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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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minutes avant de décider ou non de poursuivre. Dans le cas de conversations ex parte , ils doivent couper les magnétophones pendant trente secondes avant de reprendre l’écoute, le temps de déterminer la nature de l’entretien.
    Profitant de l’absence du juge Olson qui fête Thanksgiving en Floride, une équipe de poseurs de micros du FBI se présente à son bureau, le dernier vendredi de novembre, au moment où les secrétaires s’apprêtent à rentrer chez elles. Les techniciens du Bureau sont déguisés en agents d’entretien du Palais de Justice ; ils se disent chargés d’effectuer un contrôle de routine des installations. Les secrétaires, pressées de partir, abandonnent les techniciens à leur tâche. Quand Wayne Olson est de retour à son bureau, le lundi matin, les micros sont en place et les magnétophones du FBI enregistrent une conversation entre le juge et un avocat qui lui verse un pot-de-vin. Avant de prendre congé du donateur, le juge dit : « J’adore les gens qui prennent du blé, parce qu’avec eux, au moins, on sait exactement où on en est ! »
    En entendant Wayne Olson parler aussi librement de corruption, l’Agent spécial William C. Megary pousse un soupir de soulagement. Il n’avait qu’une crainte : que le juge ne traite pas ses affaires de corruption dans son cabinet. C’eût été la fin de « Greylord ».
    « À force d’écouter le juge tous les jours, explique William Megary, on finissait par le considérer comme un proche ou un ami. On écoutait ses blagues, ses anecdotes. Au début, c’était amusant, mais ça a fini par être répétitif. On a réalisé que cet homme était chargé de dispenser la justice et de se montrer impartial. On a commencé à s’inquiéter : s’il relâchait des coupables en échange de pots-de-vin, peut-être mettait-il des innocents en prison ! »
    Parfois, l’Agent spécial William Megary est tenté d’intervenir. Comme dans le cas de ce jeune homme poursuivi pour une affaire de viol. Les charges retenues contre lui étaient minces ; la victime du viol ne l’avait pas reconnu lors de l’identification, mais pensait qu’il pouvait s’agir de lui après l’avoir entendu parler. Megary estime que, normalement, ce jeune homme n’aurait pas dû être poursuivi. Pourtant, le juge Olson le déclare coupable avant de dire à son avocat : « Je suis prêt à revenir sur ma décision si vous me payez. » La victime du racket judiciaire a été acquittée après avoir payé une somme importante.
    Au bout de quelques semaines, le FBI dispose de suffisamment d’éléments pour boucler le dossier du juge Olson et de son réseau. Il n’est pourtant pas encore temps de jeter les filets…
    Des agents provocateurs
     
    Les stratèges de « Greylord » décident de rebondir ailleurs. Terry Hake ne peut s’éterniser à la branche 57 : les procureurs y restent en moyenne trois mois, et il est là depuis plus de huit mois. Voilà qui va finir par attirer les soupçons. « Greylord » passe à la vitesse supérieure. D’autres Agents spéciaux sont chargés d’infiltrer les cours de justice du comté de Cook. Quant à Terry Hake, l’heure est venue de le lancer dans une mission plus dangereuse. À la demande du Bureau, il quitte son poste de substitut pour ouvrir son propre cabinet d’avocats. De corrompu, il va devenir corrupteur et se retrouver au cœur même du système.
    Terry Hake a besoin d’une adresse et d’un secrétariat. À la demande du FBI, un avocat accepte de l’héberger dans son cabinet. Par précaution, le Bureau a choisi de domicilier Hake dans un comté voisin, celui de Du Page. Pendant deux ans, l’infiltré s’y rend une fois par semaine pour relever son courrier. De temps à autre, ses amis et connaissances lui adressent des clients qu’il éconduit, prétextant être trop occupé. L’infiltré a en effet un problème : s’il veut corrompre des juges, il ne peut pas accepter n’importe quelle clientèle. « Greylord » ne peut fausser le cours normal de la justice. En raison des implications juridiques, Terry Hake ne peut accepter qu’une sorte de clientèle : celle des agents clandestins du FBI.
    Les concepteurs de « Greylord » ont alors une idée extraordinaire : faire venir à Chicago des agents du FBI de tous les États-Unis, les doter de fausses identités, leur faire commettre des délits afin de les envoyer devant les tribunaux. Au Bureau, l’idée plaît. Quatre cents

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