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Favorites et dames de coeur

Favorites et dames de coeur

Titel: Favorites et dames de coeur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pascal Arnoux
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même, un valet inconnu en livra six flacons. Elle n’en but pas. Le lendemain, le praticien s’étonna de cette livraison rapide, car il n’avait pas encore commandé l’eau. Il fit analyser les bouteilles par précaution : elles contenaient toutes du poison. On ne connut jamais l’auteur de la tentative.
    La coiffure à la Fontanges
    Ses cheveux s’étant défaits lors d’une chasse royale à Fontainebleau, Marie-Angélique les renoua à l’aide d’un ruban. Cette simplicité plut au roi. Toutes les dames de la cour l’imitèrent peu après et la coiffure à la Fontanges devint une mode durable, de plus en plus sophistiquée.

FRANÇOISE DE MAINTENON
    « Votre Solidité » (Louis XIV)
    Née le 24 novembre 1635 à Niort. Troisième enfant de Constant d’Aubigné et de Jeanne de Cardilhac. Mariée à Paris le 4 avril 1652 avec Paul Scarron, sans postérité. Remariée secrètement à Versailles avec Louis XIV le 9 octobre 1683, sans postérité.
    Une jeunesse misérable
    On ne peut pas dire que les fées se penchèrent sur le berceau de Françoise : elle naquit en prison, où son père purgeait une peine pour dettes. Celui-ci, faux noble, était un triste sire, coureur, joueur et assassin : surprenant sa première femme avec son amant, il les avait tués tous les deux. L’adultère lui avait valut l’indulgence du tribunal. Constant connut la paille humide des cachots à cause de ses dettes criardes, en 1627, à Bordeaux. Il séduisit la fille du gouverneur, l’engrossa et l’épousa après sa libération (décembre). Il fut à nouveau incarcéré pour le même motif en 1635. Jeanne d’Aubigné supplia Richelieu de le faire libérer ; le cardinal connaissait l’exécrable réputation de Constant et répondit : « C’est vous rendre service que de vous ôter un tel mari. » Petite-fille du poète calviniste Agrippa d’Aubigné 167 mais baptisée catholique, Françoise fut élevée par une tante huguenote durant l’absence forcée de son père. Elle retrouva sa famille en 1642 : libéré, Constant briguait le siège de gouverneur de l’île antillaise de Marie-Galante. Ils traversèrent l’océan et eurent la fâcheuse surprise de constater que le poste convoité était déjà pourvu. Abandonnant les siens, Constant revint seul en France 168 . Sa femme et leurs trois enfants vécurent d’expédients avant leur rapatriement ; ils débarquèrent à La Rochelle, réduits à la misère et la mendicité. Françoise fut recueillie par sa tante huguenote (1645).
    Scandalisée, une autre de ses tantes, catholique celle-ci, la retira de ce foyer d’hérésie ; peu affectueuse, Mme de Neuillant usait d’une pédagogie étrange : elle envoyait sa nièce garder les oies avec un livre de poésies à apprendre. Françoise reçut ensuite une instruction plus soignée chez les ursulines de Niort et de Paris. Toutefois, l’atmosphère du couvent lui pesa et elle refusa la vie consacrée.
    Le mariage
    Voulant la caser, sa tante la somma de choisir, du couvent ou de l’époux qu’elle venait de lui dénicher : le poète Paul Scarron, homme d’esprit, malheureusement infirme et torturé par de terribles rhumatismes. Il tirait le diable par la queue, car ses mazarinades sous la Fronde l’avaient privé de sa pension de « malade de la reine 169  ». « J’aime mieux l’épouser que le couvent  », dit Françoise. Elle avait dix-sept ans, lui quarante-deux.
    Mariage blanc ou mariage gris ? « Que fera Scarron de Mlle d’Aubigné ? Ce sera le meuble le plus inutile de la maison  », s’étonnait Anne d’Autriche. De son côté, le poète avait gaillardement prévenu : « Je ne lui ferai pas de sottise, mais je lui en apprendrai. » Il cloua le bec de l’indiscret curé qui les unit et qui lui demandait, en termes à peine voilés, s’il pourrait honorer sa femme : « C’est l’affaire de madame et de moi ! » La nuit de noces fut éprouvante, les suivantes aussi : Françoise confia que les maris demandaient des « choses impossibles » (1655). Scarron aurait même envisagé de la faire engrosser par son domestique…
    Leurs espérances matérielles étaient quasi nulles ; de l’aveu du poète, Françoise n’avait pour dot que « quatre louis de rente, deux grands yeux fort mutins, un très beau corsage, une belle paire de mains et beaucoup d’esprit ». L’impécunieux Scarron ne l’enrichit guère plus, mais lui promit « l’immortalité ! Le nom des

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