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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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avait dû contourner Aquae Sulis pour tenter de
rejoindre Arthur. Aucune autre troupe n’aurait pu se porter à notre aide, et
puis même si Culhwch s’était joint à moi, cela n’aurait pas suffi.
    L’assaut était
imminent. Les sorciers avaient accompli leur tâche et quelques cavaliers
quittèrent les rangs et éperonnèrent leurs chevaux pour gravir la colline. Je
réclamai ma jument, Issa me prêta la main pour que je me hisse sur la selle, et
je descendis au-devant des envoyés de l’ennemi. Bors aurait pu m’accompagner
car il était seigneur, mais il ne voulait pas affronter le camp qu’il venait de
déserter, aussi y allai-je seul.
    Neuf Saxons et
trois Bretons vinrent pour parler. L’un de ceux-ci était Lancelot, toujours
aussi beau dans son armure à écailles blanches éblouissante. Son heaume argenté
était surmonté d’une paire d’ailes de cygne qu’une petite brise ébouriffait. Il
était accompagné d’Amhar et Loholt qui chevauchaient contre leur père sous l’enseigne
de Cerdic, le crâne d’où pendait une peau d’homme, et sous celle de mon père,
le grand bucrane que l’on avait aspergé de sang frais en l’honneur de cette nouvelle
guerre. Cerdic et Aelle gravirent tous deux la colline avec une demi-douzaine
de chefs de clans saxons ; tous grands et forts, vêtus de fourrure,
portant comme trophées des moustaches attachées à leurs ceinturons. Le dernier
Saxon était un interprète et, comme ses compatriotes, moi compris, il chevauchait
gauchement. Seuls Lancelot et les jumeaux étaient de bons cavaliers.
    Nous nous
rencontrâmes à mi-pente. Aucun des chevaux n’appréciait cette déclivité et tous
s’agitaient nerveusement. Cerdic jeta un regard mauvais sur nos remparts. Il ne
pouvait y voir que les deux bannières et les pointes des lances dépassant de
notre barrière improvisée. Aelle me salua d’un triste hochement de tête et
Lancelot évita mon regard.
    « Où est
Arthur ? » finit par demander Cerdic. Ses yeux pâles me fixaient sous
un casque cerclé d’or ayant pour cimier une main de cadavre. Sans doute une
main bretonne. Le trophée avait été fumé, car la peau était noircie et les
doigts recourbés comme des griffes.
    « Arthur
a tout son temps, Seigneur Roi. Il m’a chargé de vous écraser pendant qu’il se
prépare à effacer de Bretagne l’odeur de votre saleté. » L’interprète
murmura à l’oreille de Lancelot.
    « Arthur
est-il ici ? » insista Cerdic. L’usage voulait que les chefs des
armées confèrent avant une bataille, et il avait interprété ma présence comme
une insulte. Il s’attendait à rencontrer Arthur, et non un subalterne.
    « Il est
ici et en tous lieux, Seigneur, répondis-je avec désinvolture. Merlin le
transporte dans les nuages. »
    Cerdic cracha.
Il portait un harnois terne qui n’arborait que l’effrayante main plantée sur la
crête de son casque cerclé d’or. Aelle, vêtu de ses habituelles fourrures
noires, portait de l’or aux poignets et au cou, ainsi qu’une unique corne de
taureau pointant de son heaume. Il était le plus âgé mais, comme toujours, ce
fut Cerdic qui mena les négociations. Son visage intelligent et tiré me
contemplait avec mépris. « Le mieux serait que vous descendiez un par un
en déposant vos armes. Nous tuerons certains d’entre vous en hommage à nos
Dieux et prendrons les autres comme esclaves, mais il faut nous livrer la femme
qui a tué notre sorcier. Celle-là, nous l’exécuterons.
    — Elle a
tué votre sorcier sur mon ordre, pour prix de la barbe de Merlin. » C’était
Cerdic qui avait tailladé une partie de la barbe de notre druide, insulte que
je n’avais pas l’intention de pardonner.
    « Alors,
nous allons te tuer.
    — Liofa a
essayé un jour, et hier, Wulfger de Sarnaed a tenté de m’arracher l’âme, mais c’est
lui qui est retourné dans la porcherie de ses ancêtres. »
    Aelle s’interposa.
« Nous ne te tuerons pas, Derfel, grommela-t-il, pas si tu te rends. »
Cerdic commença par protester, mais Aelle le fit taire d’un geste cassant de sa
main droite mutilée. « Nous ne le tuerons pas, insista-t-il. As-tu donné
la bague à ta femme ? demanda-t-il.
    — Elle la
porte en ce moment, Seigneur Roi, dis-je en montrant la colline.
    — Elle
est ici ? » Il parut surpris.
    « Avec
vos petits-enfants.
    — Laisse-moi
les voir. » Cerdic protesta de nouveau. Il était là pour préparer notre
massacre, non pour assister

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