FBI

Michigan, elle reçoit le coup de fil d’un certain « Monsieur Travis » qui commence à lui expliquer qu’il est le responsable de l’enlèvement de sa petite fille, elle l’interrompt en lui disant : « Bonjour, David. » Cette fois, fort du témoignage de Madame Jaeger et de l’enregistrement de la conversation, le FBI dispose d’assez d’éléments pour obtenir le mandat de perquisition. Les agents fédéraux et les policiers trouvent chez le jeune homme des restes humains, ainsi que l’avait prévu la BSU.
    David Meierhofer passe aux aveux et, outre les deux assassinats, reconnaît un autre homicide avant de se pendre dans sa cellule.
    Howard Teten et la BSU viennent de remporter leur première grande victoire. De l’avis unanime, l’affaire a été résolue grâce au profil élaboré à Quantico. Sans le portrait esquissé par la BSU, Pete Dumbar ne se serait sans doute jamais intéressé à David Meierhofer. Il n’aurait pas insisté après que ce dernier eut été « innocenté » par les tests du détecteur de mensonge et du sérum de vérité. Enfin, c’est le face à face entre David Meierhofer et la mère de Susan, souhaité par Pat Mullaney, qui a permis de résoudre l’affaire.
    Dix fois plus profond que les morts
     
    Howard Teten et Pat Mullaney ne sont pas à la tête de la BSU. Ils en sont les plus brillants chercheurs, mais dépendent d’un superviseur. Les bureaux de la BSU se trouvent à quelques dizaines de mètres au-dessous de l’armurerie de l’Académie nationale du FBI à Quantico, dans un ancien abri antiatomique. Quand on leur demande leur adresse, les agents de la BSU ont l’habitude de répondre : « Nous sommes enterrés dix fois plus profond que les morts. » Ils disent aussi : « Personne ne vient nous trouver par hasard. » Ou encore que les responsables du FBI les ont enterrés, dans les années 1970, pour prendre la direction de la section Recherche et Développement de la BSU.
    C’est Roger Depue, un ancien marine, qui assure la direction de la BSU. Taillé comme une armoire à glace, Depue a pas mal roulé sa bosse au sein du Bureau, qu’il a rejoint en 1968. Il a connu bien des expériences : opérations d’infiltration à La Nouvelle-Orléans, lutte contre le Ku Klux Klan en Louisiane, meurtres abominables commis à Washington, opérations musclées au sein de la force d’intervention du Bureau ( SWAT team ), qu’il a intégrée en 1972.
    Peu après l’arrivée de Roger Depue, la BSU se voit confier la responsabilité de mener les négociations lors de prises d’otages, et crée une nouvelle section, la SOARS (Special Operation and Research Section), qui va faire ses premières armes, par une chaude nuit d’août 1979, lors du détournement par un pirate de l’air d’un avion de ligne avec 55 passagers à son bord. Quand Depue est saisi de l’affaire, l’avion est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport international de Seattle. Le pirate de l’air, un jeune homme surexcité, réclame une rançon de plusieurs centaines de milliers de dollars, et un parachute. L’affaire en rappelle une autre, connue sous le nom de « D.B. Cooper », survenue huit ans plus tôt, le 24 novembre 1971 : un homme vêtu de noir, le regard dissimulé par des lunettes de soleil, avait embarqué à bord du vol de la Northwest Orient ; portant une bombe, il avait menacé de faire sauter l’avion si on ne lui remettait pas 200 000 dollars et quatre parachutes. L’avion s’était posé à Seattle avant de redécoller sans les passagers, mais avec ce que le pirate de l’air avait exigé. Le pirate, qui s’était fait appeler D.B. Cooper, avait ordonné au pilote de voler à 10 000 pieds en direction du Nevada. Endossant un parachute, D.B. Cooper avait pris l’argent de la rançon, déverrouillé la porte arrière du Boeing et sauté dans la nuit. Depuis, nul n’avait plus jamais entendu parler de lui.
    Depuis ce fait divers, la mode du para-jacking avait fait fureur aux États-Unis. L’année suivante, dix-neuf des trente et un détournements d’avions aux États-Unis avaient eu pour but des extorsions de fonds « à la D.B. Cooper », et quinze d’entre eux avaient été accompagnés de demandes de parachutes. La situation était devenue si préoccupante que Boeing avait dû modifier ses avions et faire en sorte que l’on ne puisse plus déverrouiller la porte arrière en plein vol. Au fil des ans, les émules de D.B. Cooper