Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
endroit ?
    — Je le
connais, répondis-je tristement.
    — Et si
tu ne me les apportes pas, Derfel, alors je te jure que les souffrances de
Ceinwyn ne feront que croître. Je planterai des vers dans son ventre, je
liquéfierai ses yeux, je ferai peler sa peau, sa chair pourrira sur des os qui
s’effriteront, et même si elle implore la mort, je ne la lui enverrai pas, mais
plus de souffrances encore. Rien que des souffrances. » J’aurais voulu m’avancer
et tuer Nimue, là, sur-le-champ. Elle avait été mon amie et même, un jour, mon
amante, mais maintenant, elle était partie loin de moi, dans un monde où les
esprits étaient réels, et ou la réalité n’était que jouets. « Amène-moi
Gwydre et apporte-moi Excalibur, poursuivit Nimue dont l’unique œil flamboyait
dans la pénombre de la caverne, alors je libérerai Ceinwyn de son Autre Corps,
toi du serment que tu m’as fait, et je te donnerai deux choses. » Elle
tendit la main derrière elle et en ramena une étoffe. Elle la déplia et je vis
que c’était la vieille cape qu’on m’avait volée à Isca. Elle fouilla dedans, y
trouva un objet et le tint bien haut entre le pouce et l’index ; c’était
la petite agate de la bague de Ceinwyn. « Une épée et un sacrifice, pour
une cape et une pierre précieuse. Le feras-tu, Derfel ?
    — Oui,
répondis-je, sans aucune intention d’obéir, mais ne sachant pas quoi dire d’autre.
Me laisseras-tu avec elle maintenant ?
    — Non,
dit Nimue en souriant. Mais tu veux qu’elle dorme cette nuit ? Alors, rien
que pour cette nuit, je lui accorderai un répit. » Elle souffla sur l’argile
pour en écarter les cendres, extirpa les baies et arracha les amulettes fixées
au corps. « Demain matin, je les remettrai en place.
    — Non !
    — Pas
toutes, mais j’en ajouterai chaque jour jusqu’à ce que j’apprenne que tu es là
où les eaux se rencontrent, à Nant Dduu. » Elle retira une esquille d’os
brûlé du ventre d’argile. « Et quand j’aurai l’épée, poursuivit-elle, mon
armée de fous allumera de tels feux que la nuit de la Vigile de Samain se transformera
en jour. Et Gwydre te sera rendu, Derfel. Il reposera dans le Chaudron et les
Dieux en le baisant le ramèneront à la vie et Olwen couchera avec lui et il
chevauchera, glorieux, Excalibur à la main. » Elle prit un pichet d’eau et
en versa un peu sur le front de la statue, puis la fit doucement pénétrer dans
l’argile luisante. « Va maintenant, ta Ceinwyn dormira. Olwen a autre
chose à te montrer. Tu partiras à l’aube. »
    Je sortis en
titubant derrière Olwen, me frayai un chemin parmi la foule grimaçante des
êtres horribles qui se pressaient devant la caverne, sur les talons de la jeune
fille qui longea en dansant la paroi de la falaise jusqu’à une autre grotte. À
l’intérieur, je vis une seconde forme d’argile, mais celle d’un homme cette
fois, qu’Olwen me désigna, puis elle pouffa de rire. « Est-ce moi ? »
demandai-je, puis je m’aperçus que l’argile était lisse et sans aucune marque.
Cependant, en la scrutant de plus près, dans l’obscurité, je vis que les yeux
de l’homme d’argile avaient été arrachés.
    « Non,
Seigneur, ce n’est pas toi. » Elle se pencha sur la silhouette et ramassa
une longue aiguille d’os posée à côté de ses jambes. « Regarde. »
Elle transperça le pied d’argile. Quelque part, derrière nous, un homme hurla
de douleur. Olwen gloussa. « Encore », dit-elle, et lorsqu’elle enfonça
l’aiguille dans l’autre pied, la voix cria de nouveau. Olwen rit, puis me prit
par la main. « Viens. » Elle m’entraîna dans une étroite fente qui
bâillait dans la falaise. Le passage se rétrécit, puis se termina brusquement,
car je ne vis plus que le faible reflet de la lumière d’un feu sur la roche,
puis j’aperçus une espèce de cage, tout au fond de la gorge. Deux aubépines y
poussaient, et on avait cloué sur leurs troncs des solives non équarries qui
servaient de barreaux à cette prison rudimentaire. Olwen me lâcha la main et me
poussa en avant. « Je reviendrai demain matin, Seigneur. Il y a de la
nourriture pour toi. » Elle sourit, se retourna et partit en courant.
    Tout d’abord,
je crus que la cage était une sorte d’abri, mais lorsque je m’approchai pour y
entrer, je ne trouvai pas de porte. Elle barrait les derniers mètres de la
gorge et la nourriture promise m’attendait sous l’une des aubépines.

Weitere Kostenlose Bücher