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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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non aux incertitudes embrumées, tourbillonnantes, des
songes de Merlin. « Mais le rêve de Nimue est le même que celui de Merlin,
objectai-je.
    — Non,
Seigneur, pas du tout.
    — Elle
veut la même chose que lui, restaurer les Dieux.
    — Merlin
a donné Excalibur à Arthur. Vous ne voyez pas qu’avec ce don il lui a livré une
partie de son pouvoir ? Longtemps, je me suis interrogé à ce propos, car
Merlin n’a jamais voulu m’expliquer ses raisons, mais je crois avoir compris
maintenant. Merlin savait que si les Dieux échouaient, Arthur pourrait réussir.
Et Arthur l’a fait, mais sa victoire n’a pas été totale au Mynydd Baddon. Elle
a laissé l’île de Bretagne entre des mains bretonnes, mais n’a pas vaincu les
chrétiens, et ça, c’est une défaite pour les anciens Dieux. Nimue n’acceptera
jamais cette demi-victoire, Seigneur. Pour elle, c’est les Dieux ou rien. Peu
lui importe que l’horreur s’abatte sur la Bretagne du moment que les Dieux
reviennent écraser ses ennemis, et pour accomplir cela, elle a besoin d’Excalibur.
Elle veut la moindre bribe de pouvoir de sorte que, lorsqu’elle rallumera les
feux, les Dieux n’aient pas d’autre choix que de répondre. »
    Alors, je
compris. « Et avec Excalibur, elle voudra Gwydre.
    — Certes,
Seigneur. Le fils d’un chef est une source de pouvoir et Arthur, qu’il le
veuille ou non, est toujours le chef le plus fameux de Bretagne. S’il avait
accepté le trône, on l’aurait nommé Grand Roi. Aussi, oui, elle veut Gwydre. »
    Je contemplai
le profil de Taliesin. Il semblait vraiment jouir des mouvements terrifiants du
bateau. « Pourquoi me dis-tu cela ? » lui demandai-je.
    Ma question le
laissa perplexe. « Pourquoi ne pas vous le dire ?
    — Parce
qu’en le faisant, tu m’avertis que je dois protéger Gwydre, et si je protège
Gwydre, alors j’empêche le retour des Dieux. Et toi, si je ne me trompe, tu
aimerais bien voir les Dieux revenir.
    — Oui,
mais Merlin m’a demandé de vous le dire.
    — Pourquoi
Merlin voudrait-il que je protège Gwydre ? Il souhaite que les Dieux
reviennent !
    — Vous
oubliez, Seigneur, que Merlin prévoit deux chemins. L’un est celui des Dieux, l’autre
celui de l’homme, et ce dernier passe par Arthur. Si Arthur est anéanti, il ne
nous reste plus que les Dieux, et Merlin sait que les Dieux ne nous écoutent
plus. Souvenez-vous de ce qui est arrivé à Gauvain.
    — Il est
mort, mais il portait sa bannière dans la bataille, dis-je tristement.
    — Il est
mort, et fut alors placé dans le Chaudron de Clyddno Eiddyn. Il aurait dû
revenir à la vie, Seigneur, car tel est le pouvoir du Chaudron, mais ce n’est
pas arrivé. Il n’a pas respiré de nouveau, et cela signifie sûrement que l’ancienne
magie décline. Elle n’est pas morte, et je crains qu’elle ne cause de grands méfaits
avant de mourir, mais Merlin, je pense, nous conseille de nous tourner vers l’homme,
et non vers les Dieux, pour obtenir ce que nous souhaitons. »
    Je fermai les
yeux lorsqu’une grosse vague se brisa en écume blanche sur la haute proue du
bateau. « Tu disais, poursuivis-je lorsque les embruns furent retombés,
que Merlin a échoué ?
    — Je
pense que Merlin a compris qu’il avait échoué lorsque le Chaudron n’a pas fait
revivre Gauvain. Autrement, pourquoi aurait-il amené le cadavre au Mynydd
Baddon ? Si Merlin avait pensé, rien que pendant un battement de cœur, qu’il
pouvait utiliser le corps de Gauvain pour évoquer les Dieux, alors il n’aurait
jamais gaspillé sa magie dans la bataille.
    — Il a
tout de même ramené les cendres à Nimue.
    — Exact,
mais c’était parce qu’il avait promis de l’aider, et les cendres de Gauvain
avaient dû garder une partie du pouvoir de son cadavre. Même si Merlin sait qu’il
a échoué, comme tout homme, il a du mal à renoncer à son rêve, et peut-être
croit-il que l’énergie de Nimue pourrait s’avérer efficace. Mais ce qu’il n’avait
pas prévu, Seigneur, c’était qu’elle puisse le maltraiter à ce point.
    — Le
punir, dis-je amèrement.
    — Oui.
Elle le méprise parce qu’il a échoué, et elle croit qu’il lui dissimule des
connaissances ; en ce moment même, Seigneur, au cœur de cette bourrasque,
elle soutire de force ses secrets à Merlin. Elle sait beaucoup de choses, mais
pas tout, cependant si mon rêve ne me trompe pas, elle lui arrache ses connaissances.
Cela lui prendra peut-être

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