FBI
employés à des tâches domestiques chez J. Edgar Hoover. Parmi les premières femmes qui arrivent à l’Académie du FBI de Quantico, peu après la mort de Hoover, il y a une ancienne nonne et une ex-danseuse de revue. Elles ont pour instructeur de tir John Glover, qui deviendra le premier SAC noir de l’histoire du FBI. Minorité oblige, à peine sorties de Quantico, les deux premières « Female Agents » rejoignent le contingent déployé par le FBI pour affronter une révolte armée dans un des hauts lieux de la mémoire indienne, à Wounded Knee.
Le monde a basculé peu après la mort de J. Edgar Hoover. À Paris, Américains et Vietnamiens du Nord parlent de la fin proche de la guerre. La réélection du président Nixon le 22 novembre 1972 ouvre une ère d’incertitude qui s’achève un an plus tard par sa démission à la suite du scandale du Watergate. Après avoir atteint un sommet à 1051,70, l’indice Dow Jones plonge le 11 janvier 1973 pour perdre en quelques mois 46 % de sa valeur, témoignant d’une récession économique de grande ampleur. À Washington, les féministes sablent le champagne : la Cour suprême vient d’autoriser l’avortement. Les fantômes de Mai 68 hantent encore les États-Unis. Le FBI traque les terroristes d’extrême gauche du mouvement Weatherman Underground et n’en finit pas d’écraser les Black Panthers.
Mais, en ce début de 1973, la menace porte une autre couleur : elle est rouge, comme la couleur de peau prêtée aux Indiens d’Amérique. Au FBI, personne n’a rien vu venir.
La piste des traités rompus
Un mouvement de retour aux traditions se développe chez les Indiens. Tout particulièrement au sein des Indiens Sioux Oglala du Dakota, qui sont à l’origine de l’AIM (American Indian Mouvement). Son but : retrouver et suivre les voies spirituelles et culturelles ancestrales, mais aussi reprendre le contrôle de leurs terres et de leurs ressources, comme il était spécifié dans le traité de Fort Laramie de 1868.
La révolte indienne couve déjà depuis quelques années. Excédés de voir leur peuple végéter à la limite – probablement dépassée – de l’indigence, une poignée de militants s’organisent. À Minneapolis en 1968, 200 militants de la cause indienne donnent naissance à l’AIM, mouvement qui se radicalise très vite. Un an plus tard, un petit groupe d’Indiens occupe l’île d’Alcatraz, dans la baie de San Francisco. Ils reçoivent l’appui de vedettes du show-business : Anthony Quinn, Jane Fonda, Candice Bergen viennent leur rendre visite. L’occupation dure dix-huit mois. Des Indiens venus de tribus opposées, les Oglala, se retrouvent pour la première fois unis afin de réclamer de meilleures conditions de vie (école, santé, logement) pour les Indiens des réserves.
À la veille des élections de novembre 1972, l’AIM organise une marche nationale sur Washington, la « Piste des traités rompus », afin de rappeler à l’ordre une administration qui ne leur est pourtant pas défavorable. Le président Nixon ne voit pas d’un mauvais œil les revendications des Indiens, surtout à la veille d’une consultation électorale. Le 1 er novembre 1972, par une pluvieuse matinée, des centaines d’Indiens arrivent à Washington. La manifestation commence mal : ils n’ont pas de lieu pour se retrouver, et encore moins pour se loger. Nixon étant en déplacement, la marche qu’ils avaient prévu de faire autour de la Maison-Blanche est annulée. George McGovern, le sénateur du Dakota du Sud d’où viennent la plupart des marcheurs, n’est pas non plus dans la capitale. Les principaux monuments où les Indiens comptaient se recueillir, Iwo Jima, le cimetière militaire d’Arlington, n’ont pas été prévenus de leur visite. Finalement, les manifestants envahissent le quartier général du Bureau des affaires indiennes. Après une intervention ratée de la police, les Indiens se préparent à un long siège. Ils construisent des barricades et fabriquent des cocktails Molotov. Deux conseillers de la Maison-Blanche, dont le futur directeur de la CIA Franck Carlucci, acceptent de recevoir les responsables de l’AIM, et l’occupation du BIA (Bureau des affaires indiennes) s’achève quand les conseillers de la Maison-Blanche remettent aux dirigeants de l’AIM une enveloppe de 66 000 dollars, à titre de remboursement des frais, en échange d’une liste de revendications en vingt
Weitere Kostenlose Bücher