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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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la température peut descendre jusqu’à – 25 degrés. « Ils n’ont pas de nourriture, pas d’eau et rien pour leur tenir chaud, à part leurs uniformes (costumes-cravates) et les chauffages de leurs voitures de service, raconte Joseph Trimbach. Ils n’avaient que leurs armes de service et quelques fusils de chasse. Ils n’auraient jamais pu résister à une attaque. Les assiégés ont toutes les cartes en main : avantage tactique, puissance de feu supérieure, avantage du nombre. »
    Au premier soir du siège, le SAC quitte les lieux éclairés par les seuls gyrophares des voitures du FBI. Inquiet, il se rend au Bureau le plus proche, celui de Rapid City, pour demander du renfort à Washington. Il a besoin d’une centaine d’agents pour verrouiller le site.
    Joseph Trimbach parle à Ed Miller, son ancien supérieur au quartier général du FBI. Ed Miller est le bras droit de Mark Felt, le numéro deux du FBI et la Gorge Profonde qui est alors en train de livrer aux journalistes du Washington Post tous les secrets de l’enquête du Bureau sur les cambrioleurs du Watergate. Ed Miller a rang d’assistant au Directeur en charge de toutes les enquêtes. « Je faisais confiance à Ed, se souvient Joseph Trimbach. Je lui ai expliqué que nous n’aurions jamais dû nous occuper de Wounded Knee. Nous savions que les forces de l’ordre locales et celles de l’État du Dakota n’ont pas de juridiction. Impossible de se servir de la Garde nationale sans un ordre du Président. Restent les Marshals et l’armée, qui dispose d’une Civil Disturbance Unit (CDU) pour faire face à ce genre de situation. La CDU est la plus à même de tenir les barrages routiers et de repousser les attaques. Si elle intervenait tout de suite en se servant massivement de gaz lacrymogènes, on pourrait à mon sens venir à bout des militants de l’AIM. »
    Le Bureau n’a pas les moyens d’un affrontement militaire. Sur les conseils d’Ed Miller, Joseph Trimbach établit un contact téléphonique avec les guerriers de l’AIM retranchés à Wounded Knee. Carter Camp, le chef de la sécurité de l’AIM, accepte de le rencontrer. Le 28 février 1973, en fin de matinée, la voiture de service de Joseph Trimbach dépasse lentement le barrage routier tenu par les agents du FBI. Le SAC n’est pas armé. Il a attaché un chiffon blanc à l’antenne radio de son automobile et se dirige à vitesse réduite vers Wounded Knee pour s’arrêter quelques centaines de mètres plus loin face à une barricade de véhicules brûlés qui bloque la chaussée. Trimbach sort et avance vers les insurgés ; les canons d’une dizaine d’armes à feu sont pointés sur lui. Le but de cette première prise de contact : s’assurer que tous les otages sont en vie. Ils le sont.
    Joseph Trimbach s’est aussi rendu compte que, pour l’heure, les guerriers indiens sont en position de force. Mieux armés que les agents du FBI, ils ont commencé à creuser des tranchées afin de stopper un éventuel assaut. Les agents n’ont toujours pas d’armes à feu à longue portée et, quand les Indiens leur tirent dessus, ils ne peuvent riposter. En outre, ils ne sont toujours pas équipés pour faire face aux hivers rigoureux de cette région. Le SAC s’adresse à Washington pour demander plus de moyens. Le directeur Patrick Gray lui fait répondre qu’il a carte blanche : « Donnez à Trimbach tout ce qu’il veut ! » Dans les heures qui suivent, les agents du FBI « dévalisent » les magasins de vêtements et les armureries de Rapid City.
    Un Agent spécial qui observe le site à la jumelle s’exclame : « Boss, ils ont une M60 ! » L’agent, qui a fait la guerre du Vietnam, explique à Joseph Trimbach qu’il s’agit d’une arme de guerre de type mitrailleuse lourde. Le SAC réagit au quart de tour en priant Washington de lui envoyer une centaine de M60 le plus vite possible. Le lendemain, le responsable de l’armurerie lui demande s’il a l’intention de déclencher la troisième guerre mondiale. Ce type d’arme lourde n’est pas adapté à un siège : mieux vaut choisir des M16, plus légères et plus maniables.
    Au Quartier général, on n’en prend pas moins la menace au sérieux. La question des M60 est évoquée dans une conversation téléphonique entre le Procureur général Richard Kleindienst et Patrick Gray. Peu après, le Directeur consulte son numéro deux, Mark Felt :
    « Avons-nous des M60 ? »
    « Si on

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