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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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vivant…
    Les trois se regardèrent, les yeux flamboyants, les lèvres crispées par ces sourires terribles qu’on a dans les moments suprêmes. Catherine les vit décidés. Elle demanda :
    – Le roi, messieurs, peut-il compter sur vous ?
    Ils tirèrent leurs dagues d’un mouvement spontané.
    – Si le duc entre ici, il est mort, dirent-ils.
    – C’est bien, dit Catherine. Attendez donc… car il va venir ! Adieu, messieurs. Moi, je vais prier Dieu pour le roi et pour vous…
    Elle passa devant les trois gentilshommes inclinés, et disparut dans le petit escalier intérieur. Arrivée à son oratoire, elle trouva Ruggieri qui l’attendait.
    – Majesté, dit l’astrologue, on a mis des gardes partout excepté à votre appartement. S’il y a bataille, qui donc vous gardera, vous ?…
    Catherine leva lentement son doigt vers le Christ d’ivoire qui, dans le sombre oratoire, faisait sur le mur une tache livide… Et, s’agenouillant sur le prie-dieu, elle parut s’abîmer dans une méditation profonde. Elle ne bougeait plus. Il n’y avait pas un frisson dans les plis de son voile noir…
    Elle écoutait !… Toutes ses forces, toute son énergie étaient concentrées dans le sens de l’ouïe… Elle écoutait ce qui allait se passer en haut, au-dessus de sa tête… car l’oratoire était au rez-de-chaussée la pièce correspondant au cabinet du premier étage, au cabinet où on allait tuer Guise !…
    Là-haut, dans le cabinet, Chalabre, Sainte-Maline et Montsery prenaient leurs dispositions – ce qu’on pourrait appeler le branle-bas de l’assassinat. Ils poussèrent la table contre la fenêtre. Ils entassèrent chaises et fauteuils dans un angle, de façon que la pièce fut entièrement libre, et que Guise ne trouvât rien derrière quoi s’abriter et se défendre. Alors ils convinrent de leurs gestes. Sainte-Maline, le plus hardi des trois, prit naturellement la direction du combat.
    – Moi, dit-il, j’ouvre la porte quand il arrive. Toi, Chalabre, tu te tiens ici, au milieu du cabinet. Toi, Montsery, tu te places ici contre la porte. J’ouvre donc et je dis : Entrez, monseigneur. Et je recule. Il entre. Alors toi, Montsery, tu pousses la porte, et tu mets le verrou. Chalabre et moi, nous l’attaquons par devant. Et toi, tu sautes sur lui par derrière. Est-ce convenu ?
    – Convenu…
    – Chacun à notre place, donc, et ne bougeons plus.
    Chalabre se posta au milieu du cabinet. Montsery contre la porte de façon à être masqué quand elle s’ouvrirait. Sainte-Maline devant la porte, prêt à ouvrir. Et pâles, la main à leurs poignards, ils attendirent.
    – Diable ! fit tout à coup Montsery, et la porte du petit escalier ?
    – Il n’y a qu’à pousser le verrou, dit Sainte-Maline. Vas-y, Chalabre, et reprends ta place.
    Chalabre se dirigea vivement vers la porte de l’escalier. Comme il mettait la main sur le verrou, la porte s’ouvrit et un homme entra en disant :
    – Bonjour, messieurs !… Comment vous portez-vous depuis la Bastille ?…
    – Pardaillan ! s’écria sourdement Chalabre en reculant.
    – Pardaillan ! répétèrent les deux autres.
    Pardaillan était entré. Il avait, fermé la porte, tranquillement.
    – Monsieur, dit Sainte-Maline d’une voix qui tremblait d’impatience, sortez à l’instant, quoi que vous ayez à nous dire, il nous est impossible de vous écouter en ce moment.
    – Bah ! fit Pardaillan, avant que le Balafré n’entre ici, nous avons bien quelques minutes. Vous m’écouterez…
    – Oh ! gronda furieusement Chalabre, vous savez donc…
    – Que vous êtes ici pour tuer le duc de Guise, oui, messieurs !…
    Les trois hommes échangèrent un regard de rage folle.
    – Messieurs, dit Pardaillan, laissez vos poignards tranquilles. Si vous m’attaquez, je suis capable de vous tuer tous les trois, et alors, vous ne pourrez pas tuer le duc. De plus je vous préviens que si je n’arrive pas à vous tuer, je pourrai toujours ouvrir cette fenêtre, et jeter un cri qui sera entendu parce qu’il est attendu. Et alors, messieurs, celui qui entendra ce cri se précipitera au devant du Balafré et lui criera : « N’entrez pas au château, car on veut vous tuer… » Et rien, messieurs, ne pourra empêcher mon ami de prévenir le duc, car mon ami est à Blois pour sauver le duc et tuer le roi… vous le connaissez ! Vous l’avez vu à Chartres ! Il s’appelle Jacques Clément !…
    Les trois devinrent

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