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Faux frère

Faux frère

Titel: Faux frère Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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prostituées.
    Cade s’efforçait de reprendre souffle.
    — Je vais tout vous dire ! déclara-t-il d’une voix rauque. Lâchez-moi et rangez votre poignard, Sir Hugh ! La vérité devait finir par éclater tôt ou tard, de toute façon.
    Corbett rengainait son arme lorsque Maltote et Ranulf apparurent.
    — Je vous avais dit d’attendre ! rugit le clerc. Allez-vous-en !
    Le shérif adjoint s’assit sur une pierre dépassant du chevet et se massa le cou.
    — En effet. Je connaissais certaines de ces catins. Je ne suis pas marié, Sir Hugh. Tout ce que je possède, ce sont les vêtements que j’ai sur le dos et mon salaire. Je n’accepte pas de pots-de-vin, je ne ferme pas les yeux sur les activités illégales, mais comme tout un chacun, il m’arrive de me sentir seul. J’ai du tempérament et me contente d’un joli minois et d’un corps tendre ; n’importe quel minois, n’importe quel corps m’est alors réconfort. Je connaissais Hawisa, celle qui vient d’être assassinée, ainsi que Mabel, Rosamund, Gennora, mais Judith était ma préférée. Vous comprenez, Messire, elle a été attaquée, mais pas tuée. J’ai pris soin d’elle, et l’ai inscrite sur cette liste pour la protéger.
    — Vous avez fait quoi ?
    Corbett tombait des nues.
    — Vous voulez dire qu’une fille a survécu à l’attaque de ce dément et qu’elle vit encore ?
    — Elle n’a pas vu grand-chose, marmonna l’officier. Elle était terrorisée. Elle m’a menacé de révéler tout ce qu’elle savait sur moi et sur d’autres officiers municipaux, si je n’assurais pas sa protection.
    — Alors, où est-elle à présent ?
    — Je l’ai installée chez les clarisses près de la Tour. Elles ont bien voulu s’occuper d’elle.
    Cade s’essuya la bouche d’un revers de main.
    — Du moins jusqu’à ce que j’amasse assez d’argent pour l’expédier à l’un de nos cinq ports du Sud {27} .
    — Eh bien, Messire Cade, allons-y immédiatement.
    Ils rejoignirent Ranulf et Maltote, rongés par la perplexité, et se rendirent au Guildhall pour y emprunter des chevaux. La capitale s’éveillait. Ils franchirent la porte d’Aldersgate et se retrouvèrent hors les murs. Poursuivant vers le sud, ils longèrent des champs fertiles et des fermes pour finalement arriver devant le couvent des clarisses, un bâtiment gris en belle pierre qui s’élevait au milieu des bois et des prés.
    Les soeurs, qui suivaient la règle de sainte Claire, leur firent bon accueil, ayant toujours plaisir à recevoir des visiteurs, surtout ceux du sexe fort. Elles s’affairèrent autour de la petite troupe comme des mères poules. La politesse exigeait que le clerc se joignît à elles, au réfectoire, pour partager pain et bière. Ce qu’il fit avant que Cade ne demande à voir « sa chère soeur Judith » dans l’une des chambres de l’hôtellerie.
    Les soeurs acceptèrent de bon gré, mais leurs sourires entendus et leurs coups d’oeil malicieux n’échappèrent pas à Corbett. Quoi qu’en dît le shérif adjoint, les clarisses n’étaient pas aussi naïves que cela et se doutaient fort bien du vrai métier de Judith. On envoya immédiatement une novice aider la jeune femme à se préparer. Ranulf et Maltote furent confinés dans le cloître, avec interdiction formelle de faire les Jacques, tandis que Cade et Corbett se rendaient à la cellule aux murs chaulés, où les attendait Judith. C’était une rousse avenante aux formes rebondies, vêtue d’une robe brun foncé, fermée au col. Certes, elle accueillit chaleureusement Cade en l’embrassant sur les joues et en lui prenant la main, mais les cernes sous ses yeux trahissaient son anxiété.
    — Les clarisses croient toujours que je suis votre soeur, pouffa-t-elle.
    — Et d’après elles, quelle est la raison de ta présence ? demanda Corbett.
    — Vous savez qui je suis, Messire, mais vous-même, qui êtes-vous ? rétorqua-t-elle sèchement.
    Corbett s’excusa en souriant et se présenta.
    — Et maintenant, réponds à ma question !
    — Pour les clarisses, intervint Cade, Judith est ma soeur qu’un maraudeur a attaquée après s’être introduit chez elle.
    — Et la vérité ?
    La fille détourna les yeux en minaudant :
    — Je suis la maîtresse de Messire Cade. Je loge au-dessus d’une échoppe de Floodgate Lane. Messire Cade venait m’y rendre souvent visite. Et j’avais d’autres amis, poursuivit-elle d’une voix plus forte où

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