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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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des mois, ou des années, d’apprendre tout ce dont
elle a besoin, mais elle apprendra, Seigneur, et quand elle saura, elle
utilisera ce pouvoir. Et vous serez le premier, je crois, à vous en apercevoir. »
Il s’accrocha aux filets tandis que le bateau plongeait d’une façon alarmante. « Merlin
m’a ordonné de vous avertir, Seigneur, et je le fais, mais contre quoi ?
Je l’ignore. » Il sourit en s’excusant.
    « Contre
ce voyage en Dumnonie ? demandai-je.
    — Non. Je
pense que le danger que vous courez est bien plus grand que tout ce que vos
ennemis ont pu projeter en Dumnonie. En fait, il est si grand, Seigneur, que
Merlin en pleurait. Il m’a dit aussi qu’il désirait mourir. » Taliesin
regarda la voile. « Si je savais où il est, Seigneur, et si j’en avais le
pouvoir, je vous enverrais le tuer. Mais il faut attendre que Nimue se révèle à
nous. »
    J’empoignai la
garde froide d’Hywelbane. « Alors, que me conseilles-tu de faire ?
    — Ce n’est
pas à quelqu’un comme moi à donner des avis aux seigneurs. » Taliesin se
tourna vers moi et sourit. Soudain je vis que ses yeux enfoncés étaient glacés.
« Peu m’importe, Seigneur, que vous viviez ou que vous mouriez, car je
suis le chanteur et vous êtes ma chanson ; pour le moment, je l’avoue, je
vous suis pour découvrir la mélodie et, s’il le faut, la modifier. Merlin me l’a
demandé, et je le ferai pour lui, mais je pense qu’il est en train de vous
épargner un danger pour vous exposer à un autre plus grand encore.
    — Ce que
tu dis n’a pas de sens, répliquai-je rudement.
    — Oui,
Seigneur, ni vous ni moi n’y comprenons encore goutte. Mais je suis certain que
cela deviendra clair. » Il semblait vraiment calme, pourtant mes craintes
étaient aussi grises que les nuages au-dessus de nous, et aussi tumultueuses
que la mer en dessous. Je touchai la garde rassurante d’Hywelbane, priai
Manawydan, et me dis que l’avertissement de Taliesin n’était qu’un rêve, rien
qu’un rêve, et que les rêves ne tuent pas.
    Mais ils le
peuvent, et ils le font. Et quelque part en Bretagne, dans un lieu sinistre,
Nimue possédait le Chaudron de Clyddno Eiddyn et s’en servait pour transformer
nos rêves en cauchemars.
     
    *
     
    Balig nous
débarqua sur une plage de la côte dumnonienne. Taliesin me dit joyeusement adieu,
puis s’éloigna à longues enjambées dans les dunes. « Sais-tu où tu vas ?
lui criai-je.
    — Je le
saurai quand j’y serai, Seigneur », répondit-il, puis il disparut.
    Nous
endossâmes nos armures. Je n’avais pas apporté mon plus bel harnois, simplement
un vieux plastron encore utilisable et un casque cabossé. Je balançai mon
bouclier sur mon dos, ramassai ma lance et suivis Taliesin. « Vous savez
où nous sommes, Seigneur ? me demanda Eachern.
    — Pas
très loin du but. » Sous la pluie, je distinguai une chaîne de collines,
vers le sud. « Passons sur l’autre versant et nous arriverons à Dun Caric.
    — Vous
voulez que je déploie la bannière, Seigneur ? » Au lieu de la mienne
portant l’étoile, nous avions apporté celle de Gwydre qui arborait l’ours d’Arthur
enlacé au dragon de la Dumnonie, mais je décidai de ne pas la dérouler. Dans le
vent, une bannière est un embarras et, en outre, onze lanciers marchant sous un
grand étendard éclatant paraîtraient plus ridicules qu’impressionnants, aussi
je préférai attendre que les hommes d’Issa soient venus renforcer notre petite
bande pour déployer notre enseigne sur sa longue hampe.
    Nous trouvâmes
un sentier dans les dunes et le suivîmes dans un bois de petits buissons
épineux et de coudriers jusqu’à un minuscule hameau de six masures. Les gens s’enfuirent
en nous voyant, ne laissant qu’une vieille femme trop courbée et percluse pour
se déplacer vite. Elle s’accroupit et cracha d’un air de défi lorsque nous
approchâmes. « Vous ne trouverez rien ici, dit-elle d’une voix rauque, nous
n’avons que des tas de fumier et la faim au ventre, Seigneurs, c’est tout ce
que vous tirerez de nous. »
    Je m’accroupis
à côté d’elle. « Nous ne voulons que des informations.
    — Des
informations ? » Ce mot semblait lui être étranger.
    « Savez-vous
qui est votre roi ? lui demandai-je doucement.
    — Uther,
Seigneur. Un homme fort, ça oui, Seigneur. Fort comme un dieu ! »
    Il était clair
que nous ne tirerions aucun renseignement de ce hameau, du moins nul qui

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