FBI

d’habitude, les barrages du FBI essuient le tir nourri des guerriers indiens. Mais, cette fois, ils peuvent répondre : ils ont reçu leurs M16, dont ils se servent, au début, très maladroitement. Monk Monroe, le responsable de l’armurerie de Quantico, a fait le voyage et a improvisé une classe de tir qui a eu lieu en plein cœur de la nuit.
    Au début du siège, Joseph Trimbach a interdit à la presse de se rendre sur les lieux. Furieux, un responsable de CBS se plaint auprès du directeur du FBI de cette censure inadmissible. Peu après, le chargé des relations avec la presse du Bureau donne ordre à Trimbach d’autoriser les visites des journalistes dans le camp retranché indien. Puis viendront des sénateurs (chargés des négociations), des dirigeants du mouvement des droits civils (Ralph Abernaty), des vedettes du show-business (venues apporter leur soutien) et des avocats en mal de publicité. « Pendant le jour, les guerriers de l’AIM recevaient leurs amis, rapporte Joseph Trimbach, mais le soir venu, quand tout le monde était parti, ils nous tiraient dessus. »
    Au matin du cinquième jour, alors que la neige commence à tomber, les guerriers de l’AIM ouvrent le feu sur les barrages du FBI. Les Agents spéciaux ripostent et blessent un Indien. La veille, Joseph Trimbach a fait distribuer 5 800 chargeurs de munitions et 100 gilets pare-balles. La fièvre monte du côté des Indiens : après avoir tiré sur trois fermiers, ils les prennent en otages pendant quelques heures, puis les libèrent sans leur avoir fait de mal. Les avocats des Indiens sont venus rendre visite à leurs clients pour mettre au point la liste des revendications. Les Indiens brandissent des banderoles sur lesquelles ils ont écrit : « Yankee go home ! » Pendant ce temps, 50 agents du FBI venus de tous les États-Unis convergent vers Wounded Knee pour renforcer les troupes de Trimbach.
    Au sixième jour du siège, le SAC a sous ses ordres 112 Agents spéciaux aidés de 100 US Marshals et de 28 policiers du BIA. Dans les coulisses, les GOON sont eux aussi sur le sentier de la guerre. Les hommes de la milice patrouillent armés, en évitant de trop se faire remarquer, dans une quinzaine de véhicules. Les hommes de Trimbach arrêtent, en rase campagne, une dizaine de guerriers indiens qui s’apprêtaient à ravitailler les insurgés en nourriture, en armes et en munitions. Dans son journal de bord, le SAC note que le moral de ses troupes est au plus haut, en dépit des conditions difficiles et malgré le fait que le motel le plus proche soit situé à près de 40 kilomètres, et le suivant deux fois plus loin. Le SAC demande à Washington une centaine d’agents en renfort et une quantité impressionnante d’armes. Une quinzaine d’automitrailleuses de type APC sont déjà en route pour renforcer les barrages.
    Le lundi 5 mars 1973, au septième jour du siège, Joseph Trimbach décide de confier la charge des barrages routiers aux Marshals, à l’exception du plus important, le RB1 (RoadBlock 1). Il a besoin de redéployer ses agents. La situation se dégrade sur trois fronts. La colère monte au sein des fermiers de la région, qui s’arment pour faire face aux incursions des Indiens qui massacrent leurs troupeaux. Les GOON du chef Robert Wilson sont pressés d’en découdre et parlent de partir à l’assaut de Wounded Knee. En face, des Indiens sympathisants de l’AIM arrivent de tous les États-Unis, eux aussi prêts à se battre. Un agent infiltré du FBI qui a ses accès à l’intérieur de Wounded Knee signale que les guerriers de l’AIM préparent une action d’envergure.
    Au petit matin du neuvième jour, peu après minuit, les barrages essuient des tirs nourris de la part des guerriers indiens. Les agents du FBI, les Marshals et les officiers du BIA ripostent. L’échange dure quatre heures. Vers 6 heures du matin, un petit avion se pose dans le camp retranché des Indiens ; des hommes en armes en descendent et déchargent des caisses. Quelques heures plus tard, un photographe signale que les Indiens sont équipés de fusils d’assaut Kalachnikov de type Ak-47. Dès lors, l’affrontement paraît inévitable.
    Joseph Trimbach a tenu à avoir à ses côtés les premières « Female Agents » à leur sortie de Quantico. Au début, il répugne à les envoyer sur les barrages, principalement en raison de l’absence de toilettes. Mais très vite il se rend compte qu’une des deux agents, Susan