui me couvrait la nuque et des
protège-joues qui pouvaient se refermer sur mon visage, si bien que l’adversaire
ne voyait pas un homme, mais un tueur vêtu de métal avec deux trous noirs à la
place des yeux. C’était la riche armure d’un grand seigneur de guerre et elle
avait été conçue pour épouvanter l’ennemi. Je ceignis le ceinturon d’Hywelbane
sur ma cotte, agrafai une cape et soupesai ma plus grande lance de guerre.
Ainsi vêtu pour la bataille, mon bouclier dans le dos, je parcourus le cercle
des remparts du Mynydd Baddon afin que tous mes hommes et les ennemis qui nous
regardaient sachent qu’un chef de guerre était prêt à se battre. Je terminai le
circuit à la pointe sud de nos défenses et, là, je soulevai le jupon de mailles
et de cuir pour pisser sur le versant, en direction des Saxons.
    J’ignorais que
Guenièvre était proche et ne l’appris que lorsqu’elle éclata de rire, ce qui
gâta ma provocation car je me sentis gêné. Elle écarta d’un geste mes excuses. « Tu
as belle allure, Derfel. »
    J’écartai les
protège-joues. « J’avais espéré ne plus jamais porter ce harnois, Dame.
    — Je
croirais entendre Arthur », dit-elle avec une ironie désabusée, puis elle
fit le tour de ma personne afin d’admirer les feuilles d’argent martelées de l’étoile
de Ceinwyn, sur mon bouclier. « Je n’ai jamais compris pourquoi la plupart
du temps tu t’habilles comme un porcher, alors que tu te pares si joliment pour
la guerre.
    — Je ne
ressemble pas à un porcher, protestai-je.
    — Pas aux
miens, parce que je ne supporte pas les gens malpropres, même s’il s’agit de
porchers, aussi j’ai toujours veillé à ce qu’ils portent des vêtements
convenables.
    — J’ai
pris un bain l’année dernière, insistai-je.
    — Aussi
récemment que cela ! » dit-elle en faisant semblant d’être
impressionnée. Elle portait son arc de chasseur et un carquois plein de
flèches. « S’ils viennent, j’ai l’intention d’envoyer quelques-uns d’entre
eux dans l’Autre Monde.
    — S’ils
viennent, dis-je sachant qu’ils le feraient, tout ce que vous verrez, ce sera
des casques et des boucliers, et vous gâcherez vos flèches. Attendez qu’ils
lèvent la tête pour attaquer notre mur de boucliers, et alors, visez les yeux.
    — Je ne
gâcherai pas de flèches, Derfel », promit-elle d’un air inflexible.
    Nous fûmes d’abord
menacés au nord, où les Saxons qui venaient d’arriver formèrent un mur de
boucliers entre les arbres, au-dessus du col séparant le Mynydd Baddon du haut
plateau. Notre source la plus abondante était là-bas et peut-être les Saxons
avaient-ils l’intention de nous en interdire l’accès, car juste après midi,
leur mur de boucliers descendit dans la petite vallée. Niall les observait de
nos remparts. « Ils sont quatre-vingts », me dit-il.
    Je rassemblai
Issa et cinquante de mes hommes sur le rempart nord, plus qu’il ne fallait de
lanciers pour damer le pion à quatre-vingts Saxons peinant à gravir la colline,
mais bientôt, il s’avéra qu’ils n’avaient pas l’intention d’attaquer, mais de
nous attirer dans ce col où ils nous combattraient à armes plus égales. Et sans
doute qu’une fois descendus là, nous verrions d’autres Saxons surgir de sous
les grands arbres pour nous

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