Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
demanda Igraine.
    Je haussai les
épaules. « Je me souviens de ce que m’a dit Guenièvre, un jour. Je n’ai
pas compris parce que c’était en latin, mais elle me l’a traduit, et cela expliquait
parfaitement Arthur. Je ne l’ai jamais oublié.
    — Eh bien ?
Continue.
    —  Odi
at amo, excrucior , citai-je lentement ces mots qui ne m’étaient pas
familiers.
    — Ce qui
signifie ?
    — Je
déteste et j’adore, cela fait mal. Un poète a écrit cela, j’ai oublié lequel,
mais Guenièvre avait lu le poème et, un jour où nous parlions d’Arthur, elle a
cité ce vers. Elle comprenait parfaitement son époux, vous voyez.
    — Est-ce
qu’Argante l’a compris ?
    — Oh, non !
    — Savait-elle
lire ?
    — Je n’en
suis pas certain. Je ne me souviens pas. Sans doute que non.
    — Comment
était-elle ?
    — Elle
avait la peau très pâle parce qu’elle refusait d’aller au soleil. Argante
aimait la nuit. Elle avait des cheveux très noirs, aussi lustrés que les plumes
d’un corbeau.
    — Tu dis
qu’elle était petite et mince ?
    — Très
mince et plutôt petite, mais la chose dont je me rappelle le plus, c’est qu’elle
souriait rarement. Elle épiait tout, ne laissait rien passer, et avait toujours
un air calculateur. Les gens prenaient cela pour de l’intelligence, mais ce n’en
était pas. Elle était simplement la plus jeune de sept ou huit filles, aussi
craignait-elle constamment d’être laissée pour compte. Elle attendait tout le
temps sa part du gâteau, et croyait toujours ne pas la recevoir. »
    Igraine fit la
grimace. « Tu la décris comme une fille détestable !
    — Elle
était avide, amère et très jeune, mais belle aussi. Elle avait une fragilité
fort touchante. » Je m’arrêtai et soupirai. « Pauvre Arthur. Il
choisissait très mal ses femmes. Sauf Ailleann, bien sûr, mais celle-là, il ne
l’avait pas choisie. C’était une esclave qu’on lui avait donnée.
    — Qu’est-il
arrivé à Ailleann ?
    — Elle
est morte durant la guerre avec les Saxons.
    — Tuée ? »
Igraine frissonna.
    « Victime
de la peste. Une mort tout à fait normale. »
    Christ.
    Ce nom n’a
rien à faire sur cette page, mais je vais l’y laisser. Au moment où Igraine et
moi parlions d’Ailleann, l’évêque Sansum est entré dans la pièce. Le saint
homme ne sait pas lire, et comme il désapprouverait formellement que j’écrive
cette histoire d’Arthur, Igraine et moi prétendons que je rédige un évangile en
langue saxonne. Il dit qu’il ne sait pas lire, mais est capable de reconnaître
certains mots, et Christ en fait partie. C’est pourquoi je l’ai écrit. Il l’a
vu aussi, et a grogné d’un air soupçonneux. Il a l’air très vieux ces jours-ci.
Presque tous ses cheveux sont tombés bien qu’il lui reste encore deux touffes
blanches, comme les oreilles de Lughtigern, le Seigneur des Souris. Il souffre
en urinant, mais ne veut pas confier son corps aux femmes-sages pour qu’elles
le soignent, car il affirme qu’elles sont toutes païennes. Dieu le guérira,
proclame le saint homme, mais parfois, que Dieu me pardonne, je prie pour qu’il
meure car alors ce petit monastère aurait un nouvel évêque. « Ma Dame va
bien ? demanda-t-il à Igraine après avoir jeté un coup d’œil au parchemin.
    — Oui,
merci, Monseigneur. »
    Sansum fureta
dans la pièce, cherchant quelque chose à redire, mais je ne vois pas ce qu’il
espérait trouver dans une pièce aussi austère : un grabas, une table de
travail, un tabouret et l’âtre. Il aurait aimé me critiquer si j’avais allumé
un feu, mais aujourd’hui il fait très doux pour un jour d’hiver, et j’économise
le peu de bois que le saint homme m’accorde. Il donna une chiquenaude à un
flocon de poussière, décida de ne pas faire de commentaire, et se contenta de
regarder Igraine d’un air interrogateur. « Votre terme approche, Dame ?
    — Dans
moins de deux lunes, m’ont-elles dit, Monseigneur. » Igraine fit le signe
de croix sur sa robe bleue.
    « Vous
savez, bien entendu, que nos prières pour vous, Dame, retentiront dans tout le
ciel, déclara Sansum sans en penser le moindre mot.
    — Priez
aussi pour que les Saxons ne se rapprochent pas trop de nous, répliqua Igraine.
    — Le
pourraient-ils ? demanda Sansum alarmé.
    — Mon
époux a entendu dire qu’ils se préparaient à attaquer Ratae.
    — Ratae
est loin d’ici, dit dédaigneusement l’évêque.
    — Un

Weitere Kostenlose Bücher