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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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lui-même…
    – Ton supplice, continua-t-il, le voici : il durera des années ; il durera tant que tu vivras ; c’est un supplice de honte ; toute ta vie, tu te diras que t’ayant haï, t’ayant poursuivi, t’ayant atteint, t’ayant tenu en mon pouvoir, je t’ai méprisé assez pour te laisser vivre !… Maurevert, tu ne mourras pas !… Assassin de Loïse, voici ton châtiment, Pardaillan te fait grâce !
    A ce moment, aussi, le cadavre de Maurevert n’étant plus soutenu, s’inclina sur le côté et s’affaissa mollement…
    Pardaillan tressaillit, se pencha sur lui avec une curiosité presque morbide, avec une sorte d’étonnement mystérieux, et alors, seulement, il vit que Maurevert était mort !…
    Mort !…
    Maurevert ne venait pas de mourir lorsque Pardaillan s’était reculé… Maurevert était mort depuis quelques instants déjà… Maurevert était mort à l’instant précis où le doigt de Pardaillan s’était appuyé sur sa poitrine… ce contact avait foudroyé son cœur…
    Un médecin qui eût disséqué le corps de Maurevert eût sans doute trouvé qu’il avait succombé à la rupture de quelque vaisseau sanguin. Quant à nous, nous dirons simplement que Maurevert était mort de peur.
    q

Chapitre 38 UN SPECTRE QUI S’EVANOUIT
    P ardaillan demeura une heure immobile près de ce cadavre. Une profonde rêverie l’emportait vers les lointains horizons de sa jeunesse. C’était Maurevert qu’il avait sous les yeux et c’était Loïse qu’il voyait. Il la voyait telle qu’il l’avait vue à la minute de sa mort, au moment où la pauvre petite avait, dans un dernier effort, jeté ses bras autour de son cou et avait fixé sur lui ses yeux désespérés et radieux… contenant tout le rayonnement de l’amour le plus pur et tout le désespoir de l’éternelle séparation…
    Il la voyait étendue sur sa couche ; toute blanche parmi les fleurs blanches qu’on avait effeuillées sur elle… Maintenant, Loïse dormait dans le petit cimetière de Margency où elle avait voulu être enterrée…
    Et maintenant, aussi, l’assassin de Loïse gisait à ses pieds, Maurevert était mort !…
    Alors il sembla à Pardaillan qu’il n’avait plus rien à faire dans la vie. Mortes ses amours, mortes ses haines, il se voyait seul, affreusement seul, n’ayant plus rien pour le soutenir…
    Un instant, l’image de Fausta passa devant ses yeux, mais cette image, il la regarda passer avec une morne indifférence. Puis ce fut Violetta, le petit duc d’Angoulême, et quelque chose comme un triste sourire erra sur ses lèvres…
    Puis ce fut le doux visage d’Huguette, de la bonne hôtesse, et Pardaillan murmura :
    – Là, peut-être, trouverai-je réellement la pierre où le voyageur repose sa tête fatiguée…
    Longtemps, il fut en proie à cette dangereuse rêverie qui pouvait le conduire à nier la vie et à désespérer de tout, lui qui était une vibrante synthèse de vie, une espérance vivante et agissante. Le pas alourdi d’un bûcheron qui passait l’arracha à sa contemplation.
    Il se réveilla, se secoua, et, appelant le bûcheron, le pria de lui prêter une pioche qu’il portait, et lui offrit un écu en récompense. Le bûcheron, apercevant le cadavre, obéit en tremblant. Pardaillan creusa une fosse dans la terre dure de gelée. Quand elle fut assez profonde, il y plaça le cadavre de son ennemi, le recouvrit avec la couverture de selle du cheval de Maurevert ; puis il combla la fosse et rendit la pioche au bûcheron, qui lui dit :
    – Ce cheval est fourbu… Puis-je le prendre ?
    – Oui, dit Pardaillan, car son cavalier n’en a plus besoin.
    Il se dirigea alors vers son propre cheval, que cette halte prolongée avait reposé ; il passa la bride sous son bras ; et, à pied, suivi par la bête il prit le chemin de Châteaudun.
    Une lieue plus loin, il se remit en selle, et, d’un temps de trot, gagna Châteaudun, où tout était sens dessus dessous, comme à Beaugency, à cause de la nouvelle qui, partie de Blois, se répandait à travers la France dans tous les horizons comme les ondulations de l’eau où on vient de jeter une pierre. Là, comme partout ailleurs, les partisans de Guise s’armaient, sanglotaient et criaient vengeance.
    – Que m’arriverait-il, songea Pardaillan, si, m’avançant vers ces gens, je leur disais : « C’est moi qui ai tué votre duc en loyal combat ?… »
    Il s’arrêta dans une bonne auberge et y passa la

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