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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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rappliques à Washington. »
     
    Rendez-vous est pris dans un petit hôtel de Cristal City, en Virginie, à portée de tir de Washington, de l’autre côté du Potomac, à moins de cinq minutes de l’aéroport National.
    Après avoir reposé le combiné, Jules Bonavolonta sait que, cette nuit-là, il ne dormira plus. Il doit prendre une décision.
     
    Joe Pistone est conscient des limites de sa mission. Il a déjà mordu la ligne blanche de la légalité. Il lui est arrivé de tabasser des gens à la demande de Sonny Black. Il sait jusqu’où aller trop loin, mais il y a deux tabous : la consommation de drogue et l’assassinat. En raison de son intimité avec Sonny Black, Joe Pistone est lui aussi devenu une cible à abattre.
    Jules Bonavolonta expose le problème auquel il doit faire face : « Tandis que Joe faisait semblant de chercher Bruno pour le tuer, une autre équipe cherchait Joe pour le tuer. La seule différence entre Joe et l’autre équipe : lui faisait semblant, les autres non. » Mais Joe Pistone n’entend pas renoncer. Sonny Black lui a annoncé que, après l’assassinat de Bruno Indelicato, lui et Ed Robb seraient « faits » hommes d’honneur. Les deux infiltrés deviendraient ainsi les premiers Agents spéciaux membres à part entière de la Mafia. Pistone va tout tenter pour empêcher l’inéluctable, la fin de « Coldwater ».
    Jules Bonavolonta, qui l’accueille chaleureusement, ne l’entend pas de cette oreille.
    « Joe, je te rapatrie.
    – Putain, tu es devenu fou ! s’écrie Pistone. Comment ça, tu me rapatries ?
    – Tu ne comprends pas l’anglais, ou quoi ? C’est fini, Joe.
    – Alors, c’est comme ça ? Six ans de boulot, et on arrête d’un coup…
    – C’est trop dangereux.
    – Je ne vais pas me faire tuer. Je vais m’en sortir. Ils vont me faire entrer dans la Mafia. Tu sais ce que ça veut dire ? Tu sais ce qu’on peut faire, à partir de là ? Putain, j’y crois pas, on arrête tout au bout de six ans… C’est pas possible !
    – Je fais ça parce que je t’aime. »
    Silence.
    « De toute manière, c’est moi qui décide. C’est comme ça et pas autrement. C’est la fin.
    – C’est une grave erreur.
    – C’est mon erreur. »
     
    Au FBI, on n’arrête pas prématurément une opération de l’ampleur de « Coldwater » sans convoquer un conseil de guerre. Celui-ci se tient dans l’hôtel même où Jules Bonavolonta a signifié à Joe Pistone la fin de sa mission d’infiltration, ainsi que de celle d’Ed Robb. L’endroit est placé sous la surveillance de tireurs d’élite ; les techniciens du FBI ont passé au peigne fin la pièce où doit se dérouler la réunion, à la recherche de micros ou de caméras. Une fois leur mission terminée, des serveurs ont apporté des sandwiches et des boissons avant de se tenir le plus à l’écart possible de la pièce. De loin, on dirait une réunion de la Mafia. Chaque bureau concerné par l’opération a envoyé les superviseurs et les agents en charge du dossier. Le bureau de Tampa a délégué le meilleur de ses hommes, Tony Daniels, le père de « Coldwater ». Miami est représenté par le plus impitoyable de ses superviseurs, Tony Amoroso, qui a bouclé avec succès l’opération « Abscam », révélant au passage le rôle du yacht de luxe Left Hand dans le piège monté contre les hommes politiques. Le représentant de New York, Jim Kossler, est un proche de Jules Bonavolonta, ce qui ne l’empêche pas d’être contre le fait de terminer « Coldwater ». Il y a aussi des hommes du FBI venus de Milwaukee et de Newark. Pendant deux jours, les responsables du FBI vont discuter de la nécessité de mettre fin à « Coldwater ». Deux lignes se dessinent. Tony Daniels et Jim Kossler estiment qu’il faut maintenir les infiltrés en place : « Coldwater » est sur le point de décoller. Ils ont trop investi dans l’opération et n’ont aucune envie de voir six ans d’efforts et d’enquêtes réduits à néant. Ils demandent un sursis de six mois, le temps que Joe Pistone et Ed Robb soient admis dans la Mafia et livrent leur première grosse affaire. Jules Bonavolonta pose alors une série de questions : quand juge-t-on que trop c’est trop ? pourquoi six mois ? pourquoi pas un an ? et lorsque Pistone et Robb se feront tuer – car ils se feront tuer ! –, qui, dans cette salle, sera disposé à avoir leur mort sur la conscience ? Nul n’est

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