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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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autres franchiraient aisément les remparts, alors il
ne nous restait guère qu’à prier, chanter, manger et, pour ceux qui en avaient
besoin, boire. Nous nous jurâmes mutuellement une bonne mort, signifiant par là
que nous voulions nous battre jusqu’au bout et chanter tant que nous le
pourrions, cependant nous savions tous que la fin ne serait pas un chant de
défi, mais un bain d’humiliation, de douleur et de terreur. Le sort des femmes
serait pire encore. « Devrais-je me rendre ? » demandai-je à
Ceinwyn.
    Elle eut l’air
très surprise. « Cette décision ne m’appartient pas.
    — Je n’ai
jamais rien fait sans ton avis.
    — En ce
qui concerne la guerre, je n’ai aucun conseil à te donner, mais je peux te
demander ce qui arrivera aux femmes si tu ne te rends pas.
    — Elles
seront violées, réduites en esclavage ou données comme épouses à des hommes qui
en manquent.
    — Et si
tu te rends ?
    — Presque
la même chose », avouai-je. Seulement le viol ne serait pas immédiat.
    Elle sourit. « Alors
tu n’as pas du tout besoin de mon avis. Va te battre, Derfel, et si je ne te
vois pas avant l’Autre Monde, sache que mon amour t’accompagnera lorsque tu traverseras
le pont des épées. »
    Je la serrai
dans mes bras, puis j’embrassai mes filles, et revins à la proue du rempart sud
pour regarder les Saxons entamer la montée de la colline. Cette attaque ne
tarda pas autant que la précédente car, la première fois, il leur avait fallu
organiser et encourager une foule d’hommes, tandis qu’aujourd’hui, l’ennemi n’avait
besoin d’aucune motivation. Ils venaient se venger, et en si petits groupes que
même si nous avions envoyé un chariot rouler en bas de la colline, ils auraient
pu l’éviter facilement. Ils ne se hâtèrent pas, ce n’était pas nécessaire.
    J’avais
réparti mes hommes en dix bandes, responsables chacune de deux colonnes
saxonnes, mais je doutais que même les meilleurs de mes lanciers puissent tenir
plus de trois ou quatre minutes. Vraisemblablement, les miens courraient protéger
leurs femmes dès que l’ennemi menacerait de nous prendre à revers et le combat
se réduirait alors à un pitoyable massacre unilatéral autour de notre cabane improvisée
et des feux de camp qui l’environnaient. Qu’il en soit ainsi, pensai-je, et je
marchai parmi mes hommes, les remerciant de leur fidélité et les encourageant à
tuer autant de Saxons qu’ils pourraient. Je leur rappelai que les ennemis qu’ils
abattraient seraient leurs domestiques dans l’Autre Monde, « aussi
tuez-les, et que leurs survivants se souviennent avec horreur de cette bataille ».
Certains se mirent à entonner le Chant de mort de Werlinna, air lent et
mélancolique que l’on chantait autour des bûchers funéraires des guerriers. Je
joignis ma voix à la leur en surveillant la progression des Saxons, et comme je
chantais et que mon casque me bouchait les oreilles, je n’entendis pas Niall me
héler du rebord le plus lointain de la colline.
    Ce furent les
cris de joie des femmes qui m’alertèrent. Je me retournai, ne vis rien d’inhabituel,
mais, par-dessus le bruit des tambours saxons, me parvint la note élevée,
stridente d’une corne.
    Je l’avais
déjà entendue. La première fois, j’étais jeune lancier et Arthur était arrivé à
bride abattue pour me sauver la vie ; aujourd’hui, il venait de nouveau à
mon secours.
    Il chevauchai
à la tête de ses hommes, et Niall m’avait appelé quand ces cavaliers en lourdes
armures s’étaient frayé un chemin parmi les Saxons, sur la colline, de l’autre
côté du col ; maintenant, ils descendaient la pente au galop. Sur le
Mynydd Baddon, les femmes couraient vers le rempart pour le voir, car Arthur ne
monta pas jusqu’au sommet mais le contourna avec ses hommes, sur la partie
supérieure du versant. Il portait son armure à écailles bien polie, son casque
incrusté d’or et son bouclier d’argent martelé. Sa grande bannière de guerre
était déferlée, son ours noir flottait, résolu, sur un champ de lin aussi blanc
que les plumes d’oie de son heaume. Sa cape blanche ondoyait derrière lui et sa
longue lance était ornée d’un large ruban blanc. Tous les Saxons qui se
trouvaient en bas des pentes du Mynydd Baddon le reconnurent, sachant ce que
ses lourds chevaux pouvaient faire à leurs petites colonnes. Arthur n’avait
amené que quarante hommes, car la plupart de ses grands destriers avaient

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