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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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américain appelle « une alliance de travail afin de favoriser leurs ambitions8 ». Mark Felt, le directeur adjoint chargé de l’inspection interne au FBI, renchérit : « Huston se voyait comme une espèce de Gauleiter chargé de chapeauter la communauté du renseignement pour le compte de la Maison-Blanche, avec pouvoir sur le FBI, la CIA, la DIA et la NSA. Il pensait leur imposer ses idées sur la manière dont ils devaient agir contre les subversifs et les dissidents. Sullivan croyait que, avec l’appui de Huston, il pourrait saper la position de Hoover auprès du Président et le remplacer en tant que Directeur9. » Huston et Sullivan ont la même analyse : pour endiguer la révolte des universités et des ghettos, tous les services de renseignement doivent s’unir et recourir aux « bonnes vieilles méthodes », c’est-à-dire les écoutes sauvages, les cambriolages et les infiltrations.
     
    Le 5 juin 1970, le président Richard Nixon reçoit à la Maison-Blanche les quatre chefs de ses services de renseignement, à savoir les directeurs du FBI, de la CIA, de la NSA et de la DIA, pour leur faire part de son mécontentement. Le Président se plaint de leur ignorance face à un pays qui connaît une « épidémie sans précédent de terrorisme intérieur ». Il propose de lancer un plan « afin de mettre fin aux activités illégales de ceux qui veulent détruire notre société ». C’est-à-dire, si on l’en croit Nixon, 30 % des Américains. Le Président demande aux quatre directeurs de former un comité ad hoc , qu’il place sous la direction de J. Edgar Hoover. Charles Tom Huston est chargé d’assurer la liaison entre la Maison-Blanche et le Comité ad hoc . Hoover n’aime pas Huston, qui est à ses yeux un « hippy intellectuel ». Dès la première réunion, les deux hommes s’affrontent à propos de la nature de leur mission. Hoover veut que l’on fasse un rapport sur le passé ; Huston, appuyé par les autres directeurs, affirme que le Président souhaite l’élaboration d’un plan d’action.
    Les travaux du Comité commencent dans la méfiance. Chacun des quatre directeurs cache son jeu. Le directeur du FBI dissimule l’opération « Cointelpro » ; celui de la CIA évite de mentionner que l’Agence ouvre le courrier qui entre ou sort des États-Unis ; celui de la NSA ne parle pas de son programme d’écoutes téléphoniques déployé sur le territoire nord-américain, et celui de la DIA fait comme s’il n’implantait pas des taupes dans les campus et les ghettos. Dans les coulisses, dans le dos de son patron, William Sullivan élabore le plan d’action avec Charles Tom Huston. Pour Sullivan, c’est l’occasion de forcer la main du Directeur et de l’amener à revenir sur son interdiction de poser des écoutes pour les autres services. « Individuellement, chaque membre de la communauté du renseignement est petit. Unis, nous sommes sans limites », écrit-il à J. Edgar Hoover avant de s’atteler à la rédaction des recommandations du Comité ad hoc .
    Après avoir lu ces recommandations, trois des directeurs du Comité ad hoc les approuvent sans réserve. Mais J. Edgar Hoover refuse de signer un document qui préconise l’emploi d’écoutes sauvages et de cambriolages. Il refuse également que le Comité ad hoc exerce un contrôle permanent sur les services secrets. « Pendant des années et des années, j’ai approuvé l’interception du courrier et d’autres mesures semblables, dit-il à William Sullivan. Maintenant, c’est devenu de plus en plus dangereux et on va se faire prendre en flagrant délit. Je ne suis pas opposé à ces actions. Je n’ai rien contre le fait de continuer les cambriolages, les interceptions de courrier et autres actions, à condition que quelqu’un au-dessus de moi l’approuve. Je ne veux plus assumer seul la responsabilité. Si le Procureur général ou quelqu’un de plus haut à la Maison-Blanche prend la décision d’utiliser ces méthodes, je les appliquerai. Le Procureur général n’approuvera pas, car il a été tenu à l’écart des décisions concernant la création du Comité ad hoc . Je ne peux pas demander au Comité ad hoc d’approuver les cambriolages et les interceptions de courrier. De par sa nature, le Comité est appelé à disparaître quand le rapport sera approuvé10. »
    Mais les trois autres directeurs ont approuvé le rapport et il est impossible de le réécrire en fonction des

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