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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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chancelant, Henri III se lève. Sa mère le prend dans ses bras, et longuement, frénétiquement, d’une sauvage étreinte où éclata la seule passion sincère de sa vie, elle le serre sur sa poitrine.
    – Tu ne bougeras pas d’ici, murmure Catherine. Tu entends ?
    – Oui, ma mère, balbutie Henri III.
    – Il suffit que d’un mot tu donnes l’ordre suprême à ces gentilshommes qui attendent là… le reste me regarde !…
    Alors, elle desserre son étreinte. Lentement, elle va ouvrir la porte. Les trente qui attendent dans l’antichambre frémissent. Le roi s’avance jusqu’à la porte et dit :
    – Messieurs, je vous commande d’obéir à la reine mère dans tout ce qu’elle vous dira…
    Puis, il recule jusqu’à la fenêtre de sa chambre en frissonnant, soulève les rideaux, et se met à regarder dans la cour carrée, les yeux fixés sur le porche du château. Catherine de Médicis passe en revue d’un regard rapide les gentilshommes de l’antichambre. Elle en touche un à la poitrine, puis un autre… elle en touche dix. Et à ces dix, elle dit :
    – Votre poste est dans la chambre du roi. L’épée et la dague à la main, messieurs !
    Les dix obéissent.
    – Dans la chambre, continua Catherine, barricadez-vous. Quoi que vous entendiez, ne bougez pas. Et s’il arrive un malheur, mourez jusqu’au dernier avant qu’on ne touche au roi. Jurez !…
    – Nous jurons ! répondent les dix d’une voix sourde.
    – Entrez !… Et que Dieu vous tienne en sa sainte garde !…
    Les dix pénètrent dans la chambre royale, l’épée et la dague à la main. Un instant plus tard, on les entend qui, à l’intérieur, barricadent la porte. Catherine pousse un profond soupir. Alors Catherine recommence son inspection. Elle touche un gentilhomme à la poitrine, puis un autre, elle en touche dix.
    – Vous, dit-elle, dans le salon. Dès qu’il sera dans l’antichambre, fermez la porte et placez-vous devant, l’épée et la dague à la main. Si on essaye de forcer la porte de l’antichambre, si le salon est envahi, mourez jusqu’au dernier avant qu’on ne puisse ouvrir… Jurez !…
    – Nous jurons ! répondent les dix.
    – Allez donc prendre votre poste dans le salon, et que Dieu vous tienne en sa sainte garde !…
    Les dix passent dans le salon, et tout aussitôt s’y disposent par petits groupes, riant et causant de choses indifférentes. Alors, Catherine touche trois des gentilshommes restant dans l’antichambre. Ce sont Chalabre, Sainte-Maline et Montsery.
    – Vous, dit-elle, entrez dans le cabinet et attendez-moi.
    Sainte-Maline, Chalabre et Montsery obéissent aussitôt et passent dans le grand cabinet de travail. Dans l’antichambre, il ne reste plus que sept gentilshommes, parmi lesquels Déseffrenat et le comte de Loignes.
    – Vous, dit Catherine, écoutez : il entrera ici, ne trouvant pas le roi dans le salon, et il vous demandera : « Où est Sa Majesté ?… » Vous répondrez : « Sa Majesté est dans son cabinet, monseigneur. » Alors il entrera dans le cabinet. Si on vous appelle à l’aide, vous entrerez dans le cabinet, et vous achèverez l’homme. Si on ne vous appelle pas, vous resterez ici. Au cas où ceux du salon seraient attaqués, vous barricadez la porte et vous mourez jusqu’au dernier avant qu’on ne puisse atteindre la porte du roi… Jurez !…
    – Nous jurons, répondirent les sept.
    – Allez donc, et que Dieu vous tienne en sa sainte garde !…
    Alors, lente et toute raide dans ses voiles de deuil, la vieille reine passe dans le grand cabinet où attendent Chalabre, Montsery et Sainte-Maline.
    – Vous, dit-elle, je vous ai choisis entre tous. Le duc vous a embastillés. Le duc vous a menacés de mort. Est-ce vrai ?
    Les trois s’inclinèrent.
    – A telles enseignes, dit Montsery, que le jour de notre exécution était décidé.
    – Et que nous nous confessâmes l’un à l’autre, ajouta Chalabre.
    – Et qu’il fallut un vrai miracle pour que nous soyons ici aujourd’hui à faire notre révérence à Sa Majesté, acheva Sainte-Maline.
    – Quoi qu’il en soit, dit Catherine, vous avez été choisis parce qu’on a supposé qu’à votre dévouement pour le roi se joignait en vous une haine naturelle contre celui qui a voulu vous mettre à mort. Eh bien, il va venir. Le salon est gardé. L’antichambre est gardée. La chambre du roi est gardée. Le duc doit aboutir ici… Il ne faut pas qu’il en sorte

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