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Fiora et le roi de France

Fiora et le roi de France

Titel: Fiora et le roi de France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Philippe sous la garde de sa nourrice.
    Si
Fiora avait été, en arrivant, un peu inquiète de ce que sa maisonnée
tourangelle penserait de Khatoun, elle fut bientôt rassurée. La gentillesse et
la gaieté de la jeune Tartare firent oublier son aspect un peu exotique.
Péronnelle lui trouva même une ressemblance certaine avec une petite statue de
sainte Cécile qui veillait sur l’orgue du prieuré Saint-Côme. Néanmoins, la
brave femme tint à éclaircir un point qui lui tenait à cœur :
    – Est-ce...
qu’elle est chrétienne ?
    – Bien
sûr, répondit Fiora. Elle a été baptisée dans l’église Santa Trinita à Florence
sous le nom de Doctrovée, sainte patronne de ce dixième jour du mois de mars...
mais nous ne l’avons jamais appelée autrement que Khatoun. Mon père trouvait
que cela lui allait bien, car elle ressemblait à un petit chat.
    – C’est
vrai, approuva Florent. Un bien joli petit chat ! Et c’est ainsi que
Khatoun fit son entrée dans la maison aux pervenches où elle s’installa aussi
simplement, aussi naturellement que si elle l’avait toujours connue : son
étonnante faculté d’adaptation lui avait beaucoup facilité la vie depuis qu’elle
avait été séparée de Fiora et de l’univers douillet de son enfance.
    Ce
soir-là, Léonarde l’envoya se coucher car elle n’aurait permis à personne d’aider
« son agneau » à sa toilette de nuit et à son coucher :
    – Il
y a trop longtemps que cela ne m’est pas arrivé ! déclara-t-elle fermement
en vidant un seau d’eau dans un baquet.
    Après
avoir longuement lotionné le corps de Fiora à l’aide d’une éponge pour le
débarrasser des poussières d’une chevauchée de plusieurs jours, elle le sécha
avec une serviette fine, puis fit asseoir la jeune femme devant sa table à
coiffer et, empoignant une brosse de crins, dénoua ses cheveux et entreprit de
les épousseter avec vigueur :
    – Khatoun,
votre fils et Marcelline dorment à poings fermés, déclara-t-elle
tranquillement. Nous sommes seules et peut-être à présent pouvez-vous me dire
la vérité ?
    – La
vérité ?
    – Oui.
Vous savez, ce contraire de l’erreur et de l’illusion... Car c’est une illusion
que vous avez dispensée à votre maisonnée durant ce repas mémorable. Moi, je
veux savoir ce qui vous est réellement arrivé ?
    – Vous
pensez donc que j’ai menti ?
    – Je
ne le pense pas, j’en suis certaine.
     
    – Qu’est-ce
qui peut vous faire penser cela ? dit Fiora amusée.
    – Vous
avez toujours eu le malheur de rougir quand vous mentez, mon ange, et vous avez
beaucoup rougi ce soir. Le vin de Vouvray y est peut-être pour quelque chose,
mais je jouerais ma vie sur le fait qu’entre votre séjour au couvent, votre
long combat contre ce pape invraisemblable, votre amitié avec la comtesse
Catarina et ce voyage à Florence pour tenter de sauver les Médicis, il s’est
passé... certaines choses ? D’ailleurs, il semble que vous vous soyez
attardée quelque peu à Florence ?
    – Je
le reconnais. Voyant qu’il m’était possible d’y vivre normalement, j’avoue que,
jusqu’à l’arrivée de Commynes, je caressais l’idée de vous envoyer chercher
avec mon petit Philippe et d’y recommencer une vie semblable à celle d’autrefois
puisque... Lorenzo m’a conservé la plus grande partie de ma fortune.
    Son
imperceptible hésitation avant de prononcer le nom du Magnifique n’avait pas
échappé à Léonarde. Fiora le vit en rencontrant son regard dans le miroir... et
en constatant avec un peu d’agacement qu’elle venait de rougir encore.
    – Lorenzo ?
susurra la vieille demoiselle en soulevant la masse des cheveux noirs et soyeux
pour les aérer. Il me semble que votre voix tremble un peu en prononçant son
nom ?
    Brusquement,
Fiora se leva et, serrant contre sa poitrine le fin tissu qui l’enveloppait, se
mit à arpenter d’un pas nerveux le tapis de sa chambre. Léonarde ne dit rien et
la laissa faire. Au bout d’un instant la jeune femme s’arrêta en face d’elle :
    – De
toute façon, j’avais l’intention de tout vous dire. Je me suis attardée, c’est
vrai, et Lorenzo y est pour beaucoup. Au soir du meurtre dans la cathédrale, il
est devenu mon amant... et même quand j’ai su que Philippe était vivant, il ne
m’a pas été facile de m’en séparer. Donnez-moi un vêtement plus commode,
Léonarde et venez vous asseoir près de moi sur ce lit : je vais vous
raconter

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