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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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Indiens d’Amérique, ces attaques, comprenant des assassinats politiques, ont été si intensives, vicieuses et calculées qu’elles peuvent être qualifiées de “terrorisme d’État”. »
    Cointelpro
     
    En septembre 1968, J. Edgar Hoover estime que « la plus grande menace contre la sécurité intérieure du pays » est une organisation nationaliste noire : le « Black Panther Party ». Créé deux ans auparavant, le BPP a tout pour déplaire au Directeur : il se revendique du marxisme-léninisme, ses membres sont noirs, prônent la violence armée, sont nombreux (plus d’un millier dans tous les États-Unis) et bénéficient d’une aura de sympathie au sein des milieux contestataires estudiantins américains et européens.
    Le Black Panther Party est un des objectifs prioritaires de « Cointelpro ». Il est la cible de 233 des 295 actions « Cointelpro » lancées par le Bureau contre les groupes nationalistes noirs. « Cointelpro » engendre une vague de violence dénoncée des années plus tard par la commission dirigée par le sénateur Frank Church, qui accuse le FBI d’avoir « intensifié le degré de violence entre les Black Panthers et des bandes rivales comme les Blackstone Rangers, à Chicago, ou les United Slaves, en Californie ». Les agents de « Cointelpro » se déchaînent : ils multiplient les lettres anonymes et les campagnes de désinformation, chargent leurs informateurs de répandre calomnies et rumeurs. En résulte une guerre des gangs, avec à la clef des dizaines de morts et de blessés5. Grâce aux informations des infiltrés, le FBI organise des raids pour intercepter les dirigeants des Black Panthers. Le 4 décembre 1969, à Chicago, un raid de la police et du FBI se solde par la mort par balles de deux Panthers, dont Fred Hampton, le leader du parti pour l’Illinois. Noircissant le tableau, la presse parle d’une trentaine de Panthers tués lors d’assauts menés par la police ou par le FBI. L’hebdomadaire Newsweek s’interroge : « Y aurait-il en cours un complot du gouvernement pour exterminer les Black Panthers ? » L’organisation finit par voler en éclats à la suite des morts, des arrestations et des guerres internes soigneusement orchestrées et entretenues par les hommes de « Cointelpro »6.
     
    Quarante ans plus tard, il ne se trouve pratiquement personne à l’intérieur du FBI pour défendre l’emploi de « Cointelpro ». Parmi les plus farouches critiques de William Sullivan figure son ancien supérieur Cartha DeLoach : « William Sullivan dirigeait “Cointelpro” comme si c’était une agence indépendante qui n’avait de comptes à rendre ni à la loi ni à J. Edgar Hoover. »
    « À l’époque, j’étais directeur assistant et superviseur immédiat de Sullivan, et même moi j’ignorais jusqu’où il est allé. » S’il n’était pas forcément au courant du détail de « Cointelpro », J. Edgar Hoover n’en était pas moins acquis à la philosophie générale de l’opération. « Ces activités ont eu lieu sous notre responsabilité et nous avons été trop loin », reconnaît Cartha DeLoach.
    La fin tragique de Jean Seberg
     
    Quand on lui demande jusqu’où le FBI est allé trop loin, Cartha DeLoach cite une des plus illustres victimes de « Cointelpro », Jean Seberg. Révélée à la fin des années 1950 dans deux films d’Otto Preminger, dont Bonjour tristesse , Jean Seberg a été promue au rang de star par Jean-Luc Godard dans À bout de souffle . Au début de 1970, le bureau de Los Angeles découvre que l’actrice finance le Black Panther Party. Intrigués par un premier versement de 10 000 dollars, les agents du FBI passent au crible les comptes en banque de l’actrice. Wesley Swearingen, Agent spécialau bureau de Los Angeles à la fin des années 1960, note dans ses mémoires : « Le FBI ne pouvait pas comprendre les raisons du financement de Jean Seberg. Elle ouvrait constamment son porte-monnaie aux Black Panthers. Des agents supposaient qu’elle était impliquée sexuellement avec certains membres du Black Panther Party7. »
    Début 1970, les foudres de « Cointelpro » s’abattent sur la frêle jeune femme. L’actrice vit en France depuis plusieurs années, mais revient régulièrement aux États-Unis. Lors de chacun de ses séjours, le FBI la met sous pression. Pas beaucoup, juste un petit peu. Des filatures suffisamment appuyées pour qu’elle les remarque. Les

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