FBI
personnes ou plus, dans des circonstances et des lieux différents, mais selon un modus operandi similaire, caractérisé entre autres par l’existence d’une période d’accalmie entre les meurtres. Un serial killer peut être un tueur organisé, un tueur désorganisé, ou une combinaison des deux (un tueur mixte). Ce classement, à la base de la technique du profilage, a été élaboré à partir du comportement du tueur avant, pendant et après le meurtre, c’est-à-dire à partir de l’analyse de la scène du crime (lieu où le corps de la victime a été découvert), ou de la scène du meurtre (lieu où la victime a été enlevée ou a été tuée). »
Robert K. Ressler dresse ainsi la typologie du tueur en série organisé : « Une personne dont l’intelligence est moyenne ou au-dessus de la moyenne. Il est “compétent” socialement et sexuellement. Il vit avec une personne (conjoint ou parent). Il est souvent l’aîné d’une famille où la discipline est plutôt relâchée. Son père a un emploi stable et lui-même est un travailleur spécialisé. Pendant le crime, il se contrôle parfaitement, même s’il a tendance à boire de l’alcool. Il a une voiture en bon état et peut se déplacer facilement. Il suit ce que les médias rapportent de ses crimes. Enfin, il peut changer de travail et quitter la ville. »
À l’opposé, « le tueur en série désorganisé est d’une intelligence moyenne, et socialement immature. Il est sexuellement détraqué. Il est souvent le benjamin de la famille. Son père a toujours été très instable dans son métier, et le tueur lui-même n’a pas beaucoup travaillé. Dans sa famille, la discipline était stricte. Il est angoissé pendant son crime, mais boit peu d’alcool. Il vit seul. Il habite ou travaille près de la scène du crime et s’intéresse peu à ce qu’en rapportent les médias. Il est difficile pour lui de changer de style de vie.
« Ces profils impliquent également des différences sur la scène du crime ou celle du meurtre. Le tueur organisé planifie son crime. Sa victime lui est étrangère. Il contrôle la conversation, exige la soumission. Il blesse ou torture sa victime avant de la tuer. Il n’utilise pas de façon évidente une arme en particulier. Il cache le corps et le transporte d’un lieu à un autre. La scène du crime est donc différente de celle du meurtre. Le tueur désorganisé, lui, ne planifie pas son crime. Il connaît sa victime. Pendant le crime, il lui parle très peu, car il s’évertue avant tout à la dépersonnaliser. La scène du crime est choisie au hasard, mais elle se situe près de chez lui, ou près du lieu où il travaille. Sa violence est soudaine. Il commet des actes sexuels sur le cadavre qu’il laisse sur place sans le cacher. »
Howard Teten et Pat Mullaney mettent ainsi au point ce qui va devenir une méthodologie du FBI : l’« analyse de la scène du crime » ( Crime Scene Analysis ). Leur modèle comporte six points et sera rapidement adopté par les plus grandes polices de la planète.
Première étape, Profiling Inputs . Le profileur rassemble toutes les informations disponibles concernant un crime donné : les preuves matérielles, les photographies de la scène du crime, les rapports d’autopsie, les premiers interrogatoires de témoins, etc. C’est une étape cruciale qui va servir de fondement à l’enquête. Le profileur ne doit pas avoir connaissance des suspects potentiels, de crainte de fausser ses premières observations. Ensuite, en deuxième étape, le profileur trie les informations.
Troisième étape, Crime Assessment : la reconstitution du crime permet l’analyse des comportements de la victime et du bourreau. Le « rôle » de chacun est minutieusement disséqué. Le profileur se concentre sur les motivations de l’agresseur et sur la manière dont il choisit ses victimes.
Quatrième étape, le profileur étudie les caractéristiques physiques (race, sexe, âge, apparence), comportementales organisation/désorganisation, goût pour la pornographie, etc.) ou encore mentales (éducation, profession…).
Lors des deux dernières phases, Investigation et Apprehension , le profileur peaufine l’étude qui doit conduire à appréhender le suspect. Ce qui n’est le cas que dans la moitié des dossiers profilés.
BSU
1973, le FBI est un paquebot à la dérive. Orphelins de J. Edgar Hoover, les Agents spéciaux voient leur directeur protéger
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