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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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à une touchante réunion de famille, mais Aelle
ignora les protestations de son allié. « J’aimerais les voir, rien qu’une
fois », me dit-il, aussi je me retournai et criai un ordre.
    Ceinwyn
apparut, tenant Morwenna et Seren par la main. Elles hésitèrent à franchir le
rempart, puis s’engagèrent avec précaution sur la pente herbue. Mon épouse
était vêtue simplement d’une robe de lin, mais ses cheveux brillaient, dorés sous
le soleil printanier, et je pensai, comme toujours, que sa beauté était
magique. J’avais une boule dans la gorge et des larmes aux yeux tandis qu’elle
descendait la colline à pas si légers. Seren semblait inquiète, mais Morwenna
affichait un air de défi. Elles s’arrêtèrent près de ma jument et levèrent les
yeux sur les rois saxons. Ceinwyn et Lancelot se regardèrent et mon épouse cracha
délibérément dans l’herbe pour annuler l’influence néfaste de sa présence.
    Cerdic joua l’indifférence,
mais Aelle descendit gauchement de sa selle usée. « Dis-leur que je suis
content de les voir et apprends-moi le nom des filles.
    — L’aînée
s’appelle Morwenna et la plus jeune, Seren. Cela signifie étoile. » Je
regardai mes filles. « Ce roi, leur dis-je en breton, est votre
grand-père. »
    Aelle fouilla
sous sa cotte noire et en sortit deux pièces d’or. Il en offrit une à chacune,
puis regarda Ceinwyn sans rien dire. Elle comprit ce qu’il voulait et, lâchant
les mains de ses filles, s’avança pour qu’il l’embrasse. Il devait puer car sa
fourrure était graisseuse et souillée de crasse, mais elle ne sourcilla pas.
Quand il lui eut donné un baiser, il recula, porta la main de Ceinwyn à ses
lèvres et sourit en voyant la petite agate bleu-vert sur son anneau doré. « Derfel,
dis-lui que j’épargnerai sa vie. »
    Je le fis et
Ceinwyn sourit. « Réponds-lui qu’il vaudrait mieux qu’il retourne dans son
pays et que nous serions alors très heureuses d’aller lui rendre visite. »
    Aelle sourit
quand je lui eus traduit ces paroles, mais Cerdic se renfrogna. « C’est
notre terre ! » insista-t-il, son cheval piaffa et son ton venimeux
fit reculer mes filles.
    « Dis-leur
de partir, grommela Aelle, car il faut que nous parlions de la guerre. » Il
les regarda remonter la colline. « Tu as le goût de ton père pour les
jolies femmes.
    — Et un
goût breton pour le suicide, cracha Cerdic. On te promet la vie sauve à
condition que vous descendiez maintenant de la colline en déposant vos lances
sur la route.
    — Je les
déposerai sur la route, Seigneur Roi, dans vos corps transpercés par elles.
    — Tu
miaules comme un chat », ironisa Cerdic, puis il regarda derrière moi et
son expression devint plus sinistre ; je me retournai et vis Guenièvre
postée sur les remparts. Grande, les jambes longues dans ses habits de chasseur,
couronnée d’une masse de cheveux roux, l’arc à l’épaule, elle ressemblait à une
déesse de la guerre. Cerdic dut reconnaître en elle la femme qui avait tué son
sorcier. « Qui est-ce ? demanda-t-il avec férocité.
    — Demande
à ton petit chien », dis-je en montrant Lancelot du geste, puis, comme je
soupçonnais l’interprète de ne pas traduire exactement mes paroles, je les
répétai en breton. Lancelot m’ignora.
    « Guenièvre,
dit Amhar à l’interprète de Cerdic. La putain de mon père », ajouta-t-il
avec un ricanement.
    J’avais
moi-même traité Guenièvre de pire, mais je n’eus pas la patience d’écouter
Amhar déverser son mépris sur elle. Je n’avais jamais eu d’affection pour cette
femme ; elle était trop arrogante, trop obstinée, trop maligne et trop
moqueuse pour faire une compagne agréable, mais depuis quelques jours, je
commençais à l’admirer et, soudain, je m’entendis cracher des insultes à Amhar.
Je ne me souviens plus de ce que je dis, seulement que la colère prêta à mes
paroles une malveillance perverse. Je dus le traiter de ver de terre, d’immondice,
de traître, de créature sans honneur, de gamin qui serait embroché sur l’épée d’un
homme avant que le soleil ne meure. Je crachai sur lui, le maudis, les poussai
son frère et lui par mes insultes à redescendre la colline, puis je me tournai
vers Lancelot. « Ton cousin Bors t’envoie ses amitiés et promet de te
faire sortir les entrailles de la gorge, et tu ferais mieux de prier pour qu’il
le fasse, car si c’est moi qui te prends, ton âme aura des

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