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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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rencontra, il entra tout mouillé et, s’étant fait donner une chambre, se déshabilla et fit sécher ses vêtements devant un grand feu… Lorsque Pardaillan se fut rhabillé, il sortit de la petite ville, non sans avoir vidé, pour combattre l’effet du bain, une bouteille de ce vin de Beaugency qui jouissait alors d’une excellente réputation.
    q

Chapitre 37 LA FORET DE MARCHENOIR
    L e chevalier gagna rapidement le point d’atterrissage du bac sur la rive droite, c’est-à-dire qu’il descendit le fleuve d’un quart de lieue environ. De loin, il put constater que le passeur se trouvait à ce moment sur la rive gauche, attendant des clients. Pardaillan attendit patiemment.
    Au bout d’une heure, deux paysans, conduisant une petite charrette attelée d’un âne, se présentèrent pour passer.
    Charrette, âne et paysans embarquèrent et le bateau commença sa traversée le long de la corde. Lorsqu’il fut sur le point de toucher terre, Pardaillan accourut, et, tranquillement, prit place dans le bac au moment où les deux paysans s’en éloignaient. Le passeur le reconnut, et, devenant très pâle, se mit à trembler.
    – Allons, fit Pardaillan du ton le plus paisible, dépose-moi sur l’autre bord et tâche d’être plus adroit que tout à l’heure, sans quoi je ne te paierai pas ; au contraire, je te ferai payer mon cheval.
    – Ah ! monsieur, s’écria le passeur entièrement rassuré, ce ne fut pas de ma faute, allez, et je puis dire que j’ai eu bien peur pour vous, surtout quand j’ai entendu l’arquebusade. Mais j’espère, puisque vous voilà sain et sauf, que vous avez rejoint ces deux misérables ?…
    – Tiens ! Comment sais-tu qu’ils étaient deux ?…
    – Je les ai aperçus, balbutia le passeur interloqué.
    – Ah ! c’est juste. Eh bien, moi, je n’ai pu les voir, et les deux scélérats m’ont échappé…
    Entièrement rassuré, le passeur se mit à manœuvrer, et Pardaillan s’assit sur un banc, très indifférent en apparence. Seulement lorsque le bac fut à peu près au milieu du fleuve, c’est-à-dire à l’endroit même où cheval et cavalier avaient été précipités dans l’eau, Pardaillan se leva, marcha résolument sur l’homme, le poussa violemment par-dessus bord. Au même instant, il le saisit par le collet, et le maintint plongé dans l’eau jusqu’au cou.
    – Grâce ! cria le passeur livide de terreur. Laissez-moi remonter, je ne sais pas nager !…
    – Tu ne sais pas nager ? Eh bien, cela tombe à merveille…
    – Grâce…
    – Scélérat, avoue que tu as voulu me noyer…
    – Non ! gémit le passeur, fou d’épouvante.
    Pardaillan lui plongea la tête dans l’eau, puis le retira à demi suffoqué.
    – Avoue que tu connais ceux qui m’ont arquebusé ! Avoue que tu as été payé pour me tuer !…
    – Non ! Non !… je…
    Un nouveau plongeon interrompit l’infortuné. Cependant, étant parvenu à redresser la tête hors de l’eau, il râla :
    – Grâce ! Je dirai tout !…
    – Parle donc !
    – Quoi ! Dans l’eau ?
    – Mieux vaut parler dans l’eau que d’y être arquebusé comme moi, je pense. En tout cas, si tu ne te décides, je te remets la tête sous l’eau.
    – Et si je parle ?
    – Tu auras vie sauve, foi de Pardaillan.
    – Pardaillan ! C’est bien ce nom que M. de Maurevert m’a dit !…
    – Tu le connais donc ?
    – Depuis huit ans que je fais partie de la sainte Ligue, dit le passeur en essayant d’esquisser un signe de croix. Eh bien ! M. de Maurevert vint hier, et me parla d’un terrible parpaillot qui avait tenté d’assassiner notre grand Henri…
    – Le duc de Guise ?…
    – Oui, monsieur ! Il paraît que vous avez manqué votre coup. Là-dessus, M. de Maurevert et d’autres se sont mis en campagne pour vous rattraper et ont donné le mot d’ordre à tous les fidèles ligueurs. Vous voyez bien qu’en tout cas, ce n’était pas un péché que de vous noyer…
    – Au contraire ! dit Pardaillan qui aida alors le passeur à remonter dans son bac.
    – Maurevert a menti, dit-il, je ne suis pas huguenot.
    – Ah ! catholique, alors ?
    – Non plus, mais, dis-moi, Maurevert s’est-il dirigé sur Orléans comme tu le prétendais ? Ne mens pas ! Tu sais que la Sainte Eglise le défend !…
    – Eh bien ! fit le passeur après une courte hésitation, la vérité, c’est que je l’ai passé et qu’il est entré dans Beaugency où je sais qu’il

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