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Fatima

Fatima

Titel: Fatima Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marek Halter
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eux : il leur suffisait de se fier à cette magie qui les unissait.

La maison d’Al Arqam
    Quand elle revint dans leur cour, montée sur le splendide méhari offert par Abd’Mrah, sidérant tous ceux croisés dans Mekka, son père fut le premier à montrer son plaisir.
    Il tint à faire lui-même une promenade sur l’animal en compagnie d’Abdonaï et d’Ali. À son retour, en remerciement, il fit porter chez les Bédouins une gourde de beau cuir enveloppée dans un fin tissu. À l’époque où il passait tout son temps dans la grotte de la révélation, il y avait fait inscrire les premiers versets de la sourate al Fajr dictés par l’archange Gabriel :
     
    Par l’aurore
    Et ses dix-huit nuits ,
    Par le pair et l’impair ,
    Et la nuit quand elle passe et coule
    Vient-il le serment pour celui qui est doué d’intelligence ?
     
    Zayd alla déposer le cadeau entre les mains de la vieille Haffâ. Elle saurait comment le faire parvenir à Abd’Mrah.
    À Fatima aussi, son père adressa des mots tendres et des compliments :
    — Tu me rends heureux, ma fille. Tu sais reconnaître ceux dont tu dois t’approcher, puiser en eux force et soutien. Qu’Allah le Matriciel soit mille fois remercié de t’avoir donné vie et de te montrer le bon chemin !
    Avec un sourire de grand contentement, il ajouta :
    — L’attitude de ce garçon bédouin est un signe du Puissant Seigneur. Aux habitants de Ta’if, nous dirons la parole d’Allah. Puisse-t-Il être Clément et Miséricordieux ! Ils l’entendront.
    Comme si son Rabb voulait répondre à sa joie par une preuve supplémentaire, à la tombée de la nuit, juste avant la dernière prière, eut lieu un événement très rare. Un jeune chef du clan des Makhzum frappa à la porte bleue. Il se présenta seul, sans escorte ni arme, en simple tunique et manteau. Dès qu’Abdonaï lui ouvrit, il se précipita vers le tamaris, s’exclamant d’une voix toute tremblante :
    — Muhammad le Messager, mon nom est Al Arqam ibn Abd Manâf.
    — Je sais qui tu es et d’où tu viens.
    — Je viens d’où je viens, Messager. Cela, on ne peut le défaire. Mais s’il en est un que je veux suivre dans Mekka et considérer comme un père, c’est toi.
    — Moi ? Moi, on ne me suit pas. Celui que l’on suit, c’est Celui qui parle par ma bouche. Tu veux te soumettre aux paroles et aux règles d’Allah le Tout-Puissant ?
    — Je n’ai pas d’autre volonté, Messager. Je t’écoute depuis longtemps. Et j’étais au grand marché quand ceux de mon clan ont voulu te planter une lame dans la gorge. Depuis des lunes, je subis les mensonges qui m’entourent dès qu’il s’agit de toi. Mon choix est fait. J’ai déjà trop attendu.
    — Ils ne te le pardonneront pas.
    — Le pardon pour ce que j’ai tardé à décider, ce n’est pas d’eux que je l’attends. Et s’Il le juge bon, Allah le Clément et Miséricordieux pourvoira à ma défense et à mon bonheur.
    Al Arqam, qui n’avait peut-être pas vingt-cinq années, ajouta qu’il était riche. Sa maison était vaste. Elle possédait de hauts murs solides et offrirait un bon abri à ceux que les mauvais de son propre clan traiteraient mal et menaceraient. Il en avait assez entendu parmi les siens pour savoir que les temps à venir ne seraient pas de paix.
    — On m’a confié que tu allais partir pour Ta’if. Quand tu ne seras plus dans Mekka, ceux qui te détestent prendront plaisir à se venger de toi sur ceux qui écoutent ta parole et n’ont pas de quoi se défendre.
    À ces mots, Tamîn al Dârî s’inclina à l’oreille de Muhammad.
    — La proposition n’est pas à repousser, dit-il. Elle répond à un souci qui nous hante tous depuis des jours. Les mauvais répètent trop souvent que Muhammad le Messager n’attire à lui que des faibles, des pauvres, des esclaves et des Bédouins… Tous ceux qu’ils méprisent et respectent moins que du petit bétail, des hommes sans alliance avec un clan qui pourrait les protéger de la malfaisance des puissants de la mâla.
    Abu Bakr approuva. L’assurance et la détermination d’Al Arqam n’étaient pas à mettre en doute. Il le connaissait depuis longtemps. Son penchant pour la foi en le Seigneur Tout-Puissant ne le surprenait pas. Ni son courage ni sa décision. Le Messager pouvait lui faire confiance.
    Aussi, le choix de quitter Mekka dès le lendemain devint-il plus léger pour Muhammad. Il invita Al Arqam à participer à la prière des

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