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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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du transport de marchandises volées entre les États, des pratiques contraceptives, des livres pornographiques, des crimes et délits commis dans les réserves indiennes. Son siège est installé au Département de la Justice. Il y restera pendant près de cinquante ans. En 1908, le Bureau compte 34 agents. Ils sont 346, en 1921, quand arrive J. Edgar Hoover.
    Au début, le Bureau n’a de compétences que fédérales. Ses « détectives » ne sont pas des policiers, mais des enquêteurs relevant du Département de la Justice. Leur marge de manœuvre dépend des lois et de leur capacité à les exploiter. En 1910, la loi Mann contre la traite des Blanches à l’intérieur des États-Unis accroît les possibilités d’intervention du Bureau. Censée lutter contre la prostitution, la loi Mann instaure le délit de transport des femmes d’un État à un autre « à des fins immorales ». Ainsi, les détectives du Bureau ont le droit d’arrêter les couples illégitimes sitôt qu’ils franchissent la frontière d’un État. En étendant les pouvoirs du Bureau en matière de « crimes » sexuels, le « Mann Act » lui permet de facto d’enquêter sur la vie privée des individus.
    Le Bureau se lance ainsi aux trousses de Jack Johnson, premier boxeur noir champion du monde des poids lourds, dont les victoires sont autant de défis à la suprématie blanche. Le train de vie du champion choque une Amérique puritaine, par ailleurs scandalisée par ses conquêtes féminines, blanches pour la plupart. Le Bureau invoque le « Mann Act » pour obtenir un mandat d’arrêt contre Johnson, qui fuit les États-Unis avec vingt-deux malles (deux tonnes au total) pour se réfugier à Paris. Il finira par rentrer aux États-Unis et y purger une peine d’un an de prison.
    Le Bureau se servira encore du « Mann Act » contre Charlie Chaplin, une des bêtes noires de J. Edgar Hoover, ou encore, en mars 2008, contre Eliot Spitzer, gouverneur de New York et ex-Monsieur Propre de Wall Street, soupçonné d’avoir eu recours à Washington aux services d’une prostituée de luxe venue de New York.
    Une fois dans les locaux du Bureau of Investigation, Hoover sait se rendre indispensable à son directeur, William J. Burns. Celui-ci est un ancien du Secret Service qui dans sa jeunesse a lancé, avec succès, une agence de détectives privés. Il n’a pas renoncé à son affaire, qui tourne à plein rendement. À soixante-deux ans, atteint de sénilité précoce, il laisse cependant les rênes du BOI au jeune et fougueux Hoover, qui présente l’avantage de connaître à merveille les arcanes du Département de la Justice et les coulisses de la vie politique américaine. Hoover s’occupe des rapports avec le Congrès et vient de rejoindre la franc-maçonnerie (ceci expliquant peut-être cela).
    Le Bureau of Investigation n’échappe pas à la corruption, qui est monnaie courante sous l’administration Harding (sans doute une des pires du siècle). En ces temps d’agitation sociale, le syndicat patronal a besoin de détectives privés qu’il puisse utiliser comme gros bras pour briser les grèves. Plutôt que de renoncer à des contrats, Burns n’hésite pas à faire travailler des agents du Bureau pour sa propre agence de détectives privés. À l’intérieur du Bureau, la situation n’est guère brillante. Burns remplace des agents compétents par d’anciens détectives de son agence choisis en fonction de leur fidélité. Pis : le Bureau emploie des mercenaires, surnommés les « hommes à un dollar par an ». Ces hommes, symboliquement rémunérés par le Bureau, se paient « sur la bête », utilisant leur badge pour gagner des milliers de dollars par semaine grâce à l’extorsion et au racket, avec la bénédiction du Bureau qui ferme les yeux…
    Si la corruption au Bureau avait un visage, ce serait celui de Gaston Means, l’« étonnant Monsieur Means », pour reprendre l’euphémisme de J. Edgar Hoover. Means est un escroc aux mille facettes, tour à tour agent secret allemand (sous le matricule E-13), fraudeur aux assurances, assassin d’une riche veuve, capteur d’héritages et agent spécial par la grâce de son ami Burns. Un drôle d’agent spécial, principalement chargé de collecter les pots-de-vin. Tout, chez le personnage, hérisse Hoover.
    Le président Harding meurt d’une crise cardiaque alors qu’il rentre d’un voyage en Alaska, en août 1923. Son successeur, Calvin

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