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Faubourg Saint-Roch

Titel: Faubourg Saint-Roch Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Pierre Charland
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homme ?
    —    Non, cela disparaîtra. Je ne connais que les dentelles et les jupons, je m'en tiendrai à cela.
    Un dimanche, un peu avant midi, tous les commerces de la rue de la Fabrique étaient fermés. Alfred frappa toutefois à la porte de l'édifice. Un homme vint ouvrir.
    —    Monsieur le Notaire, je suis désolé de retarder ainsi votre repas dominical, mais comme vous le savez, je suis occupé toute la semaine. Je vous présente ma femme.
    —    Enchanté, Madame. Mon repas attendra. Vous pouvez visiter à votre guise, je prendrai l'air sur le trottoir.
    —    ... Nous pouvons aller dans les appartements privés? questionna Alfred.
    —    Tout est ouvert, et le propriétaire actuel s'est trouvé des obligations familiales afin de vous laisser le champ libre.
    L'homme s'effaça pour les laisser entrer, puis sortit. Le couple s'avança dans la bâtisse un peu sombre, profonde d'au moins cinquante pieds. Des deux côtés d'une allée centrale, des étals et des tréteaux de bois foncé recevaient la marchandise. Le long des murs, des deux côtés, des étagères fournissaient d'autres espaces de rangement.
    —    Au moins une partie de ces tablettes devra disparaître. On a intérêt à pendre les robes sur des cintres, alors que les pantalons peuvent se contenter d'être soigneusement pliés. Cela permettra d'avoir de grands murs blancs. Ces plafonds rendus gris par le temps profiteraient aussi d'une bonne couche de peinture. L'ensemble deviendra ainsi plus clair.
    —    Les fenêtres sont tout de même un peu trop étroites pour éclairer jusqu'au fond ce grand espace. Dommage que le mur arrière soit aveugle.
    —    Nous serons donc condamnés à imiter Thomas, et à changer ces lampes à gaz pour des ampoules électriques.
    Ils avaient atteint le fond de la grande pièce. Des espaces de rangement et une salle d'essayage occupaient encore quelques pieds. Une porte s'ouvrait sur une petite cour intérieure, où recevoir les livraisons. Les édifices de la rue de la Fabrique donnaient sur une étroite ruelle un peu boueuse, sans doute peuplée de rats et de déchets.
    —    Nous allons voir les autres étages ?
    —    Même si j'essayais, je ne pourrais pas t'en empêcher.
    A peu près au milieu du rez-de-chaussée, un escalier monumental permettait d'atteindre le premier. A cause de son état, Marie grimpa un peu lourdement les marches. Les fenêtres faisaient en sorte que la lumière jette un éclairage indirect sur des amoncellements de vêtements un peu disparates. Les clients ne devaient pas souvent venir jusque-là.
    —    Pourquoi ce commerce est-il à vendre ?
    —    Le vieux monsieur Anderson aspire à une retraite bien méritée. Avec ce qu'il demande pour la bâtisse, ne t'inquiète pas pour lui, il pourra couler des jours heureux.
    —    Je m'inquiète pour nous. Je ne suis pas une spécialiste, mais à en juger par ce bric-à-brac, l'emplacement judicieux ne suffit pas à assurer une bonne fréquentation de cet établissement.
    De nouveau, ils parcoururent tout l'étage, des fenêtres du côté de la rue jusqu'aux petites pièces à l'arrière.
    —    Mais nous serons là pour faire la différence. Imagine les robes au rez-de-chaussée, et quelques accessoires aussi: ombrelles, chapeaux, gants. Des manteaux au fond, un choix limité, mais de qualité, qui séduira les dames de la Haute-Ville. Ici, à l'étage, des jupons, des sous-vêtements, de la dentelle et des rubans, et à l'arrière, nous vendrons du tissu à la verge et des patrons.
    —    Exactement ce que tu vends présentement dans ton rayon, ou à peu près.
    —    C'est là l'idée : un domaine que je connais, une qualité juste un peu meilleure, pour des gens qui se considèrent trop bien nés pour aller faire leurs achats dans la Basse-Ville.
    Bien sûr, avec en plus le plaisir de mener ses propres affaires plutôt que de dépendre d'un cadet souvent irascible.
    —    Le patron d'un commerce ne peut pas arriver en retard un jour sur deux, s'absenter en plein après-midi, aller manger au restaurant de la rue voisine à onze heures, énuméra Marie en esquissant un sourire timide.
    —    Tu exagères, pas un matin sur deux, tout de même.
    —J'étais là, je sais tout ce qui se passait.
    Alfred fit un tour sur lui-même afin d'apprécier encore une fois ce grand espace encombré, puis il la regarda dans les yeux pour dire :
    —    D'abord, les pères de

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