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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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ses preuves, et de surcroît endormir les soupçons d’une organisation qui redoute les infiltrés du FBI. Alors il a fait du zèle. Par la suite, s’interrogeant sur l’utilité de sa mission, il se demandera si le FBI n’aurait pas mieux fait de tenir à l’œil les enragés de la klavern 13. Après tout, ceux-ci n’étaient pas plus d’une dizaine, tout le monde connaissait leurs noms et ils n’étaient pas bien malins. Difficile de lui donner tort, au vu du scandale qui éclatera après la découverte du rôle de Gary Rowe dans l’assassinat de Viola Liuzzo. Divers procès s’ensuivront4…
    Un infiltré comme Gary Rowe, c’est pourtant du pain bénit pour le FBI : il ressemble à un homme du Klan, il a l’air d’un homme du Klan, et c’est un homme du Klan. Par moments, il a du mal à faire la distinction entre sa casquette du FBI et sa cagoule. Rowe grimpe dans l’organisation et intègre le très secret Klan Bureau of Investigation (KBI), créé pour combattre le FBI. Le jeu devient même amusant quand les agents du FBI lui enjoignent de participer à l’opération « Cointelpro ». Sur ordre du FBI, Gary Rowe couche avec le maximum d’épouses des autres membres de la klavern afin de semer la zizanie au sein du groupe… Mais les choses changent de nature quand ses supérieurs du FBI lui demandent de rejoindre un « groupe d’action » du Klan afin de recueillir des informations sur les tueurs. Les agents du FBI lui disent qu’il ne doit en aucun cas « participer à des actes de violence ». Mais comment assister à des actions de commando sans y prendre part ? L’agent traitant de Gary Rowe résume le dilemme : « Difficile d’être à la fois un ange et un bon informateur. »
    Il est arrivé une fois à Rowe d’avertir à l’avance d’une attaque programmée contre des militants antiségrégationnistes à Birmingham. Les hommes du Klan ont prévu de s’armer de battes de base-ball, de clubs de golf et de pistolets. La police de Birmingham leur a promis qu’ils auraient la voie libre, l’espace d’un quart d’heure. L’attaque se déroule sans que le FBI intervienne. Rowe s’en étonne. « Que voulais-tu qu’on fasse ? lui répondent ses interlocuteurs. On n’a pas compétence pour intervenir. On n’allait quand même pas prévenir la police de Birmingham : elle était dans le coup ! » À cette époque, le Bureau refuse en effet de protéger les cibles des tueurs du Ku Klux Klan en affirmant que ce n’est pas de son ressort. Depuis lors, Rowe participe à des expéditions punitives au cours desquelles des Noirs sont tabassés, sans en référer préalablement au FBI. Quand Rowe apprend que sa klavern a l’intention de dynamiter l’église baptiste de la 16 e  Rue, à Birmingham, il oublie encore de prévenir le FBI. Le 15 septembre 1963, un dimanche matin, la bombe explose en pleine messe : quatre fillettes sont tuées.
    S’ils se font à l’idée que la violence est inhérente au métier d’informateur, les agents du FBI refusent de cautionner l’escalade. Quand Rowe est nommé « chef de groupe d’action », ses agents traitants menacent de mettre fin à sa mission s’il accepte sa promotion. Rowe n’en continue pas moins à participer aux expéditions du Klan.
    Après l’assassinat de Viola Liuzzo, Gary Rowe est entendu par le responsable de l’opération « Cointelpro », William C. Sullivan. L’interrogatoire est tendu. Sullivan harcèle Rowe : pourquoi n’a-t-il pas empêché la fusillade ? pourquoi n’a-t-il pas fait usage de la force contre les autres tueurs ? À la fin, Sullivan accepte les explications de l’infiltré qui jure qu’il ne pouvait rien faire pour empêcher l’assassinat de la militante.
    À l’époque, le FBI a besoin du témoignage de son « informateur » pour envoyer les autres membres du commando devant les tribunaux. Mais gérer une brute de cet acabit n’est pas de tout repos. « Gary Rowe, confie William C. Sullivan, nous a bien servis, et le FBI l’a bien rémunéré : 8 à 10 000 dollars par an. Mais il nous donnait la migraine ! »
    Gary Rowe a obtenu une nouvelle identité et une nouvelle existence dans le cadre du Federal Witness Program. Il se fait appeler Thomas Neal Moore et vit à Savannah. Il ne s’est pas calmé pour autant et est de toutes les bagarres. « On le suppliait de se tenir à l’écart des rixes, poursuit William C. Sullivan. Quand nos agents examinaient les

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