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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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Joseph Kennedy sent que l’aide du parrain pourrait être décisive. Pour entrer en contact avec lui, il passe par un intermédiaire d’importance, le chanteur Frank Sinatra, un des meilleurs amis de son gendre, l’acteur Peter Lawford, mari de sa fille Patricia. Le choix est judicieux ! Frank Sinatra est un ami de Sam Giancana depuis le début des années 1950. Les deux hommes se sont croisés lors du sommet mafieux de La Havane, en 1946, ainsi qu’on l’a vu. Mais ils ne se sont vraiment rapprochés que quelques années plus tard, quand Johnny Roselli, le représentant de Giancana à Hollywood, a fait décoller la carrière cinématographique de Sinatra. Depuis, en hommage à Giancana, Sinatra clôt régulièrement son tour de chant par une dédicace sirupeuse à Chicago, «  my kind of town  » (mon genre de ville). Frank Sinatra et sa bande du Rat Pack – Sammy Davies Junior, Dean Martin, Joe Bishop et Peter Lawford – sont d’ardents supporters du sénateur John F. Kennedy. Après avoir déjeuné avec l’ambassadeur, le chanteur intercède en sa faveur auprès de Sam Giancana. La démarche sera rendue publique en 1997 par Tina Sinatra, la fille de Frank.
    Joseph Kennedy veut convaincre lui-même Sam Giancana de l’aider. Il s’adresse à l’un de ses plus fidèles amis (et alliés), le juge de Chicago William Tuhoy, qui organise la rencontre entre les deux hommes13 dans son bureau du palais de justice de Chicago.
    Quelle a été la contribution de Sam Giancana à la campagne Kennedy ? D’abord, des votes. À Chicago, l’Entreprise représente une force électorale importante. Au niveau national, son influence se fait surtout sentir dans le milieu syndical. Principalement au sein des syndicats de mineurs, dont les consignes de vote en Virginie-Occidentale auraient offert la victoire au candidat démocrate. D’où les dizaines de plaintes enregistrées par le FBI en 1960 concernant des fraudes massives lors des primaires de Virginie-Occidentale où John Kennedy l’a emporté sur son rival, le sénateur Hubert Humphrey, avec 60 % des suffrages. Humphrey s’est amèrement plaint de n’avoir pas eu les moyens de parcourir la Virginie-Occidentale le chéquier à la main. Sa campagne a coûté 25 000 dollars ; celle de John Kennedy, aux alentours de 2 millions de dollars !
     
    Quand il prend connaissance de certaines des transcriptions d’écoutes effectuées dans l’arrière-boutique du tailleur Chez Celano et à l’Armory Lounge, au début de 1960, Cartha DeLoach sent le danger. Elles concernent en effet le versement d’importantes contributions à la campagne électorale du sénateur Kennedy. DeLoach pénètre là dans un territoire interdit qu’il avait soigneusement évité jusqu’alors. Grâce aux écoutes, le FBI connaît le détail des sommes versées par Sam Giancana au comité pour l’élection de John F. Kennedy. Les agents enquêtent dans les banques, remontent des pistes ; ils travaillent sur un versement de 25 000 dollars et finissent par trouver : « On sait par où l’argent est passé, et qui a servi d’intermédiaire », dit Cartha DeLoach quarante ans plus tard.
     
    Sam Giancana déchante quand le président John Fitzgerald Kennedy nomme son propre frère, Bobby Kennedy, Procureur général. Car Giancana déteste ce dernier. En juin 1959, lors de son audition publique devant la commission McClellan, Bobby Kennedy s’en était violemment pris à lui, le traitant de « fillette ». Les gazettes du pays avaient adoré. Pas les parrains.
    Lors de sa première conférence de presse, peu après sa prise de fonctions au Département de la Justice, Bobby Kennedy annonce que la lutte contre la criminalité organisée sera son principal objectif. Et il le prouve. En avril 1961, il fait un exemple en faisant expulser manu militari au Guatemala le boss de La Nouvelle-Orléans, Carlos Marcello.
    Peu après son arrivée au Département, Bobby Kennedy est informé de l’existence des écoutes de Chicago. Elles sont illégales. Il n’en a cure. Dans ses mémoires, William C. Sullivan, directeur de la section « Domestic Intelligence » du Bureau, raconte une visite de routine de Bobby Kennedy au bureau de Chicago. Le SAC demande à Bobby si cela lui ferait plaisir d’écouter certains des enregistrements « sensibles » recueillis lors d’une enquête criminelle. « Kennedy aurait dû refuser, écrit Sullivan ; il aurait dû demander à avoir les

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