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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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aperçu, sur les pentes du Mynydd Baddon. Ce n’était plus un
adolescent et il semblait vraiment redoutable. Sa barbe était plus fournie, une
cicatrice lui mouchetait le nez et son plastron portait la marque d’une
douzaine de coups de lance. Amhar, apparemment, avait grandi sur les champs de
bataille d’Armorique et la maturité n’avait pas adouci son ressentiment
maussade. « Je n’ai pas oublié tes insultes, au pied du Mynydd Baddon, me
dit-il, et j’ai attendu avec impatience le jour où je pourrais te les faire
payer. Mais je pense que mon frère sera encore plus content de te voir. »
C’était moi qui avais tenu le bras de Loholt pendant qu’Arthur lui tranchait la
main.
    « Où est
ton frère ? demandai-je.
    — Avec
notre roi.
    — Et
votre roi, c’est qui ? » Je connaissais la réponse, mais voulais une
confirmation.
    « Le même
que le tien, Derfel. Mon cher cousin Mordred. » Et en quel autre lieu les
deux frères auraient-ils pu se rendre après leur défaite sur le Mynydd Baddon ?
Comme beaucoup d’autres hommes sans maître de Bretagne, ils avaient cherché
refuge auprès de Mordred, qui accueillait avec joie toutes les épées désespérées
qui venaient se ranger sous sa bannière. Et combien Mordred avait-il dû se
réjouir d’avoir les fils d’Arthur à ses côtés !
    « Le roi
vit ? demandai-je.
    — Il est
florissant ! répondit Amhar. Sa reine a envoyé de l’argent à Clovis qui a
préféré prendre son or que nous combattre. » Il sourit et montra ses
hommes du geste. « Aussi, nous  voilà,  Derfel.  Nous  venons  finir  ce 
que  nous  avons commencé ce matin.
    — J’aurai
ton âme pour ce que tu as fait à ces gens, dis-je en montrant avec Hywelbane le
sang qui tournait au noir dans la cour de Dun Caric.
    — Ce que
tu auras, Derfel, répliqua Amhar en se penchant sur sa selle, c’est ce que moi,
mon frère et notre cousin, nous déciderons de te donner. »
    Je lui lançai
un regard de défi. « J’ai servi loyalement votre cousin. »
    Amhar sourit. « Mais
je doute qu’il veuille encore de tes services.
    — Alors,
je quitterai ce pays.
    — Je ne
crois pas. Je pense que mon roi aimera te rencontrer une dernière fois, et je
sais que mon frère a hâte de te parler.
    — J’aimerais
mieux partir.
    — Non, tu
viendras avec moi. Pose ton épée.
    — Il
faudra que tu viennes la prendre, Amhar.
    — S’il le
faut », répondit-il. Cette éventualité ne semblait pas l’inquiéter. Et
pour cause ! Il nous surpassait en nombre et au moins la moitié de mes hommes
n’avaient ni bouclier ni lance.
    Je me tournai
vers mes lanciers. « Si vous souhaitez vous rendre, leur dis-je, sortez du
cercle. Quant à moi, je vais combattre. » Deux de mes hommes désarmés
firent un pas hésitant en avant, mais Eachern grogna d’un air hargneux, et ils
s’immobilisèrent. Je leur fis signe de partir. « Allez, dis-je tristement,
je ne veux pas traverser le pont des épées avec des hommes qui m’accompagneraient
à contrecœur. » Les deux lanciers s’en allèrent, mais Amhar fit un signe
de tête à ses cavaliers qui les entourèrent, les frappèrent de leurs épées, et
à nouveau le sang coula au sommet de Dun Caric. « Bâtard ! »
dis-je et je courus vers Amhar, mais il tira sur les rênes et éperonna son
cheval pour se mettre hors de portée, et pendant qu’il m’évitait, ses hommes se
précipitèrent sur les miens.
    Ce fut un
autre massacre, et je ne pus rien faire pour l’empêcher. Eachern tua l’un de
nos ennemis, mais pendant que sa lance était prise dans le ventre de cet homme,
un autre cavalier le frappa par derrière. Mes autres hommes moururent aussi rapidement.
Les lanciers d’Amhar furent miséricordieux, du moins en cela. Ils ne laissèrent
pas les âmes de mes hommes s’attarder, ils les abattirent à coups de hache et
les transpercèrent de leur lance avec une énergie féroce.
    Je n’en sus
que fort peu car, pendant que je poursuivais Amhar, l’un d’eux me porta un
terrible coup sur la nuque. Je vacillai, la tête envahie par un brouillard noir
zébré d’éclairs. Je me souviens être tombé à genoux, puis un second coup frappa
mon casque et je crus que j’allais mourir. Mais Amhar me voulait vivant et
lorsque je revins à moi, j’étais couché sur l’un des tas de fumiers de Dun Caric,
les poignets ligotés avec une corde, et je vis le fourreau d’Hywelbane accroché
à la taille

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