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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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marchand du coffre, le conduisent dans la cuisine, l’attachent à une chaise et disparaissent. Ils n’iront pas loin : ils se postent sous les fenêtres pour écouter. Scarpa fait son entrée et entame son interrogatoire. Il ne pose que deux questions : qui a tué Medgar Evers, et comment. Au bout de quelques heures, le marchand d’électroménager donne un nom et brode toute une histoire. Le lendemain, même scène, même comédie. Les agents du FBI ne sont toujours pas convaincus. À la fin du troisième jour, le mafieux perd patience : il enfonce dans la bouche de l’homme du Klan un P. 38 (l’histoire ne dit pas si c’est son arme ou celle d’un agent du FBI) et menace de lui faire sauter le caisson. À bout de nerfs, l’homme lâche le nom de Byron De La Beckwith, qu’il accuse d’être le commanditaire de l’assassinat de Medgar Evers. Cette fois, les agents du FBI sont convaincus : les empreintes digitales partielles de De La Beckwith ont été retrouvées sur le fusil que l’assassin a abandonné sur les lieux du crime3.
    Ce ne sont sans doute pas là les seules contributions de Greg Scarpa à « Miburn ». Un rapport du FBI daté de 1966 indique que Scarpa a été employé comme special (terme désignant un non-agent employé par le Bureau) dans l’enquête sur l’assassinat de Vernon Dahmer, responsable de la NAACP à Hattiesburg, Mississippi.
    De retour à New York, Greg Scarpa reprendra ses activités de mafieux et d’informateur du FBI. Vingt ans plus tard, son nom sera associé à une affaire qui a embarrassé le Bureau pendant des années. Pourtant, il n’est pas le pire d’entre les specials du FBI…
    Le pire des infiltrés…
    Tom Burns, pas bien grand, est plutôt jovial, il aime boire et s’amuser. Mais sous ses airs d’Irlandais bonasse et rigolard se cache un agent fédéral qui a côtoyé ce que le Bureau a fait de pire. Il sait ce que signer un pacte avec le diable veut dire. Il en connaît les résultats et en mesure les conséquences.
    Frais émoulu de la fabrique d’agents du FBI, Tom Burns est précipité au cœur de la tourmente à la fin de 1964. C’est un gamin du Nord : comme à son habitude, le Bureau l’envoie au Sud. En Alabama, d’abord à Mobile, puis, quelques semaines plus tard, à Selma, c’est-à-dire, en ce début de 1965, dans un des endroits les plus violents des États-Unis. La petite ville de l’Alabama cristallise tous les espoirs des partisans des droits civiques pour les Noirs, et toutes les terreurs des ségrégationnistes blancs. C’est là que se livre une des batailles les plus importantes pour l’égalité des Noirs aux États-Unis.
    Tom Burns débarque dans la ville avec un autre agent. Ils sont chargés de venir en renfort à l’agent résident. Leur arrivée double les effectifs du Bureau. Dans les rues, la tension est palpable. L’activiste Amelia Boynton est en train de préparer une marche de protestation contre les violences policières. Martin Luther King est également en ville ; il a lancé dans la bataille son organisation, la Southern Christian Leadership Conference.
    Le gouverneur Wallace a interdit tous les rassemblements. Tom Burns et les trois autres agents du FBI jouent les observateurs. Ils doivent surveiller les policiers de l’État. Le 7 mars 1965, ils assistent au « Dimanche sanglant » au cours duquel les policiers d’État et locaux dispersent à coups de matraque, de batte de base-ball et de gaz lacrymogène une première marche de protestation de 600 manifestants qui comptaient se rendre de Selma à Montgomery, capitale de l’État. Ils sont présents quand les forces de l’ordre bloquent la deuxième marche de protestation devant le pont Edmund Pettus. Les agents du FBI sont toujours là quand la troisième marche part, le 21 mars 1961, de Selma. Cette fois, les marcheurs parviennent jusqu’à Montgomery. Bravant le froid, le vent et la pluie, ils mettent trois jours pour couvrir les quelque 70 kilomètres de la route 80 qui relie les deux villes. Le soir de leur arrivée à Montgomery, les agents du FBI sont parmi la foule rassemblée autour de chanteurs venus de tout le pays (Sammy Davis Jr., Nina Simone, Harry Belafonte, Tony Bennett, Frankie Laine, Peter, Paul and Mary). Le 25 mars, avec 25 000 personnes, ils vibrent aux accents d’un Martin Luther King inspiré qui déclame devant le siège du gouvernement local un de ses plus grands discours : How Long, Not Long (« Combien de

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