Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
Vom Netzwerk:
si c’était un homicide standard, mais je sentais que c’était une affaire ultra-sensible. Autour de nous, il y avait beaucoup de policiers occupés à contenir la foule et à maintenir l’ordre. » Bientôt, les grandes villes du pays vont être à feu et à sang.
    Quelques jours plus tard, alors que personne ne lui demande rien, Howard Teten s’attelle à dresser le profil du tueur : « J’ai toujours fait ça depuis que je suis policier, explique-t-il. Je suis entré dans la police alors que j’étais encore étudiant à Berkeley, à l’université de Californie. J’avais mis au point une banque de données rudimentaire en matière d’assassinats, que je n’ai cessé de nourrir depuis lors. J’ai comparé les informations que j’avais recueillies sur la scène du crime de Martin Luther King avec celles de ma petite base de données. J’en ai déduit qu’on courait après quelqu’un qui avait tendance à tuer pour de l’argent. Il ne fallait donc pas chercher un individu, mais plusieurs. Le tueur devait travailler pour quelqu’un d’autre. »
    « Les gens qui tuent à distance sont animés d’une forte haine et n’ont que très peu de respect pour l’animal humain, poursuit Howard Teten. Il en va ainsi de la plupart des tueurs à gages. Pour moi, on avait affaire à un tueur à gages. »
    Mais le Bureau en a décidé autrement : il tient en la personne de James Earl Ray un coupable idéal qui a été arrêté à Londres après une longue chasse à l’homme intercontinentale. Howard Teten n’insiste pas : ce n’est pas son enquête, et James Earl Ray a reconnu les faits tout en s’attribuant la responsabilité exclusive de l’assassinat de Martin Luther King. Teten ne dira rien non plus quand, des années plus tard, revenant sur ses aveux, James Earl Ray parlera de complot. Qu’aurait-il pu dire ? N’avait-il pas « profilé » l’affaire sans en avoir été chargé ? Il avait des impressions, pas de certitudes. C’est que, en 1968, Teten tâtonnait et n’avait pas encore effectué ses découvertes majeures.
    Howard Teten et les « vieux chiens »
     
    En 1972, peu avant la mort de J. Edgar Hoover, le Bureau inaugure sa nouvelle école d’agents sur la base militaire de Quantico. Le FBI cherche des instructeurs. Selon les critères assez sévères du FBI, Howard Teten est certes un excellent tireur, mais pas tout à fait au niveau du légendaire colonel Wallace, le tueur de gangsters qui quitta le Bureau pour rejoindre l’équipe olympique américaine après un détour chez les marines. Néanmoins, Teten accepte un poste d’instructeur au polygone de tir de Quantico, promotion qui le sort de la routine dans laquelle il végétait à Memphis. Il ne va cependant pas s’éterniser devant les cibles de Quantico. L’Académie nationale du FBI ayant aussi pour fonction d’entraîner les policiers venus de tout le pays, ses responsables cherchent désespérément des professeurs ayant eu une expérience de police locale. C’est le cas de Teten, qui hérite d’une classe de policiers et de shérifs tous issus de l’Amérique profonde.
    C’est l’occasion pour lui de mettre en pratique les nouvelles théories qu’il a élaborées au fil de ses enquêtes et qu’il appelle désormais « criminologie appliquée ». Après avoir accumulé des données pendant près d’une décennie, Howard Teten se sent prêt et commence à confronter ses travaux à ceux des psychiatres comme le docteur Brussel. Il prend le meilleur de chacun : « Je voulais vérifier si mes hypothèses sur les comportements criminels étaient exactes, explique-t-il. J’étudiais la conduite d’individus atteints de certains types de pathologies mentales. Comment se comportaient-ils, quels types d’emplois exerçaient-ils ? Étaient-ils jeunes ou vieux, mariés ou célibataires ? Avaient-ils un background ethnique ? Etc., etc. Mon approche était peut-être révolutionnaire, elle était à coup sûr éclectique. Je me servais de la psychologie, de la sociologie, de l’anthropologie, de l’ethnologie, de la géologie, de la technologie… Je me servais de tout ce qui pouvait me permettre de tirer des informations des scènes de crime. Si mon approche était révolutionnaire, c’est qu’elle mélangeait des idées provenant de champs d’investigation différents, qui se voulaient exclusifs les uns des autres. »
    Peu après avoir pris ses fonctions d’enseignant, Howard Teten a une idée

Weitere Kostenlose Bücher