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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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d’or qui, jadis, longtemps
auparavant, avait été fiancée à Arthur et, après que notre chef eut rejeté ce
mariage politique pour épouser Guenièvre, sa main fut promise à d’autres grands
princes, mais nous nous sommes enfuis tous deux, et je ne crains pas de dire
que ce fut une bonne chose.
    Nous avions
une nouvelle maison à Dun Carie, à peu de distance au nord de Caer Cadarn. Dun
Caric signifie « la Colline près du Joli Ruisseau », et le nom lui
convenait car c’était un bel endroit où je pensais que nous serions heureux. Le
manoir, en haut de la colline, était en chêne, et son toit en chaume de seigle ;
il comptait une douzaine de dépendances entourées d’une palissade délabrée. Les
habitants du petit village, au pied de la colline, croyaient le manoir hanté,
car Merlin avait laissé un ancien druide, Balise, y habiter jusqu’à sa mort ;
mes lanciers l’avaient nettoyé des nids et de la vermine, puis vidé de tout l’attirail
du rituel druidique. J’étais certain que les villageois, en dépit de leur peur
du vieux manoir, s’étaient déjà emparés des chaudrons, des tripodes et de tout
ce qui possédait une certaine valeur, aussi ne restait-il plus qu’à nous
défaire des peaux de serpent, des os blanchis et des cadavres d’oiseaux
desséchés, tout cela recouvert de toiles d’araignées. Beaucoup de ces ossements
étaient humains, et il y en avait de grands tas ; nous enterrâmes ces
restes dans des fosses éparses afin que les âmes des morts ne puissent pas se
reconstituer et revenir nous traquer.
    Arthur m’avait
envoyé des douzaines de jeunes gens à entraîner afin d’en faire des soldats et,
durant tout l’automne, je leur enseignai l’art de la lance et du bouclier, et
une fois par semaine, plus par devoir que par plaisir, je rendais visite à Guenièvre,
Ynys Wydryn étant dans le voisinage. Je lui apportais de la nourriture et,
lorsque le temps devint froid, j’y ajoutai un grand manteau de fourrure d’ours.
Parfois, je lui amenais son fils, Gwydre, mais elle n’était pas vraiment à l’aise
avec lui. Ses histoires de pêche dans le ruisseau de Dun Caric ou de chasse
dans nos bois l’ennuyaient. Elle-même aimait chasser, mais ce plaisir ne lui
était plus permis, aussi prenait-elle de l’exercice en faisant le tour de l’enceinte
du sanctuaire. Sa beauté ne diminuait pas, en fait ses souffrances prêtaient à
ses grands yeux une luminosité nouvelle qui leur faisait défaut jusque-là.
Jamais elle n’aurait avoué sa tristesse. Elle était trop fière pour cela, mais
moi je voyais bien qu’elle était malheureuse. Morgane l’exaspérait, la
harcelant de ses prêches chrétiens et l’accusant constamment d’être la putain
écarlate de Babylone. Guenièvre endurait cela patiemment et, la seule plainte
qu’elle ait jamais formulée, ce fut, au début de l’automne, lorsque les nuits s’allongèrent
et que les premières gelées nocturnes blanchirent le fond des talus, de me dire
qu’il faisait trop froid dans ses appartements. Arthur y mit fin en ordonnant
que Guenièvre puisse brûler autant de bois qu’elle le souhaitait. Il l’aimait
toujours, bien qu’il détestât m’entendre mentionner son nom. Quant à Guenièvre,
j’ignorais qui elle aimait. Elle me demandait toujours des nouvelles d’Arthur,
mais pas une fois ne mentionna Lancelot.
    Arthur aussi
était prisonnier, mais seulement des tourments qu’il s’infligeait. Son foyer, s’il
en eut jamais un, était le palais royal de Durnovarie, mais il préférait
parcourir la Dumnonie, de forteresse en forteresse, et nous préparer à la
guerre contre les Saxons, qui devait éclater l’année suivante ; pourtant s’il
y avait un seul endroit où il passait plus de temps qu’ailleurs, c’était avec
nous à Dun Caric. Du haut de notre colline, nous le voyions arriver et, un
instant plus tard, un cor résonnait pour nous avertir, tandis que ses cavaliers
traversaient le ruisseau avec force éclaboussures. Gwydre descendait en courant
à sa rencontre, Arthur se penchait sur la selle de Llamrei et enlevait le petit
garçon d’un geste vif avant d’éperonner sa monture jusqu’à notre portail. Il
montrait de la tendresse pour son fils, en fait pour tous les enfants, mais
avec les adultes, il arborait une retenue glaciale. L’Arthur de jadis, plein d’un
enthousiasme joyeux, avait disparu. À Ceinwyn seule, il dénudait son âme et
lorsqu’il venait à Dun Caric, il

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