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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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payable le lendemain de la mort de Guise. Bientôt Maineville reparut. Il apportait les deux cents pistoles. Maurevert en prit cent. Les deux amis s’embrassèrent, puis descendirent ensemble.
    – As-tu le mot de passe pour te faire ouvrir la porte ? demanda Maineville.
    – Non… je ne me souviens même pas de ceux que tu me donnas dans la matinée.
    – Catherine et Coutras. Et maintenant, adieu. Si par hasard il t’arrivait un accident avant d’atteindre la porte, songe que tu ne m’as pas vu…
    Là-dessus, Maineville jeta un regard inquiet dans la rue pleine de ténèbres, et ayant serré une dernière fois la main de Maurevert, s’éloigna rapidement en se glissant le long des murailles.
    Maurevert demeura immobile jusqu’à ce qu’il fût bien sûr que son ami s’était réellement éloigné. Alors, à son tour il se mit en route. Seulement, ce ne fut pas vers les portes de la ville qu’il se dirigea, mais vers le château. Il n’avait pas fait dix pas qu’il se frappa le front et revint en grommelant :
    – Imbécile ! si je laisse mon cheval, Maineville saura que je ne suis pas parti. Et s’il va demander demain matin si quelqu’un a franchi la porte pendant la nuit ?
    Il sella et brida son cheval, sortit, et marcha à pied jusqu’au château, en traînant la bête par la bride. Un quart d’heure plus tard, il se trouvait dans l’oratoire de la reine. Catherine de Médicis, réveillée sur son ordre (car maintenant on lui obéissait d’après un mot convenu), ne tarda pas à se montrer et l’interrogea du regard.
    – Madame, dit Maurevert, je sais le jour et l’heure et comment la chose doit se faire.
    Catherine eut un tremblement d’émotion. Pour elle aussi, la minute était terrible d’angoisse. Et pourtant il y en avait eu de plus terribles dans sa vie !
    – Parlez, dit-elle, dévorant du regard celui qui portait une telle nouvelle.
    – Avant tout, fit Maurevert, je prierai Votre Majesté de faire sortir de Blois dès cet instant même un officier quelconque qui devra monter le cheval que j’ai laissé dans la cour carrée et se couvrir de ce manteau. Il est essentiel pour moi que cet homme, quel qu’il soit, parte bientôt.
    – Larchant ! appela la reine.
    Le capitaine entra, tandis que Maurevert se rejetait dans un coin d’ombre.
    – Larchant, dit Catherine, j’apprends qu’il y a des rassemblements de huguenots du côté de Tours. Envoyez à l’instant même quelqu’un de sûr pour voir ce qu’il en est et surveiller le pays une bonne huitaine. Votre messager trouvera un cheval tout sellé dans la cour carrée… et voici un manteau pour lui… Que dans cinq minutes il soit parti.
    Larchant prit le manteau jeté sur un fauteuil et sortit passivement, sans un mot.
    – Maintenant, reprit Maurevert, maintenant que je sors de Blois et que je fuis, il faut que Votre Majesté m’assure pour quelques jours l’hospitalité dans le château.
    – Ruggieri ! appela la reine, décidée à donner entière satisfaction à Maurevert.
    Une minute s’écoula, et déjà Catherine fronçait le sourcil lorsque l’astrologue parut en disant :
    – On vient de m’éveiller, et j’accours, Majesté.
    En effet, une fois pour toutes, la reine avait donné ordre que Ruggieri fût aussitôt appelé dès qu’il survenait un messager pour elle, jour ou nuit.
    – Ruggieri, dit-elle, où es-tu logé ?
    – Mais, fit l’astrologue étonné, dans les combles, c’est-à-dire le plus loin possible de la terre et le plus près possible des étoiles.
    – Es-tu souvent espionné là-haut ? Ruggieri sourit :
    – Nul n’y vient qu’en tremblant ; nul n’y vient s’il n’y est forcé. Vous savez que je passe pour un esprit malfaisant, capable de jeter un mauvais sort.
    – En effet, dit Catherine avec conviction, ces pauvres ignorants ne peuvent savoir quelle haute utilité on peut tirer de la fréquentation d’Haniel, Haciel, Elubel et Asmodel [15] … Mon bon Ruggieri, tu cacheras ce gentilhomme dans tes appartements et il y sera mieux à l’abri de la curiosité que dans l’appartement du roi.
    Ruggieri fit un signe pour dire qu’il avait compris. A ce moment la reine pâlit et s’affaissa dans un fauteuil. Ses yeux se révulsèrent. Un tremblement mortel agita ses mains. Ruggieri s’élança vers elle, sortit vivement un flacon de son aumônière et laissa tomber quelques gouttes de son contenu sur les lèvres de Catherine. Bientôt, celle-ci

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