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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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spartakiste, la Hongrie adopte un régime inspiré par les soviets ; au lendemain de la révolution d’Octobre, Lénine a adressé un appel à l’insurrection des travailleurs américains. Aux États-Unis, nombreux sont ceux qui pensent que l’ennemi est aux portes du pays. L’ American way of life est en danger. La guerre entre le Capital et le Travail semble imminente.
    À ses débuts au Département de la Justice, A. Mitchell Palmer ne semble pas préoccupé par la menace rouge. Mais, le 2 juin 1919, un attentat à la bombe vise sa demeure à Washington. Le lendemain, il convie ses amis à visiter les lieux : « J’étais au milieu des ruines de ma bibliothèque, écrit A. Mitchell Palmer, avec des parlementaires et des sénateurs qui, sans hésiter, me demandèrent de la manière la plus ferme d’exercer tout mon pouvoir pour faire disparaître de la face de la terre les gens responsables d’un tel outrage. » Désormais, la chasse aux rouges devient sa priorité.
    C’est peu après son arrivée au Département de la Justice, en mars 1919, que A. Mitchell Palmer remarque le jeune Hoover. Il en fait son assistant, fait passer son salaire de 2 000 à 3 000 dollars par an, et l’installe dans un bureau à côté du sien. J. Edgar Hoover a pour fonction de répondre au courrier des hommes politiques, de filtrer les appels téléphoniques, mais il est surtout chargé de trouver les réponses aux questions du Procureur général, qu’il s’agisse d’espionnage, de subversion ou de crimes.
    Un mois après l’attentat contre sa demeure à Washington, Palmer dote le Département d’une nouvelle force de frappe, la « Radical Division », dont il confie la direction à J. Edgar Hoover. Celui-ci s’y trouve à l’étroit et convainc Palmer d’élargir le champ d’action de sa division, qui est rebaptisée « General Intelligence Division » lorsqu’elle devient la section « Renseignement » du Département de la Justice.
    Le jeune Hoover a alors tout juste vingt-quatre ans, il est ambitieux et déborde d’énergie. Le travail ne lui fait pas peur. Il est à son poste du matin très tôt jusqu’à très tard le soir et ne connaît pas les week-ends. Il incarne une nouvelle race de croisés, sûrs d’eux-mêmes, obsédés par la lutte contre le bolchevisme. Il se plonge dans les textes fondateurs du communisme, lit tout ce qui lui tombe sous la main, étudie de très près la naissance du Parti communiste américain et se forge une culture et des réflexes anticommunistes qui ne le lâcheront plus. « Le communisme est le mal suprême, décrète-t-il, la plus monstrueuse conspiration depuis les débuts de l’humanité. » Dans l’analyse du mouvement « radical » qu’il publie sous le titre de The Revolution in Action , J. Edgar affirme : « La civilisation fait face à sa plus terrible menace depuis que les barbares ont envahi l’Europe. » L’arme au poing, les communistes du monde entier attendent les ordres de Moscou pour passer à l’action, surtout aux États-Unis.
    Hoover commence par créer un fichier central des dirigeants, militants, sympathisants anarchistes, communistes et syndicalistes. Il applique les techniques acquises lors de son passage à la Librairie du Congrès. En quelques mois, il a déjà rassemblé 150 000 fiches, qui passent à 450 000 en 1921. Son système de fichage est révolutionnaire pour l’époque : il permet des entrées par noms, par organisations, par villes.
    S’appuyant sur les informations collectées par Hoover, le Procureur général Palmer lance une série de rafles dans les milieux communistes, anarchistes et syndicalistes en invoquant l’« Espionage Act » de 1917 et le « Sedition Act » de 1918. Commencées le 7 novembre 1919, ces rafles se poursuivent jusqu’en janvier 1920. Dans 33 villes américaines, plus de 10 000 personnes sont arrêtées. La moitié d’entre elles seront relâchées. Le New York Times s’indigne que « des réunions publiques aient été brutalement interrompues. Toutes les personnes présentes ont été arbitrairement arrêtées et traitées comme des malfaiteurs pris en flagrant délit, sans qu’aucun mandat d’arrêt ait été délivré ». Des milliers de suspects s’entassent dans des prisons de fortune et sont soumis à des interrogatoires par des policiers que rien ne retient. L’opinion applaudit. Hoover en rajoute et, dans un entretien au New York Times , affirme que

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