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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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agents du FBI vérifient l’identité des fans qui demandent des autographes de l’actrice dans les rues de Los Angeles. Jean Seberg cède sans mal à la paranoïa inhérente aux Black Panthers. Si son téléphone grésille, c’est que les lignes sont écoutées. Après avoir quitté sa chambre d’hôtel, elle place des repères discrets (cheveux, papier autocollant transparent) qui sont systématiquement déplacés ou arrachés.
    À l’époque, l’agent Richard Wallace Held a tout juste vingt-neuf ans. C’est lui qui est chargé de neutraliser le Black Panther Party à Los Angeles. Il a aussi la responsabilité d’« interrompre les activités » de Jean Seberg « par tous les moyens ». Il ne lui a pas échappé que l’actrice a de gros problèmes personnels. Elle est en train de divorcer de son second mari, l’écrivain Romain Gary, et se gave de tranquillisants. C’est le bon moment pour frapper un grand coup. Le 12 avril 1970, le FBI intercepte une conversation entre Jean Seberg, qui est à Paris, et un dirigeant du Black Panther Party à Los Angeles. L’actrice est enceinte. Au cours de la conversation, elle mentionne sa grossesse à son ami. Il n’est pas le père.
    Richard Wallace Held a un plan. Il demande au « Siège du Gouvernement » la « permission de rendre publique la grossesse de Jean Seberg » en informant des journalistes amis. Le but de la manœuvre : faire croire que le père n’est autre que le responsable du BPP ami de l’actrice. « La publication de la grossesse de Seberg pourrait l’embarrasser et affaiblir son image au sein du public », écrit l’agent du FBI. Le mémo conclut : « Les précautions habituelles seront prises par la division de Los Angeles pour que le Bureau ne soit pas identifié comme source de l’information. »
    Le « Siège du Gouvernement » donne son feu vert à l’opération, mais ajoute une délicate attention : « Afin de protéger notre source d’information très sensible [l’écoute téléphonique] et d’assurer le succès de votre plan, le Bureau pense qu’il serait mieux d’attendre environ deux mois jusqu’à ce que la grossesse de Jean Seberg soit évidente pour tout le monde. »
    Le bureau de Los Angeles n’attend pas deux mois pour faire fuiter l’information. Le 19 mai 1970, le Los Angeles Time la publie. Jean Seberg n’est pas désignée par son nom, mais par le pseudonyme « Miss A ». Son portrait est pourtant suffisamment reconnaissable pour qu’elle s’en alarme. Les mauvaises langues se déchaînent : à Hollywood, on ne parle plus que du futur bébé « panthère noire » de Jean Seberg. L’actrice encaisse mal le choc. À bout de nerfs, elle accouche prématurément quelques mois plus tard. Le bébé ne vit que quelques heures. Elle le fait enterrer dans un cercueil de verre afin que tous puissent voir qu’il était blanc. À partir de là, Jean Seberg s’enfonce dans la drogue, l’alcool et la dépression. Une longue descente jalonnée de plusieurs tentatives de suicide. À la fin du mois d’août 1979, elle disparaît de son domicile, dans le XVI e  arrondissement de Paris. Onze jours plus tard, la police trouve son cadavre enroulé dans une couverture à l’arrière de sa voiture, non loin de chez elle. L’examen de sang révèle un taux d’alcool très élevé et la présence massive de barbituriques. Une lettre d’adieux convainc la police, qui conclut au suicide. Peu après, Romain Gary convoque une conférence de presse pour accuser le FBI d’être responsable de la mort de son ex-épouse. Jean Seberg est enterrée au cimetière du Montparnasse. Elle restera pour toujours Patricia, la vendeuse de journaux d’ À bout de souffle qui traverse les tragédies en demandant avec un ravissant accent américain : « Dégueulasse, qu’est-ce que c’est ? »
     
    Neil Welch connaît les limites de « Cointelpro ». Il les a mesurées lors des guerres du Sud contre le Ku Klux Klan. Il refuse d’appliquer les techniques de « contre-intelligence » aux étudiants contestataires. « Avais-je vraiment besoin de “Cointelpro” ? demande Neil Welch. Avais-je de tels problèmes qu’il me faille recourir à cette opération extraordinaire très risquée et dangereuse ? Non. Comme tous mes collègues présents sur les campus ou dans les manifestations, j’étais plus au courant de la nature des problèmes du pays que n’importe qui à Washington. Je savais qu’il nous

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