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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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semblait se délecter de cette sombre
perspective. « Une horde ! Peut-être est-ce ainsi que nous finirons,
toi et moi ? Deux vieux amis, bouclier contre bouclier, le crâne fendu par
les haches des barbares.
    — Il y a
de pires manières de mourir, Seigneur.
    — Et de
meilleures », dit-il avec brusquerie. Il regardait fixement le Tor ;
en fait, chaque fois qu’il venait à Dun Caric, il s’asseyait sur le versant
ouest, jamais sur la pente orientale, ni sur celle qui, au sud, faisait face à
Caer Cadarn, mais toujours ici, pour regarder de l’autre côté du val. Je savais
à quoi il pensait et il savait que je le savais, mais il se refusait à
mentionner son nom car il ne voulait pas que je sache qu’il s’éveillait chaque
matin en pensant à elle, et priait chaque soir qu’elle vienne hanter ses rêves.
Il prit soudain conscience de mon regard et reporta son attention sur le pré où
Issa entraînait les garçons au combat. L’air automnal retentissait du choc
violent des hampes et de la voix rauque d’Issa leur criant de garder les fers
bas et les boucliers hauts. « Comment sont-ils ? demanda Arthur en montrant
les recrues d’un hochement de tête.
    — Comme
nous il y a vingt ans, dis-je, quand nos aînés disaient que nous ne
deviendrions jamais des guerriers, et dans vingt ans d’ici, ces garçons diront
la même chose à leurs fils. Ils seront bons. Une bataille leur donnera du
piment, et après cela, ils s’avéreront aussi utiles que n’importe quel guerrier
de Bretagne.
    — Une
bataille, dit Arthur d’un ton lugubre, nous n’en aurons peut-être qu’une seule.
Quand les Saxons arriveront, Derfel, ils nous surpasseront en nombre. Même si
le Powys et le Gwent nous envoient tous leurs hommes. » Il énonçait là une
amère vérité. « Merlin me dit que je ne devrais pas m’inquiéter, ajouta
Arthur d’un air sarcastique, il dit que le rituel qu’il va accomplir à Mai Dun
rendra la guerre inutile. Es-tu allé voir le palais ?
    — Pas
encore.
    — Des
centaines d’idiots trament du bois de chauffage au sommet. Quelle folie. »
Il cracha sur la pente. « Je n’ai pas confiance dans les Trésors, Derfel,
mais dans les murs d’écus et dans les lances bien aiguisées. Et j’ai un autre
espoir. » Il fit une pause.
    « Lequel ? »
le pressai-je de me dire.
    Il se retourna
pour me regarder. « Si nous arrivons à diviser une nouvelle fois nos
ennemis, nous aurons encore une chance. Si Cerdic vient seul, nous pourrons le
défaire, pourvu que le Powys et le Gwent nous aident, mais je ne peux pas
vaincre Cerdic et Aelle ensemble. Il se pourrait que je gagne si j’avais cinq
années pour reconstituer mon armée, mais d’ici au printemps, cela m’est
impossible. Notre seul espoir, Derfel, c’est que nos ennemis se brouillent. »
C’était notre ancienne manière de faire la guerre. Donner de l’argent à un roi
saxon pour qu’il combatte l’autre, mais d’après ce qu’Arthur m’avait dit, les
Saxons avaient veillé à ce que cela n’arrive pas cet hiver. « J’offrirai à
Aelle une paix perpétuelle, poursuivit Arthur. Le droit de garder tous les
territoires qu’il occupe actuellement et tous ceux qu’il pourra prendre à
Cerdic, lui et ses descendants régneront sur ces terres à jamais. Tu me
comprends ? Je lui céderai ce pays à perpétuité, s’il veut seulement faire
cause commune avec nous dans la guerre qui se prépare. »
    Je ne dis rien
durant un moment. L’Arthur de jadis, celui qui avait été mon ami avant cette
nuit, dans le temple d’Isis, n’aurait jamais proféré ces paroles, car elles
étaient dépourvues de véracité. Aucun homme ne céderait la terre de Bretagne
aux Saïs. Arthur mentait dans l’espoir qu’Aelle croirait à ce mensonge, et dans
quelques années, mon seigneur violerait sa promesse et l’attaquerait. Je le
savais, mais me gardais bien de mettre en question ce mensonge, car alors je ne
pourrais plus faire semblant d’y croire. Au lieu de cela, je rappelai à Arthur
un ancien serment qui avait été enterré sous une pierre, à côté d’un arbre très
lointain. « Tu as juré de tuer Aelle. As-tu oublié ce serment ?
    — Je n’accorde
plus d’importance aux serments, maintenant », dit-il froidement, puis sa
colère éclata à nouveau. « Et pourquoi le devrais-je ? Est-ce que
quelqu’un a jamais tenu un serment envers moi ?
    — Moi,
Seigneur.
    — Alors,
obéis-moi, Derfel, dit-il

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