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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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immenses bêtes dans les rangs ennemis, mais Arthur s’était
raillé de ma peur. Il m’avait dit que Lancelot avait surtout enlevé des juments
poulinières et des jeunes d’un an, qu’il fallait plusieurs années pour dresser
un cheval et autant pour apprendre à un homme à combattre avec une lance peu
maniable sur le dos de sa monture. Lancelot n’avait pas de cavaliers, mais
Arthur si, et maintenant, il dévalait à leur tête le versant nord pour attaquer
les hommes d’Aelle qui combattaient Sagramor.
    Il n’y avait
qu’une soixante de grands et forts chevaux, fatigués d’avoir, d’abord, été
menés vers le sud pour garder le pont, puis sur le flanc opposé pour attaquer l’ennemi,
mais Arthur les fit éperonner et les lança au galop contre l’arrière-garde d’Aelle.
On avait forcé ces hommes à avancer dans l’espoir que leurs premiers rangs
parviendraient à déborder le mur de boucliers de Sagramor ; l’apparition d’Arthur
fut si soudaine qu’ils n’eurent pas le temps de se retourner pour former leur
propre mur. Les chevaux ouvrirent une large brèche dans leurs lignes et, tandis
que les Saxons s’éparpillaient, les guerriers de Sagramor faisaient reculer le
front ennemi et, soudain, toute l’aile droite de l’armée d’Aelle s’égaya.
Certains coururent vers le sud, cherchant refuge au sein de ce qu’il restait
des forces d’Aelle, mais d’autres s’enfuirent vers Cerdic, à l’est, et c’était
eux que nous voyions dans les prés de la rivière. Arthur et ses cavaliers les
chargèrent sans pitié. Ils se servirent de leurs longues épées pour tailler les
fuyards en pièces jusqu’à ce que la prairie soit jonchée de cadavres, ainsi que
d’épées et d’écus abandonnés. Je vis Arthur passer au galop, sa cape blanche
constellée de sang, Excalibur rougie à la main, un air de joie absolue sur son
visage émacié. Hygwydd, son valet, portait la bannière ornée de l’ours qui
maintenant comportait une croix rouge au coin inférieur. Cet homme, d’ordinaire
le plus taciturne de tous, me fit un grand sourire, puis s’éloigna, suivant son
maître qui remonta la colline jusqu’à un endroit où les chevaux pourraient
reprendre leur souffle et menacer le flanc de Cerdic. Morfans le Laid était
mort dans l’attaque initiale, mais c’était là l’unique perte d’Arthur.
    L’assaut de
notre chef avait dispersé l’aile droite d’Aelle et voilà que Sagramor nous
amenait ses hommes, par la Voie du Fossé, afin de joindre ses boucliers aux
miens. Nous n’avions pas encore encerclé l’armée d’Aelle, mais elle était
maintenant acculée entre la route et la rivière, et les chrétiens disciplinés
de Tewdric remontaient ce couloir et les fauchaient tout en avançant. Cerdic
était toujours libre de ses mouvements et l’idée d’abandonner Aelle, de laisser
massacrer son rival saxon, dut lui traverser l’esprit, mais il décida que la
victoire était encore possible. S’il gagnait ce jour-là, toute la Bretagne
deviendrait Llœgyr.
    Cerdic ignora
donc la menace que représentaient les chevaux d’Arthur. Il devait savoir qu’ils
avaient attaqué les hommes d’Aelle à l’endroit où ils étaient le plus
désorganisés, et que le mur dense de ses propres lanciers disciplinés n’aurait
rien à craindre de la cavalerie, aussi leur ordonna-t-il de joindre leurs
boucliers, de baisser leurs lances et d’avancer.
    « Serrez
les rangs ! Serrez les rangs », criai-je, et je me frayai une place
au premier rang, m’assurant que mon bouclier s’emboîtait dans ceux de mes
voisins. Les Saxons avançaient lentement, veillant à ne laisser aucun interstice
entre leurs écus, fouillant des yeux notre ligne à la recherche d’un point
faible à enfoncer. Il ne semblait y avoir aucun sorcier dans les parages, mais
la bannière de Cerdic flottait au centre de leur front impressionnant. Le son
strident d’une corne de bélier résonnait sans relâche, et je ne distinguais que
barbes dépassant de casques cornus, pointes de lances et fers de haches. Cerdic
se tenait en personne au milieu de cette masse, car j’entendais sa voix
haranguer ses guerriers. « Serrez les boucliers ! Serrez les
boucliers ! » hurlait le roi. On lâcha sur nous deux grands chiens de
guerre, et j’entendis des cris et perçus un grand désordre quelque part sur ma
droite lorsqu’ils assaillirent notre ligne. Les Saxons durent voir que l’attaque
de leurs molosses avait fait

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