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Favorites et dames de coeur

Favorites et dames de coeur

Titel: Favorites et dames de coeur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pascal Arnoux
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justifia son belliqueux projet (12 juillet).
    D’une duplicité rare, le roi de Prusse abandonna son allié français en plein conflit, et signa une paix séparée avec l’Autriche après lui avoir pris la Silésie (1742). La guerre de Succession d’Autriche dura jusqu’en 1748, les batailles se déroulant presque toujours hors du royaume. Ayant « travaillé pour le roi de Prusse », la France n’en retira aucun avantage, plutôt le sentiment d’avoir été bernée dans une histoire qui ne la concernait pas. Mais Pauline-Félicité n’était plus là pour le voir ; elle avait déjà quitté ce monde depuis longtemps…
    Une fin précoce
    Lorsque Pauline se retrouva enceinte des œuvres du roi, la cour s’empressa de féliciter M. de Vintimille, qui fut le premier étonné (mars 1741). La grossesse difficile épuisa Pauline, qui partit se reposer durant l’été à Marly, puis à Choisy-le-Roi, avec Louis XV, loin des fatigues de la cour. Le roi rentra à Versailles vaquer aux affaires de l’État. Il prenait des nouvelles de sa favorite quatre fois par jour, et alla la revoir à maintes reprises avant son retour (24 août). Pauline accoucha d’un garçon le 2 septembre, mais ne s’en remit pas.
    Mme de Vintimille mourut à Versailles le 9 septembre 1741, à 7 heures du matin, sans recevoir les derniers sacrements. On l’inhuma dans la chapelle du couvent des Récollets, proche du château, et qui fut détruite sous la Révolution.
    Mme de Vintimille fut la favorite préférée de Louis XV. Le roi éprouva un profond chagrin à sa mort, demeurant prostré six semaines.

ANNEXE
    « Le demi-Louis »
    Fils illégitime de Louis XV et de Pauline-Félicité de Vintimille, Charles-Emmanuel fut ondoyé à sa naissance par le curé de Notre-Dame de Versailles, puis baptisé à Savigny-sur-Orge le 19 décembre 1742. Il vécut dans sa famille légale, car le roi ne l’avait pas reconnu. Mais il ressemblait tellement à Louis XV jusque dans ses gestes que personne ne s’y trompa et la cour le surnomma « le demi-Louis ». Apercevant un jour ce bel enfant à côté du roi, Mme de Pompadour s’exclama : « Sire, on croit voir son père. » Très pince-sans-rire, Louis XV répondit à la marquise : « Je ne savais pas que vous connaissiez le comte du Luc si particulièrement…» (1752).
    Charles-Emmanuel embrassa la carrière militaire et devint capitaine au régiment de Bourbon-Cavalerie, colonel au Royal-Corse, puis maréchal de camp (officier général). Émigré sous la Révolution, représentant des princes à Turin, il revint en France à la faveur du Consulat (1800) et mourut à Saint-Germain-en-Laye le 14 février 1814. Il avait épousé en 1764 Marie-Madeleine de Castellane-Esparron, dont il eut une descendance.
    Une famille encombrante
    Les cinq filles du comte de Mailly, marquis de Nesle, nourrissaient toutes l’ambition de faire carrière à la cour.
    Louis XV en aima trois, dont il fit ses favorites : Louise-Julie, Pauline-Félicité et Marie-Anne. Se succédant assez vite, elles moururent précocement. Les deux dernières sœurs, Diane-Adélaïde et Hortense, ne figurèrent point parmi les maîtresses du Bien-Aimé. Témoignant des amours royales, quelques rimes tournèrent les cinq filles Nesle en dérision :
    L’une est presque en oubli, l’autre presque en poussière,
La troisième est en pied ; la quatrième attend
Pour faire place à la dernière.
Choisir une famille entière,
Est-ce être infidèle ou constant ?

MARIE-ANNE DE LA TOURNELLE
    « Belle Châteauroux »
    Sœur des précédentes, née le 7 octobre 1717 à Paris. Cinquième fille de Louis III de Mailly et d’Armande-Félicité de La Porte. Mariée le 19 mars 1734 avec Louis, marquis de La Tournelle (décédé en septembre 1740), sans postérité.
    Une jeune veuve ambitieuse
    Élevée à Saint-Cyr, présentée à la reine à la fin de janvier 1739, Marie-Anne laissa une bonne impression, parce qu’elle était beaucoup plus belle que ses sœurs : un teint superbe, des yeux bruns pétillants d’esprit, des lèvres charnues. Elle vécut à la cour à partir de mai 1740. Veuve quatre mois plus tard, elle ne porta pas longtemps le deuil de son mari : en novembre, elle devint la maîtresse du duc d’Agenois 190 . Elle s’installa alors chez sa sœur Louise-Julie (20 septembre 1742), qui lui obtint une place de dame du palais de la reine (4 octobre). Le vieux cardinal Fleury vit clair dans son jeu et

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