FBI
s’étaient faits rares et le FBI avait fini par penser qu’ils avaient disparu, jusqu’à cette nuit d’août 1979 où l’un d’eux avait pris le contrôle d’un vol immobilisé à Seattle.
Le FBI prend la chose très au sérieux. Roger Depue est convoqué à une réunion dans une des salles de l’étage de la direction du Bureau, au cœur du « bâtiment J. Edgar Hoover » à Washington. La réunion est présidée par un directeur adjoint et rassemble une vingtaine d’experts en aviation et en explosifs. Les responsables du FBI sont en contact permanent avec diverses autorités fédérales : l’Aviation civile, la Météo et l’US Air Force. Le directeur du FBI est prêt à intervenir auprès de ses homologues. La BSU a dépêché en catastrophe des émissaires sur place afin de dresser le profil du pirate de l’air. Il ne leur a pas fallu longtemps pour arriver à la conclusion que la situation était moins critique qu’elle ne le semblait de prime abord.
Le pirate de l’air est un adolescent de dix-sept ans qui ne détient sans doute pas de bombe. Les Agents spéciaux de la BSU entament les négociations. L’adolescent réclame 200 000 dollars, des parachutes et un nouvel avion. Au bout de quatre heures de pourparlers, les Agents spéciaux réduisent ses exigences à quelques hamburgers de chez McDonald’s et à un taxi. Le garçon est arrêté par les hommes de l’équipe d’intervention SWAT du FBI. Après avoir passé quelques années en asile psychiatrique, il sera relâché. Il finira abattu alors qu’il tentait de détourner une seconde fois le même vol, juste après avoir fait mine d’appuyer sur le détonateur d’une bombe inexistante.
Les prédateurs d’Atlanta
À partir de l’été 1979 et pendant plus de deux ans, Atlanta, capitale de la Georgie, est la proie d’événements atroces. Un ou plusieurs prédateurs sont à l’œuvre dans les quartiers les plus défavorisés de la ville et assassinent méthodiquement des enfants noirs. La tuerie s’éternisant, elle ne peut plus passer inaperçue et commence à intéresser les journaux et les télévisions étrangères. Pour ne rien arranger, au même moment et au même endroit, un magnat américain nommé Ted Turner lance la première chaîne de télévision « tout information » de la planète, CNN, qui ne va pas rater une affaire aussi « juteuse » pour se faire connaître.
Le cauchemar débute le 28 juillet 1979 par la découverte, dans les bois de Niskey Lake, des cadavres de deux adolescents. Cinq mois plus tard, la police d’Atlanta trouve le corps sans vie d’un enfant de neuf ans dans une école désaffectée. Le 12 mars 1980, une fillette disparaît ; quelques jours plus tard, son cadavre est abandonné au bord d’une route. À partir de cette date, les meurtres d’enfants vont en s’accélérant. La police réalise qu’un ou des tueurs en série sont à l’œuvre dans la capitale de la Georgie. Une brigade spéciale est créée, qui compte cinquante policiers et enquêteurs. Le FBI n’est pas saisi de l’affaire : le Bureau n’a pas compétence pour intervenir, et ne le souhaite d’ailleurs pas.
Le 31 juillet 1980, les choses changent. Une famille d’Atlanta reçoit un appel téléphonique anonyme leur annonçant que leur enfant disparu a été kidnappé et se trouve en Alabama. L’information est fausse, mais autorise l’intervention du FBI, compétent en matière de kidnapping inter-États. Le 16 septembre, après un nouvel assassinat, le maire d’Atlanta, Maynard Jackson, demande l’aide de la Maison-Blanche et l’intervention du FBI. Les avocats du Bureau se penchent sur la question de la juridiction.
Les principaux quotidiens américains publient désormais régulièrement la galerie de photos des petites victimes d’Atlanta. Tous les enfants sont noirs. Certains voient derrière les tueurs la main d’une organisation néo-nazie ou celle du Ku Klux Klan. L’ouverture d’une enquête visant les groupes terroristes d’extrême droite confère une seconde compétence au FBI, qui peut dès lors entrer dans la danse en enquêtant sur l’atteinte aux droits civiques des enfants morts. Le FBI ouvre discrètement une enquête baptisée « Atkid » ( Atlanta Kids , les enfants d’Atlanta). De crainte de froisser la police locale, jalouse des retombées médiatiques qu’elle n’entend partager avec personne – surtout pas avec le FBI –, le Bureau fait profil bas.
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