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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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à
cheval derrière son armée.
    Ils arrivaient
très lentement. La colline était abrupte, leurs armures lourdes, et ils n’éprouvaient
pas le besoin de se précipiter vers ce massacre. Ils savait que ce serait une
sinistre rencontre, toute brève qu’elle fût. Leur mur de boucliers arriverait
en haut, et une fois sur les remparts, ils se heurteraient au nôtre et essaieraient
de nous faire reculer. Leurs haches passeraient par-dessus le bord de nos
boucliers, leurs lances pointeraient, s’enfonceraient et nous éventreraient. Il
y aurait des grognements, des hurlements et des cris, des hommes gémiraient,
des hommes mourraient, mais l’ennemi nous surpassant en nombre finirait par
nous déborder et mes queues de loup seraient massacrés.
    Mais pour le
moment, mes hommes chantaient, essayant de noyer le son rauque des cornes et l’incessant
battement des arbres-tambours. Les Saxons se rapprochaient à grand peine. Nous
pouvions maintenant distinguer les emblèmes de leurs boucliers ronds ; des
masques de loup pour les hommes de Cerdic, des taureaux pour ceux d’Aelle, et
entre eux, ceux de leurs seigneurs de la guerre : faucons, aigles et
cheval caracolant. Les molosses tiraient sur leurs laisses, pressés de former
des brèches dans notre mur. Les sorciers nous injuriaient. L’un d’eux secouait
un hochet de côtes, tandis qu’un autre à quatre pattes comme un chien hurlait
ses malédictions.
    J’attendais à
l’angle sud des remparts, qui surplombait la vallée comme la proue d’un navire.
C’était là, au centre, que les premiers Saxons frapperaient. J’avais un moment
envisagé de les laisser venir, puis de nous retirer au dernier moment pour
former un cercle de boucliers autour de nos femmes. Mais, en reculant, je
cédais le sommet plat, mon champ de bataille, et abandonnais l’avantage du
terrain le plus élevé. Mieux valait laisser mes hommes tuer autant d’ennemis qu’ils
le pourraient avant que nous soyons submergés.
    J’essayai de
ne pas penser à Ceinwyn. Je ne lui avais pas fait de baiser d’adieu, ni à mes
filles, et peut-être vivraient-elles. Peut-être, au milieu de l’horreur, un
lancier d’Aelle reconnaîtrait la petite bague et les ramènerait, saines et
sauves, à son roi.
    Mes hommes
commencèrent à frapper leurs boucliers de la hampe de leurs lances. Ils n’avaient
pas encore besoin de refermer le mur. Ils pouvaient attendre jusqu’au dernier
moment. Les Saxons levèrent les yeux lorsque ce bruit frappa leurs oreilles.
Aucun d’entre eux ne se précipita pour jeter une lame  – la colline était
trop escarpée pour cela  – mais un de leurs chiens de guerre cassa sa
laisse et monta en bondissant dans l’herbe. Eirrlyn, l’un de mes deux
chasseurs, le transperça d’une flèche, la bête se mit à glapir et à courir en
cercle, la hampe dépassant de son ventre. Les deux chasseurs commencèrent à
viser les autres chiens et les Saxons les tirèrent en arrière pour les mettre à
l’abri derrière leurs boucliers. Les sorciers s’éloignèrent en trottinant,
sachant que la bataille était sur le point de commencer. La flèche d’un
chasseur heurta un bouclier saxon, une autre ricocha sur un casque. C’était
pour bientôt. Plus qu’une centaine de pas. Je léchai mes lèvres sèches, clignai
des yeux pour en chasser la sueur et regardai fixement les visages barbus et féroces.
L’ennemi nous injuriait, pourtant je ne me souviens pas avoir entendu le son de
leurs voix. Je me rappelle seulement du mugissement des cornes, du battement
des tambours, du martèlement des bottes sur l’herbe, du cliquetis des fourreaux
sur les armures et du choc des boucliers.
    « Faites
place ! » La voix de Guenièvre retentit derrière nous, et elle
exprimait un intense plaisir. « Faites place ! » répéta-t-elle.
    Je me retournai
et vis que ses vingt hommes poussaient deux de nos chariots vers les remparts.
C’étaient de grands véhicules aux roues faites de bois plein, difficiles à
manier, dont Guenièvre avait augmenté le poids. Elle avait ôté les timons pour
les remplacer par des lances, et les plateaux, au lieu de nourriture,
transportaient des brasiers d’épineux en flammes. Guenièvre avait transformé
les chariots en massifs projectiles enflammés qu’elle allait faire rouler sur
le flanc de la colline jusque dans les rangs serrés de l’ennemi. Derrière eux,
avide de voir le chaos qu’ils déchaîneraient, suivait une foule excitée

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