FBI

maladroitement le président Nixon, en proie au scandale du Watergate, tandis qu’un de leurs supérieurs communique au Washington Post les informations les plus sensibles recueillies par le FBI. Profitant de la tempête, Howard Teten et Pat Mullaney sortent du placard et créent une nouvelle unité basée à Quantico : la Behavioral Science Unit (BSU), l’Unité de recherches comportementales – appellation très académique pour une organisation qui ne l’est pas vraiment. À ses débuts, la BSU ne compte que onze agents qui se spécialisent et se forment sur le tas.
    En 1973, Pete Dumbar, Agent spécial de Bozeman, dans le Montana, attire l’attention de Howard Teten sur une mystérieuse affaire sur laquelle les enquêteurs se cassent les dents. En juin, une fillette de sept ans, Susan Jaeger, a été enlevée au petit matin de la tente qu’elle occupait. Ses parents, qui dormaient dans la tente voisine, n’ont rien entendu. À partir des éléments recueillis par les enquêteurs, Teten et Mullaney dressent le profil du tueur : un jeune, blanc, de sexe masculin, voyeur à tendances homicides, tueur qui mutile ses victimes après leur mort et qui en conserve parfois des morceaux comme souvenirs.
    L’Agent spécial Dumbar a le nom d’un suspect : David Meierhofer, ancien combattant du Vietnam, âgé de vingt-trois ans. Un informateur lui a soufflé ce nom, sans autre précision. Dumbar le connaît : c’est un jeune homme courtois, poli, bien élevé, extrêmement intelligent. David Meirehofer correspond au profil élaboré par Teten et Mullaney, mais rien ne le relie à l’affaire et Dumbar ne peut poursuivre ses investigations.
    Un an plus tard, une jeune femme proche de David Meierhofer disparaît à son tour. Dumbar interroge Meierhofer, qui se porte volontaire pour passer le test du détecteur de mensonge et celui du sérum de vérité. Il passe les deux épreuves avec succès et son avocat enjoint au FBI de cesser de « persécuter son client ».
    Howard Teten ne se donne pas pour battu. Il envoie sur place une de ses nouvelles recrues, l’Agent spécial Robert K. Ressler. Pour néophyte qu’il soit, Ressler ne se laisse pas impressionner par les résultats des tests censés innocenter David Meierhofer : « L’opinion pense que ces tests sont un bon moyen de découvrir la vérité, explique Robert Ressler dans ses mémoires. C’est certes le cas pour les gens normaux. Toutefois, les psychopathes sont réputés pour leur habileté à dissocier la personnalité qui commet les crimes de celle qui se contrôle. Quand un psychopathe passe les tests, sa personnalité contrôlée s’arrange pour ne rien connaître des crimes, et souvent le suspect passe les tests avec succès. David Meierhofer contrôlait totalement ses deux personnalités quand il passait les tests. »
    Ressler convainc Dumbar que Meierhofer est bien le tueur qu’il recherche. Teten et Mullaney affinent leur profil. Ils pensent que le tueur pourrait téléphoner aux familles de ses victimes. Dumbar obtient des Jaeger qu’ils aient un magnétophone branché en permanence sur leur téléphone.
    Le jour du premier anniversaire de l’enlèvement de la petite Susan, un inconnu téléphone à la famille Jaeger ; il leur annonce que la fillette est toujours vivante, et qu’il la détient. Il affirme que Susan vit en Europe et qu’il lui a offert une meilleure vie que la précédente. La mère de la petite fille ne réagit pas comme le tueur s’y attend. Au lieu de crier ou de craquer, elle lui dit qu’elle lui pardonne tout ce qu’il a fait. L’homme éclate alors en sanglots avant de raccrocher.
    L’analyse de la voix permet d’établir des points communs avec celle de David Meierhofer, mais pas suffisamment pour que le tribunal du Montana autorise la perquisition du domicile du suspect. En dépit de tous ses efforts, le Bureau n’arrive pas à remonter jusqu’à l’origine de l’appel. L’Agent spécial Dumbar n’en est pas étonné : au Vietnam, Meierhofer a été formé aux transmissions.
    Après avoir écouté l’enregistrement de la conversation téléphonique, Pat Mullaney a l’idée de provoquer une rencontre entre la mère de Susan et David Meierhofer. Son but est de faire « craquer » le jeune homme. Mais la rencontre ne se passe pas comme prévu : Meierhofer reste parfaitement maître de lui. Elle permet toutefois à Madame Jaeger de voir le principal suspect. Aussi, quand, à son retour dans le