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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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récompensent !
    — Taisez-vous.
    — Oh,
doux Jésus ! » Il tomba à genoux, étendit les bras et leva les yeux
vers les toiles d’araignées suspendues au chaume.  « Envoie-moi un ange !
Prends-moi sur ton suave sein !
    — Allez-vous
vous taire ? » lui lançai-je d’une voix hargneuse, mais il continua à
prier et à pleurer tandis que je contemplais, morose, le sommet mouillé de Caer
Cadarn où un tas de têtes coupées s’empilaient. Celles de mes hommes étaient
là, rejointes par des douzaines d’autres que l’on avait amenées de toute la
Dumnonie. Un fauteuil recouvert d’une étoffe bleu pâle était perché dessus :
le trône de Mordred. Des femmes et des enfants, les familles des lanciers du
roi, scrutaient le macabre entassement, et certains d’entre eux venaient jeter
un coup d’œil par la porte basse de notre cabane et se moquaient de mon visage glabre.
    « Où est
Mordred ? demandai-je à Sansum.
    — Comment 
le   saurais-je ?  répondit-il,  interrompant  ses prières.
    — Alors,
que savez-vous ? » Il retourna vers le banc à pas traînants. Il m’avait
rendu un petit service en libérant maladroitement mes poignets de la corde,
mais cela m’apporta peu de réconfort, car je voyais six lanciers garder la
cabane, et ne doutais pas qu’il y en eût d’autres qu’il m’était impossible de
voir. Un homme armé d’une lance se posta devant l’ouverture béante, me priant d’essayer
de franchir à quatre pattes la porte basse pour lui donner ainsi une
possibilité de m’embrocher. Je n’avais aucune chance de les vaincre. « Que
savez-vous ? redemandai-je à Sansum.
    — Le roi
est revenu, il y a deux nuits de cela, avec des centaines d’hommes.
    — Combien ? »
    Il haussa les
épaules. « Trois cents ? Quatre cents ? Je n’ai pas pu les
compter, il y en avait tant. Ils ont tué Issa à Durnovarie. »
    Je fermai les
yeux et dis une prière pour le pauvre Issa et sa famille. « Quand vous
ont-ils arrêté ?
    — Hier. »
Sansum avait l’air indigné. « Et sans raison ! Je lui ai souhaité la
bienvenue ! J’ignorais qu’il était vivant, mais j’étais content de le
voir. Je m’en réjouissais ! Et ils m’ont arrêté !
    — Quelle
raison ont-ils invoqué ?
    — Argante
prétend que j’ai écrit à Meurig, mais ce n’est pas vrai, Seigneur ! Je n’ai
aucune familiarité avec les lettres. Vous le savez.
    — Mais ce
n’est pas le cas de vos clercs, l’évêque. »
    Sansum prit un
air indigné. « Et pourquoi aurais-je écrit à Meurig ?
    — Parce
que vous complotiez de lui livrer le trône, Sansum, et ne le niez pas. Je lui
ai parlé, il y a deux semaines.
    — Je ne
lui ai pas écrit », dit-il d’un air maussade.
    Je le croyais,
car Sansum avait toujours été trop prudent pour mettre ses projets sur le
papier, mais je ne doutais pas qu’il ait envoyé des messagers. Et l’un d’entre
eux, ou peut-être un clerc de la cour de Meurig, l’avait trahi auprès d’Argante
qui avait toujours convoité le trésor de Sansum. « Vous méritez ce qui
vous arrive. Vous avez comploté contre tous les rois qui ont été courtois avec
vous.
    — J’ai
toujours désiré ce qu’il y avait de mieux pour mon pays et pour le Christ !
    — Espèce
de crapaud mangé aux vers, dis-je en crachant par terre. Tout ce que vous
vouliez, c’était le pouvoir. »
    Il fit le
signe de croix et proféra d’un air de dégoût : « Tout est de la faute
de Fergal.
    — Pourquoi
l’accuser, lui ?
    — Parce
qu’il veut être trésorier !
    — Vous
voulez dire qu’il veut être aussi riche que vous ?
    — Moi ? »
Sansum me regarda avec de grands yeux, en feignant la surprise. « Moi ?
Riche ? Par le nom de Dieu, tout ce que j’ai fait, c’était mettre une
somme dérisoire de côté au cas où le royaume en aurait besoin ! J’ai été
prudent, Derfel, prudent. » Il continua à se justifier et, peu à peu, je
compris qu’il croyait tout ce qu’il disait. Sansum pouvait trahir les gens, projeter
de les faire tuer comme il l’avait tenté avec Arthur et moi le jour où nous
étions partis arrêter Ligessac, saigner le Trésor à blanc, et pendant tout ce
temps se persuader que ses actions étaient justifiées. Son seul mobile était l’ambition
et il me vint à l’idée, tandis que ce jour funeste faisait sournoisement place
à la nuit, que lorsque le monde serait privé d’hommes comme Arthur et de

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