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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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n’en a pas, on va immédiatement passer commande », répond Felt.
    Le pire cauchemar du Bureau est en train de se réaliser. Le gouverneur du Dakota du Sud vient de refuser d’envoyer la Garde nationale. Désormais, le FBI est seul face à des guerriers indiens lourdement armés et fermement décidés à se battre. Mais le gouverneur, qui est aussi le commandant en chef de la Garde nationale, fait un geste. Il prête au FBI une automitrailleuse de type APC, un véhicule blindé de transport aux faux airs de tank doté de chenilles et d’une mitrailleuse. L’idéal pour un barrage soumis à des tirs d’armes à feu.
    Au début du mois de mars, le Département de la Justice envoie l’un de ses fonctionnaires, Ralph Ericson, pour prendre en main les négociations. « Contrairement à toutes les procédures, un SAC allait devoir rendre compte à un responsable nommé par les hommes politiques, relate Joseph Trimbach. Pour la première fois de l’histoire du Bureau, le Quartier général était tenu à l’écart du processus de décision, alors qu’un avocat du Département de la Justice s’occupait des négociations. Ce n’était pas une bonne chose. Le Bureau est censé être isolé des politiques et le Directeur doit être seul responsable des Agents spéciaux. Un an après la mort de J. Edgar Hoover, tout ce qu’il avait construit tout au long de son existence était passé par la fenêtre. »
    Entre le diplomate, partisan du dialogue, et le SAC, ardent défenseur d’une solution militaire, le courant ne passe pas. Le SAC voudrait passer la main à l’armée, là où, tirant les leçons de l’histoire ou craignant une symbolique trop forte, les hommes politiques voient d’un mauvais œil une intervention des militaires contre des Indiens.
    En dépit de ces désaccords, Joseph Trimbach est ravi de ne pas avoir à s’occuper des négociations. Car, en ce début de mars, le siège de Wounded Knee est devenu ce que le Bureau appelle un « Special », c’est-à-dire une enquête majeure à traiter en dehors des attributions du SAC local. Pour des questions d’effectifs, Trimbach conserve au début ces deux casquettes, celle de SAC de Minneapolis et celle de SAC en charge du « Special » de Wounded Knee.
    Des dizaines d’Agents spéciaux venus de tous les États-Unis commencent à affluer à la suite de son appel au secours. Joseph Trimbach, qui a fait installer plusieurs autres barrages routiers pour empêcher les renforts indiens d’arriver, en a sacrément besoin. Durant les soixante-dix jours du siège, ils seront des centaines à défiler à Wounded Knee. Seul un SAC s’est opposé à ce que ses agents se rendent sur place : c’est celui de Detroit, une vieille connaissance, Neil Welch, le franc-tireur, l’homme de la lutte contre le Ku Klux Klan, le pionnier de la lutte anti-Mafia à l’insu de J. Edgar Hoover. Il estime que ses hommes n’ont rien à faire face à des Indiens en armes. Pour lui, ce n’est pas la guerre du Bureau. « Je savais qu’il fallait des connaissances spéciales pour travailler dans les réserves indiennes et je ne suis pas sûr que mes hommes les aient eues, explique Neil Welch. En outre, j’avais besoin d’eux à Detroit. Je leur ai dit : “Désolé, les gars, j’ai besoin de vos services ici.” J’avais compris tout de suite que cette histoire poserait un gros problème au Bureau. »
    Les motels et les restaurants tournent en surrégime. Tous les lits disponibles sont occupés en permanence par les différentes équipes, qui se relèvent toutes les douze heures. Certains agents dorment dans des bureaux à même le sol. Tous s’adaptent sans problème à des conditions de vie extrêmes ; la plupart des volontaires ont participé à la guerre du Vietnam. Très vite, Joseph Trimbach est débordé. Il n’arrive plus à faire la jonction entre tous les agents disséminés aux alentours de Wounded Knee, à répartir les gardes et les missions. Washington lui envoie deux autres SAC pour l’aider. L’armée a également dépêché deux conseillers militaires auprès de Trimbach. À Washington, les responsables du FBI s’inquiètent de leur présence, qui pourrait être interprétée comme le début d’une escalade militaire. Ils ne sont qu’à moitié rassurés quand Trimbach leur explique que les militaires sont là à sa demande ; ils ordonnent au SAC de jouer la carte de la discrétion.
    À l’aube du quatrième jour, comme

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