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Fiora et le Téméraire

Fiora et le Téméraire

Titel: Fiora et le Téméraire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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les Suisses dont l’armée se rassemble. D’autre part, j’ai un message de
la duchesse de Savoie qui a quitté Turin pour sa ville de Genève. Il faut que
je le voie... mais vous, si cela vous est trop pénible, partez ! Rentrez
en Bourgogne ! Allez m’attendre à Selongey ! Je vais ramener Battista
et croyez-moi, il ne lui arrivera rien ! C’est moi qui en réponds !
    Un
instant ils se regardèrent au fond des yeux et, dans le cœur de Fiora, quelque
chose s’épanouit, s’illumina. Se pouvait-il que les temps douloureux eussent
pris fin et que le bonheur pût renaître ? Le regard de Philippe était brûlant
d’amour comme il l’était durant la nuit de Fiesole et, pour ce regard-là, Fiora
savait qu’elle était déjà prête à endurer bien des
souffrances... Elle lui sourit avec une tendresse infinie...
    – A
moins qu’il ne vous supprime tous les deux ? C’est un risque que je ne
veux pas courir... Rentrons, Battista ! Et vous, Philippe, poursuivez
votre chemin mais... s’il vous plaît... prenez bien soin de vous !
    Elle
posa sa main sur le gantelet de fer et une joyeuse étincelle s’alluma dans les
yeux noisette du jeune homme :
    – Allez
donc parler d’amour à la dame de vos pensées sous cette ferraille ! murmura-t-il.
Ne pensez plus à cette stupide annulation, ma douce ! Vous êtes mon épouse
bien-aimée... et il faudra bien que le Téméraire s’y fasse !
    Un
quart d’heure plus tard, Fiora et Léonarde avaient regagné le camp des
Bourguignons. Battista Colonna les déposa chez elles et s’en allait rendre
compte de sa mission lorsque, sur le point de quitter la jeune femme, il mit
genou en terre devant elle :
    – Je
n’oublierai jamais ce que vous venez de faire pour moi, madonna. Vous pourrez
me demander ma vie si un jour vous en avez besoin...
    – Voilà
un jour qui ne viendra jamais, Battista, mais je vous remercie tout de même !
    Quand
elle l’eut vu s’éloigner, elle se tourna vers Léonarde qui, avec la grande philosophie
qui était sienne, sortait les vêtements des sacs pour les replacer dans les
coffres :
    – Qu’entendiez-vous
tout à l’heure quand vous m’avez dit que nous parlerions plus tard de l’endroit
où nous pourrions aller ?
    Léonarde
ne répondit pas tout de suite comme si elle hésitait puis, tirant d’un étui de
velours un rouleau de parchemin, elle le garda entre ses mains :
    – Je
pensais ne vous donner ceci que lorsque nous aurions recouvré notre liberté
mais, dans le fond, je peux aussi bien vous le remettre maintenant : le
roi Louis vous a fait don d’un petit castel en pays de Loire, non loin de sa
demeure de Plessis-lez-Tours pour vous remercier des peines endurées à son
service. Il y a ici le titre de propriété... et un message du roi...
    Elle
lui tendit le rouleau que Fiora repoussa :
    – Je
ne crois pas que je l’habiterai jamais. Ma vie, après tout, pourrait bien se
fixer en Bourgogne. Oh, Léonarde, vous n’imaginez pas comme je suis heureuse !
Je n’aurais jamais imaginé que c’était encore possible. Il me semble que je
reviens à la vie après une longue, longue maladie... Nous renverrons ceci au
roi avec un beau remerciement.
    – Sans
doute, sans doute... mais ne nous hâtons pas ! Quelque chose me dit que
vous n’en avez pas encore fini avec Monseigneur Charles. C’est un homme avec
lequel il faut compter...
    Et
Léonarde rangea soigneusement l’étui de velours rouge.
    A la
grande surprise de Fiora, le Téméraire, lorsqu’il la revit le lendemain, ne fit
aucune allusion à ce qui s’était passé mais il dit au jeune Colonna, assez haut
pour être entendu de la jeune femme.
    – Ce
que j’ai exprimé hier vaut pour demain. Je t’ai confié une personne que je
tiens à garder, Battista ! Veille à ce qu’elle ne s’écarte plus...
    Le
sourire de la jeune femme réconforta l’enfant. Pour rien au monde, à présent,
Fiora ne s’éloignerait du camp bourguignon puisque Philippe l’avait
réintégré...
    Ô la
joie de le voir venir avec le Grand Bâtard pour prendre les ordres dans le
pavillon ducal, de rencontrer son regard et son sourire ! Un instant, ils
furent seuls tous les deux et la foule chamarrée qui se pressait autour du
Téméraire disparut. Mais ce fut très court et il fallut bien revenir sur terre.
Philippe allait repartir avec Antoine et l’avant-garde de l’armée que le duc
chargeait, afin de préparer son avance prochaine vers Neuchâtel, de

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